Hausse des prix du carburant à la pompe : Le gouvernement camerounais se justifie et appelle à la compréhension des Camerounais
► Suite à la hausse des prix du carburant à la pompe, le gouvernement camerounais vient d’effectuer une sortie médiatique interministérielle.
►Le lundi 06 février 2024, pas moins de 6 ministres vont expliquer le pourquoi de cette mesure peu populaire.
Afrique54.net | Les prix de l’essence et du gasoil sont à la hausse au Cameroun depuis le 3 février 2024. Il faut désormais débourser 840 FCFA (1,28 euro), contre 730 FCFA auparavant, pour l’essence. Quant au gasoil, il revient désormais à 828 FCFA (1,26 euro) contre 730 FCFA auparavant. Ladite augmentation représente ainsi 15% des prix en pratique depuis février 2023.
Un impératif en accord
Le gouvernement justifie cette hausse du fait du poids des subventions qui pèsent sur le budget de l’État et les ressources. D’où cet impératif qui vise à résorber les contraintes budgétaires croissantes de l’État du Cameroun. Il serait également question d’éviter les tensions dans l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers.
Selon le ministre Emmanuel Sadi de la Communication, il s’agit d’un réajustement qui permet d’opérer un équilibre macroéconomique. Réajustement dont l’instruction émane du chef de l’État, Paul Biya.
Ce dernier, dans son discours du 31 décembre 2023, annonçait déjà l’imminence des nouveaux prix des carburants à la pompe.
En outre, le Fonds monétaire international (FMI), en 2023, annonçait l’approbation du Cameroun à réduire les subventions aux produits pétroliers. Les carburants à la pompe en l’occurrence.
Réduire effective au fur et à mesure
Les institutions de Breton Woods, le FMI notamment, s’offusquent de la subvention qu’opère le Cameroun en matière de produits pétroliers. La première hausse des prix dont l’entreprise prend corps en 2022 viendra donc répondre à ce desideratum. Le pays va ainsi réduire cette subvention qui était de 1.000 milliards FCFA (1,52 milliard d’euros) à 640 milliards FCFA (975,68 millions d’euros) en 2023.
Toutefois, selon le gouvernement, la subvention des produits pétroliers continue toujours de peser de manière significative sur le Trésor public. A cela s’ajoute les prétextes de la crise russo-ukrainienne, le conflit israélo-palestinien, voire la crise sanitaire de la Covid-19.
Par conséquent, la seconde hausse va s’imposer depuis le 03 février dernier. Et, selon le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, « la politique des subventions n’est pas totalement abandonnée. 180 milliards sont à ce titre inscrit dans le budget de l’État pour l’exercice 2024. »
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Mesures sociales
L’ajustement des prix du carburant induit des mesures sociales inéluctables. Pour ce faire, le gouvernement va procéder à une revalorisation de 5% pour les salaires des agents de l’État. Chose pour laquelle le ministre Motaze indique le ministère des finances prêt à engager dès les salaires du mois de février en cours.
De même, le ministre Grégoire Owona du Travail et de la sécurité sociale, souligne des négociations avec les partenaires sociaux. Ce, depuis le discours du Président Paul Biya.
Pareillement, le ministre des Transports, Jean-Ernest Masséna Bibehe, dont le secteur connaît plus d’impact, indique des tractations avec les syndicats. Mais aussi avec divers partenaires sociaux afin de maîtriser les prix des transports en cours et à venir.
Par ailleurs, Gaston Essomba, le ministre en charge de l’énergie, annonce des jours meilleurs pour la Sonara. Toutefois, il fallait rassurer les partenaires investisseurs, après l’incident de 2019. Par conséquent, la reconstruction peut désormais aller bon train.
Le patriotisme en plus
Le gouvernement camerounais se montre conscient de l’impact de cette mesure sur les populations et de leur résilience. Raison pour laquelle il les appelle à davantage de civisme et à leur esprit patriotique. Quoiqu’une autre hausse des prix des carburants profile pour 2025. Ce qui devrait marquer l’arrêt total des subventions.
© Afrique54.net | Eric Martial NDJOMO E.
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