► ► Le président rwandais Paul Kagame a accusé lundi les pays occidentaux d’adopter un « deux poids, deux mesures » en matière de démocratie, à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues le 15 juillet prochain dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Kigali | M. Kagame, qui est président du Rwanda depuis 2000, répondait à une question sur les critiques qui l’accusent de s’accrocher au pouvoir.
« La démocratie, c’est la liberté de choix. Si c’est le cas, à moins que la définition ait changé au fil du temps, je n’ai jamais connu d’endroit où la démocratie ait réussi lorsque les principes et les idéaux ont été dictés de l’extérieur », a-t-il dit lors d’une interview à la télévision nationale.
« Ils disent que vous êtes là depuis trop longtemps, mais ce n’est pas leur problème (…) Ce sont les Rwandais qui doivent faire ces choix. Ils ont la liberté de le faire. Mais dans la plupart des cas, les plaintes viennent de l’extérieur. Il y a deux poids, deux mesures; c’est même de l’arrogance », a accusé M. Kagame.
Ces commentaires surviennent quelques jours après que la commission électorale nationale l’a autorisé, ainsi que deux autres candidats, à se présenter au scrutin présidentiel du mois prochain. M. Kagame est le candidat du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir). Ses deux adversaires sont Frank Habineza, du Parti démocratique vert du Rwanda (DGPR, opposition), et Philippe Mpayimana, un candidat indépendant.
Kagame a souligné que le contexte politique de chaque pays était important en politique, ajoutant que les lignes de pensée seront différentes d’un endroit à l’autre, se demandant si la démocratie pratiquée au Rwanda était à l’opposé de la description de la démocratie. « Certains de ces pays ont des règles strictes et ne veulent pas que quiconque se mêle de leur politique, mais c’est facile pour eux de s’impliquer dans la politique des autres. Quel sens cela a-t-il ? ».
« Si s’immiscer dans les affaires d’autrui est mal, qu’est-ce qui vous donne le droit d’aller vous mêler des affaires d’autrui ? Certains d’entre eux sont à la tête de leur propre pays en dépit de leur très faible cote de popularité. Mais c’est la démocratie, m’a-t-on dit », a-t-il ajouté.