Justin TAGOUH, l’armure du continent qui fait trembler Paris
►Grâce à Afrique Média, chaîne de télévision panafricaine ayant pour slogan « Le Monde c’est nous », le Camerounais Justin TAGOUH a entrepris de hurler sur une scène où Paris croit tenir les premiers rôles. Un caillou dans la chaussure de l’Elysée.◄
Afrique54.net – Les oreilles du Quai d’Orsay ont dû siffler après l’émission intitulée « La victoire des instructeurs russes contre les rebelles fait trembler la France » sur Afrique Média le 3 août 2021.
Au cours de ce programme, la chaîne de Justin TAGOUH ne lâche pas le morceau : la France. Contre le pays d’Emmanuel MACRON, l’analyse géostratégique des panélistes apporte un narratif puissant sur les grands mensonges de Paris en Afrique.
Au prix d’une ferme volonté, de la constance dans l’effort et d’une détermination sans faille, Justin TAGOUH a fait du thème « Françafrique » sa tasse de thé. Via celle-ci, l’homme a choisi d’exercer sa capacité d’influence, d’être le fer de lance d’une « nouvelle parole africaine » en plein essor.
Patron d’une rédaction transformée en tribunal, Justin TAGOUH tient depuis plus d’une décennie. Une partie importante des programmes de sa chaîne de télévision est ainsi consacrée aux relations tumultueuses qu’entretient Paris avec le continent africain.
Réputé discret sur son carnet d’adresses, celui-ci lui permet chaque jour de caracoler à la tête des médias les plus importants d’Afrique francophone.
En décrivant son projet, Justin TAGOUH a toujours relevé qu’il s’agit non seulement d’affirmer sa présence auprès de l’opinion publique africaine mais aussi de marquer sa zone d’influence sur un terrain déjà occupé par d’autres médias ayant la même ambition.
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Au-delà de l’ambition, du talent, de la trajectoire de ce pur produit anticolonial, les fées penchées sur le berceau du prodige n’en révèlent-elles pas davantage sur l’homme que ce qu’il dit lui-même — en particulier celles qui agitent leurs baguettes dans le monde des médias et de la communication ?
Justin TAGOUH ne plaît pas à tout le monde. Et pour cause : son discours libéral, francophobe et moderniste évoque une synthèse des positions de Nkwame Nkrumah, Muamar Khadafi ou encore Nelson Mandela.
« Nous sommes face à un modèle rationaliste et communicationnel de l’espace public considéré comme une sphère de discussion. On va au-delà de l’espace public considéré en tant qu’espace physique. Cet espace intermédiaire ou sphère publique devient un espace social et symbolique. Les citoyens ont l’occasion de se réunir et de discuter des relations Afrique-France : ils expriment une opinion publique capable d’influencer le Quai d’Orsay », commente Eric Chinje.
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Le journaliste émérite camerounais cite par exemple l’émission « Le Débat panafricain » diffusée le dimanche 7 juin 2015. Au cours de celle-ci en effet, certains panélistes avaient accusé Christine Robichon (alors ambassadrice de France au Cameroun) de vouloir déstabiliser le Cameroun. Une mission qu’elle aurait, selon ces derniers, déjà réussi dans d’autres pays où elle est passée, notamment en Côte d’Ivoire et au Soudan. Cela n’avait pas plu à la diplomatie française au Cameroun. Et ce n’était pas la première fois.
Le président de la République #Centrafricaine Faustin Archange Touadera m’a accordé une audience à l'hôtel Panoramique de Bujumbura au Burundi. Nous avons échangé sur les enjeux majeurs de la paix et de la stabilité dans la sous- région Afrique Centrale. pic.twitter.com/fa5iEDlqNP
— Justin B. TAGOUH (@JTagouh) July 1, 2021
Attaques à profusion..
Selon le magazine Jeune Afrique du 23 janvier 2015, « les critiques visant la France font le miel des télévisions qui véhiculent cette thèse insensée à longueur d’émissions, et la mauvaise humeur des faiseurs d’opinion a installé un climat délétère ».
Ainsi, à travers une approche méthodologique d’analyse de contenu d’un corpus de commentaires d’internautes, Justin TAGOUH et son média font figure de proue avec leur pouvoir d’information et de mobilisation des masses.
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Les leviers du pouvoir d’Afrique Media dans la communication internationale apparaissent ainsi des ingrédients d’un contre-pouvoir réel, grâce à la logique « grand débat, grosse audience » pour massifier le non à la main mise de Paris sur l’Afrique.
Réduire l’influence du média
Il est à rappeler, en avril 2014, la chaine panafricaine avait été retirée sur CanalSat. Les raisons de ce retrait du bouquet de l’opérateur français qui engrange plusieurs dizaines de milliards de F Cfa sur les Africains, sont avancées dans une correspondance de Jacques du Puy, président de Canal+ Overseas, datée du 29 avril 2014 adressée à Justin TAGOUH, président d’Afrique Média.
« Des accusations diffamatoires gravissimes ont été portées à l’encontre de Canal+ Afrique par votre société, via des programmes diffusés au sein de votre chaîne Afrique Media à plusieurs reprises, et plus particulièrement le 24 avril 2014 », précisait Jacques du Puy dans sa lettre.
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Au cours de l’émission « Face à l’Actualité » rediffusée le 04 août 2021, des panélistes ont présenté France 24 comme un » Jeune bébé démon » et JA comme une «feuille de chou», qui a publié selon eux des notes de renseignements des de la barbouzerie française présentée comme une enquête. La Plume de l’Aigle, retranscris une partie de l’intervention du Belge Luc Michel qui avance : « Les médias européens notamment Rfi et France 24 […]. Si vous suivez Jeune Afrique, Rfi et compagnie, vous constaterez que sur moi et sur Afrique Média, on n’arrête pas de mentir. Moi qui suis un adversaire historique du Front national en Belgique et en France. Depuis 1980, je suis présenté comme un soi-disant néonazi, ça fait rigoler tout le monde. Je suis un partisan de l’internationalisme et de l’amitié entre les peuples».
By Afrique54.net ►Yolande Angoula
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