La tension monte en RDC avec une manifestation massive contre les irrégularités électorales à Kinshasa
► Une semaine après les élections générales en République démocratique du Congo (RDC), une manifestation massive est attendue ce mercredi dans la capitale, Kinshasa, à l’appel de plusieurs candidats à la présidentielle qui dénoncent des irrégularités électorales.
Kinshasa – Cinq candidats à la présidentielle ont annoncé samedi dernier qu’ils organiseraient une manifestation massive à Kinshasa pour ce mercredi afin de dénoncer ce qu’ils ont qualifié d’irrégularités majeures. « Nous protesterons contre les irrégularités constatées lors des opérations du vote du 20 décembre », ont-ils dit dans un communiqué, notamment signé par Martin Fayulu et Denis Mukwege, les deux challengers principaux du président sortant Félix Tshisekedi.
La manifestation doit s’élancer du boulevard Triomphal, où se trouve le Parlement, non loin du siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). D’éventuels actes de violence demeurent une préoccupation majeure pour les Kinois.
Des épisodes d’irrégularités ont été signalés lors de ces élections générales, où les électeurs étaient appelés à élire un nouveau président, les membres de l’Assemblée nationale et des assemblées provinciales, ainsi que les conseillers municipaux.
Le scrutin avait été officiellement prolongé jusqu’au lendemain, car un grand nombre de bureaux de vote n’avaient pu ouvrir en raison de l’arrivée tardive de matériel et d’équipements de vote. Cette prolongation a été jugée contraire à la loi électorale et à la Constitution par certains candidats à la présidentielle.
Les « irrégularités attestent, à suffisance, que le 20 décembre, il s’est agi d’un simulacre d’élections, organisées en violation du droit fondamental du peuple congolais », ont dénoncé les cinq candidats à la présidentielle.
La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) a appelé lundi les acteurs du processus électoral à exprimer « leurs revendications et contestations de manière pacifique ». De leur côté, 13 ambassades à Kinshasa avaient publié samedi dernier une déclaration commune appelant « à la retenue ».
LIRE AUSSI
- Présidentielle 2024 au Sénégal : L’opposant camerounais Maurice Kamto réagit au renoncement de Macky Sall
- La décision de la France de suspendre le Niger de l’OIF “décrédibilise” l’organisation (CNSP)
- [ Panorama de Presse ] Les aspirants à la présidence au Sénégal sous les projecteurs
Alors que la CENI commence à publier les résultats partiels de la présidentielle, Moïse Katumbi, l’un des principaux candidats de l’opposition, avait estimé samedi que les élections du 20 décembre devaient être « annulées » pour « fraude massive », les jugeant « chaotiques, entachées de fraudes massives telles que documentées par toutes les parties prenantes ».
Denis Kadima, président de la CENI, a avoué à la presse qu’il n’était pas en mesure de préciser le nombre exact de bureaux de vote ouverts, en raison de complications sur le terrain. « Je suis incapable de vous donner ces chiffres-là parce qu’il y a des machines, vous avez vu, qui ont été cassées (…) devant tout le monde et de façon spectaculaire », a-t-il dit dans un entretien à des médias locaux publié mardi. « C’est un peu compliqué ».
Environ 75.000 bureaux de vote étaient censés être ouverts aux électeurs, mais le scrutin s’est néanmoins poursuivi jusqu’au 23 décembre, trois jours après la date fixée, dans certaines régions du pays, selon les médias locaux.
Selon les résultats partiels annoncés lundi soir par la CENI, M. Tshisekedi est en tête de la course avec 78,8% des voix parmi les bulletins déjà dépouillés, M. Katumbi arrivant en deuxième position avec 17,3% des voix. Ces résultats ne représentent qu’un peu plus de 3,2 millions de voix, sur un total d’environ 44 millions d’électeurs inscrits.
Les résultats provisoires complets des élections sont attendus d’ici le 31 décembre, la CENI publiant des mises à jour quotidiennes depuis dimanche dernier.