►►La France et l’Union européenne (UE) ont récemment intensifié leurs efforts pour inciter les chercheurs du monde entier à « choisir l’Europe », ciblant notamment les scientifiques américains, dans un contexte marqué par les derniers bouleversements du système de financement public de la recherche aux Etats-Unis.
BEIJING- La France et l’Union européenne (UE) ont récemment intensifié leurs efforts pour inciter les chercheurs du monde entier à « choisir l’Europe », ciblant notamment les scientifiques américains, dans un contexte marqué par les derniers bouleversements du système de financement public de la recherche aux Etats-Unis.
« Chercheurs de tous les pays, choisissez l’Europe pour la science ! » a appelé le président français Emmanuel Macron sur X, en lien avec la conférence « Choose Europe for Science » (« Choisir la France pour la Science »).
L’événement, organisé lundi à l’Université Sorbonne à Paris, vise à inciter les chercheurs et entrepreneurs, publics comme privés, du monde entier à venir exercer leurs activités en France et en Europe.
En compagnie de M. Macron, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué que « nous devons faire en sorte qu’il soit plus facile et plus attrayant de venir en Europe pour y faire de la recherche », tout en soulignant que le rôle de la science ainsi que l’investissement dans la recherche fondamentale, libre et ouverte, étaient aujourd’hui remis en question.
Ces remarques ont été émises au moment où l’administration Trump a multiplié ses décisions controversées telles que les coupes brutales des financements publics alloués à la recherche, le licenciement d’experts impliqués dans les recherches sur la santé et le climat. Face à des réductions budgétaires drastiques des Etats-Unis, l’Europe s’avère plus déterminée à se positionner en havre de stabilité et d’accueil pour la science, afin de protéger la liberté académique et de réduire sa dépendance des Etats-Unis en ce qui concerne la recherche.
L’événement à l’amphithéâtre de la Sorbonne, réunissant les plus grands noms de la recherche européenne, des présidents d’université, des dirigeants d’instituts de recherche, des entreprises ainsi que des responsables politiques venus des quatre coins du continent, ambitionne alors de renforcer l’attractivité de la recherche en Europe et continuer d’attirer les meilleurs talents.
Il s’agit aussi d’un « appel au cofinancement de tous les dispositifs locaux par les entreprises, les fondations, tous ceux attachés à notre indépendance et à la liberté pour mettre en place ce mécanisme d’attractivité des chercheurs et des enseignants-chercheurs », a précisé le président Macron.
Etant donné le « rôle pivot des Etats-Unis pour la science mondiale » et l’inaccessibilité de certaines grandes plateformes de recherche et bases de données essentielles, le président français met l’accent sur la nécessité de « mettre à l’abri ou recréer ces bases de données pour prendre le relais », un processus qui nécessite la contribution des talents.
Pour sa part, Mme von der Leyen a qualifié la science de « carburant du progrès » et de « croissance pour nos sociétés » et fixé des objectifs pour le développement de la recherche en Europe.
« A moyen et long terme : avec nos Etats membres, nous voulons atteindre l’objectif de 3% du PIB pour l’investissement dans la recherche et le développement d’ici à 2030 », a-t-elle affirmé, ajoutant vouloir « inscrire la liberté de la recherche scientifique dans le droit au moyen d’un nouvel acte législatif sur l’Espace européen de la recherche ».
L’UE proposerait une « nouvelle enveloppe de 500 millions d’euros » pour la période 2025-2027 « afin de faire de l’Europe un pôle d’attraction pour les chercheurs », a annoncé Mme von der Leyen.
« Nous pouvons tous convenir que la science n’a pas de passeport, pas de genre, pas d’ethnie ou de parti politique. En tant que telle, elle joue un rôle crucial dans la mise en relation des personnes et dans la création d’un avenir commun dans notre monde fracturé », a-t-elle estimé.
De même, le président français a signalé que son pays allait investir 100 millions d’euros « supplémentaires », dans le cadre du programme d’investissement public France 2030, en vue d’attirer les chercheurs internationaux, notamment ceux en provenance des Etats-Unis.
Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de France a mentionné sur son site officiel être en lien avec ses nombreux partenaires aux Etats-Unis pour les soutenir et les accompagner dans la période difficile qu’ils traversent. Parallèlement, dans le cadre du programme intitulé « Safe place for science » (« un espace sûr pour la science »), l’Université d’Aix-Marseille prévoit un budget maximum de 15 millions d’euros, afin d’accueillir une quinzaine de chercheurs américains.
By Xinhua