Cameroun : À quoi s’exposent les propagateurs de fausses nouvelles ?
►► Depuis le début de la soirée du 12 octobre 2025, la sphère numérique camerounaise est en ébullition. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes publient des informations non vérifiées sur les tendances des résultats du scrutin présidentiel.
Yaoundé, Afrique54.net | Depuis 15 heures (GMT+1), ce 12 octobre 2025, la sphère numérique camerounaise est en ébullition. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes publient des informations non vérifiées sur les tendances des résultats du scrutin présidentiel.
Certains annoncent déjà le candidat Issa Tchiroma Bakary en tête, tandis que d’autres proclament la victoire du président sortant Paul Biya.
Au milieu de ces affirmations contradictoires, une partie des citoyens choisit la prudence et préfère attendre la proclamation officielle des résultats, attendue après le dépouillement complet des votes sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger.
Une législation stricte contre les fausses nouvelles
La propagation de fausses nouvelles au Cameroun est un délit prévu et puni par le Code pénal et la loi n°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Ces textes visent à protéger l’ordre public et la cohésion nationale, en sanctionnant la diffusion d’informations mensongères, notamment sur les plateformes numériques.
L’article 78 de cette loi dispose clairement que : « Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de 5.000.000 à 10.000.000 F CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui publie ou propage, par voie de communications électroniques ou d’un système d’information, une nouvelle sans pouvoir en rapporter la preuve de véracité ou justifier qu’il avait de bonnes raisons de croire à la vérité de ladite nouvelle. » Le texte ajoute à son alinéa (2) : « Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque l’infraction est commise dans le but de porter atteinte à la paix publique. »
Autrement dit, dans les cas les plus graves, les contrevenants s’exposent à quatre ans d’emprisonnement et à 20 millions de francs CFA d’amende.
Entre liberté d’expression et responsabilité citoyenne
Alors que la désinformation se propage à grande vitesse, les autorités rappellent que seules les institutions compétentes, telles que Elections Cameroon (ELECAM) et le Conseil Constitutionnel, sont habilitées à publier les résultats officiels. Elles appellent les citoyens à la vigilance et à la responsabilité, notamment dans l’usage des réseaux sociaux durant cette période électorale sensible.
La bataille contre les « fake news » demeure un enjeu majeur pour la crédibilité du processus électoral et la stabilité sociale du pays.
Partager une information non vérifiée peut sembler anodin, mais au Cameroun, la loi en fait une infraction sévèrement réprimée.
© Afrique54.net | Marcien Essimi, depuis Yaoundé




