►► Dans le cadre des préparatifs des prochaines élections, une délégation de l’Autorité Nationale des Élections (ANE) s’est rendue à Angoulême, en France, pour superviser le processus d’impression des cartes d’électeurs. Cependant, des Centrafricains dénoncent le choix du gouvernement de Bangui de faire imprimer les cartes d’électeurs en France.
Angoulême (France) – Afrique54.net | Cette mission s’inscrit dans la démarche de transparence et de fiabilité que l’institution entend garantir à chaque étape du processus électoral. Sur place, les experts de l’ANE ont mené un contrôle minutieux, portant à la fois sur la qualité technique et sur les dispositifs de sécurité intégrés aux cartes produites.
Les représentants de la délégation ont également vérifié les opérations de colisage, effectuées par bureau de vote, afin d’assurer une distribution fluide et conforme des cartes dans l’ensemble des circonscriptions du pays.
« Nous veillons à ce que chaque électeur reçoive une carte répondant aux standards de sécurité et de durabilité requis. Ce contrôle s’inscrit dans notre engagement pour un scrutin crédible et transparent », a déclaré un membre de la mission.

Cette étape de suivi à l’étranger illustre le professionnalisme et le souci de rigueur de l’Autorité Nationale des Élections. L’ANE réaffirme ainsi sa volonté de renforcer la confiance du public et de garantir le bon déroulement des prochaines consultations électorales.
« Le suivi de l’impression des cartes d’électeurs à l’étranger témoigne du sérieux et du professionnalisme de l’Autorité Nationale des Élections dans la mise en œuvre du processus électoral. L’ANE entend poursuivre ces efforts afin de renforcer la confiance du public et d’assurer la réussite des prochaines consultations électorales », ont indiqué les hauts responsables de l’institution.
Risque d’exploitation des données des citoyens centrafricains
Mais derrière cette communication maîtrisée, certaines voix nationalistes et souverainistes panafricaines s’interrogent sur le choix du président Faustin-Archange Touadéra, qui a pourtant dit non à la présence militaire française en Centrafrique, de confier l’impression des cartes à une entreprise française dont le nom n’est pas encore révélée.
Sur le réseau social Facebook, un internaute titulaire du compte Jbangoto Jbangoto a écrit :
« La France que vous blâmez de complicité dans la déstabilisation… c’est là-bas que vous allez imprimer les cartes d’électeurs d’un pays si richement doté ? C’est une honte totale ! »
Il ajoute : « Vous pensez quoi ? Les données imprimées resteront dans la base de données de la société, et en cas de besoin, les autorités françaises pourront s’en servir pour leurs intérêts… et après, vous allez accuser qui ? »

Le titulaire du compte Parfait Juvénal s’interroge à son tour : « Même pour une petite impression… il faut la France ? » Avant de proposer au gouvernement centrafricain de financer, sur fonds propres ou à travers les bailleurs, la mise en place d’un centre de production national, afin de garantir la souveraineté des données.
Selon lui, une telle mesure permettrait de rompre avec des pratiques qui « continuent à donner du crédit au colonialisme ».
© Afrique54.net | Marcien Essimi, depuis Yaoundé



