►►Dans un communiqué daté du 16 mai 2025, le Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Volker Türk, dénonce le décret sur l’interdiction des partis politiques au Mali.
Afrique54.net‹ A son sens, les lois limitant la participation politique récemment adoptées au Mali risquent de réduire au silence les voix dissidentes. Pire, elles pourraient aggraver les problèmes plus généraux en matière de droits humains.
Le 13 mai dernier, le Président de la transition Assimi Goïta a signé un décret dissolvant tous les partis politiques et les organisations à caractère politique. Il a aussi promulgué une loi abrogeant les lois antérieures qui régissaient et protégeaient les partis politiques. « Le président de la transition doit abroger ce décret draconien », s’indigne Volker Türk. « Toute restriction de la participation politique doit être conforme aux obligations internationales du Mali en matière des droits humains », estime-t-il.
Libérer toutes les personnes arrêtées pour motifs politiques
Au moins trois membres de l’opposition ont été appréhendés au Mali à la suite de manifestations déclenchées par la dissolution prévue des partis politiques. Il n’y a aucune information sur les lieux où ils se trouvent. Il s’agit des dernières victimes d’une série de disparitions forcées qui remonte au moins à 2021. « J’exhorte les autorités de transition à libérer les personnes arrêtées pour des motifs politiques et à rétablir pleinement les droits politiques dans le pays », martèle Türk.
Le Haut-commissaire demande à Bamako de protéger l’espace civique et garantir un environnement dans lequel chaque Malien peut jouir de tous ses droits, y compris les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
Publier sans délai un calendrier électoral
Volker Türk exhorte les autorités maliennes de la transition, au pouvoir depuis 2020, à ne pas prolonger à nouveau la période de transition et à publier sans délai un calendrier électoral, afin de permettre aux citoyens maliens de jouir pleinement de leurs droits politiques, garantis par le droit international relatif aux droits humains.
Les récents revers en matière de droits humains s’inscrivent dans un contexte d’insécurité persistante à travers le Mali, que les observateurs attribuent au retrait du pays de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) le 31 décembre 2023.
© Afrique54.net │Lucien Embom