Cameroun – Déclaration du 10 août : Les Femmes riveraines de monoculture du Cameroun contre la RSPO de Socapalm
► Le 21 septembre 2022 marque le Journée internationale de lutte contre les monocultures d’arbres. C’est aussi la Journée Internationale de la Paix. A cette occasion, Afrique54 vous livre une copie de la , la déclaration contre la RSPO écrite à Edéa, lors de la rencontre nationale des femmes riveraines de monoculture du Cameroun.
RENCONTRE NATIONALE DES RIVERAINES DES GRANDES PLANTATIONS DE MONOCULTURES DE A08-10 AOUT 2022
DECLARATION CONTRE LA RSPO DE SOCAPALM
NOUS, RIVERAINES des agro-industries de monocultures du Cameroun : SOCAPALM (DIBOMBARI, EDEA, ESEKA, KIENKE, MBAMBOU, MBONGO, SAFACAM), SUDCAM/CEA, SOSUCAM, CAMVERT ;
Réunies àEdéa du 08 au 10 août 2022, dans le cadre de la rencontre nationale des riveraines du Cameroun ;
En partenariat avec le Réseau des Acteurs du Développement Durable, Green Development Advocate, SYNAPARCAM, WOCOTOMADI Cameroun, APDDH (défense des droits de l’Homme), Journalists for Earth, Jeunes Volontaire pour l’Environnement-Côte d’Ivoire, Jeunes Volontaire pour l’Environnement-Ghana, EPER Suisse ;
Nous nous plaignons des abus continuellement perpétrés sur les femmes et les familles riveraines de la SOCAPALM ;
Constatons le non-respect des clauses sociales et environnementales inscrites dans le cahier de charges, notamment :
- Les accaparements des terres (extensions illicites, non rétrocession des terres, non respect de la justice sociale, non consultation des riveraines…) et les expulsions sans indemnisations ni compensations ;
- l’absence criarde d’infrastructures de développement et services sociaux de base (centres de santé, routes, hôpitaux, écoles et centres de formation, eau potable et énergie…) ;
- La violation du droit à la nourriture par les famines du fait de l’absence des terres cultivables ;
- Les violations des lieux cultuels et culturels (sépultures, sites sacrés) ;
- Les atteintes aux libertés individuelles, la violation des droits socio-professionnels, les conditions de travail indécent, le travail sous tension, la discrimination à l’embauche ;
- La non immatriculation des employés sous-traitant à la sécurité sociale ;
- Les violences faites sur les femmes et les jeunes filles, y compris les femmes enceintes, les outrages sexuels des femmes et jeunes filles (les viols, le harcèlement sexuel, les détournements de mineurs…) ;
- les débauches (la délinquance juvénile, la prostitution, la consommation abusive d’alcool et des drogues…)
- Les troubles de jouissance, la confiscation des moulins des femmes, destruction des biens, les violations de domicile.
- Les activités dangereuses illustrées par le creusage des tranchées ;
- La pollution de l’air, du sol et de la nappephréatique souterraine ;
- Les arrestations et détentions arbitraires, les intimidations et menaces,etc. ;
Vu la certification RSPO accordée à la SOCAPALM en 2020 et 2021 ;
Vu le décret N°2022/5074/PM du 04 juillet 2022, fixant les modalités de contrôle de la conformité sociale des projets;
Appelons au sens d’éthique, de justice et de responsabilité de l’organisme en charge des certifications RSPO !
Dénonçons avec véhémence l’octroi de la certification RSPO à la SOCAPALM !
Exigeons la rétractation et l’annulation de ladite certification !
Les signataires.