►► Plus d’une trentaine de représentants de l’administration, d’organisations non gouvernementales, de partenaires, de membres de la société civile et d’experts, sont réunis les 12 et 13 septembre 2024 à Yaoundé, à l’effet d’arrêter un programme pour la participation du Cameroun au Sommet de l’Avenir.
Blessing Mundja que nous avons rencontré dans un bar de la ville de Yaoundé, travaille comme serveuse. Originaire de la région du Nord-Ouest Cameroun, elle a été contrainte de quitter Bamenda durant une nuit folle, alors que des hommes non identifiés étaient venus incendier le domicile familial.
Depuis 4 ans, c’est le troisième débit de boisson auquel elle a la possibilité d’offrir ses services 4 jours par semaine. Etudiante à l’Université de Yaoundé I, n’ayant plus de nouvelle de sa famille, Mundja doit se battre pour sa survie. Comme elle, des milliers de jeunes Camerounais sont contraints de se déplacer, à cause de la crise anglophone. A côté de ce conflit, plusieurs autres crises frappent de plein fouet le pays.
La concertation nationale qui porte l’estampille du gouvernement camerounais en partenariat avec le système des Nations Unies, ouverte ce jeudi 12 septembre 2024, au Ministère des Relations Extérieures, ambitionne de voir grand. Pendant 48 heures, des organisations de jeunes, aux côtés du gouvernement, des ONG, des experts et de la société, accorderont leurs violons. Même si, quelques voix fustigent déjà, l’absence d’organisations de professionnels de médias lors de cette concertation nationale. Eux qui sont le miroir de la société. Notamment dans un monde où les grands chocs mondiaux et les reculs dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable sont venus souligner la vulnérabilité à laquelle l’Homme est exposé.
Au Cameroun, neuf régions sont confrontées à trois crises humanitaires complexes et simultanées. La guerre contre Boko haram, dont la crise affecte le Lac Tchad dans l’Extrême-Nord du pays, frontalière avec le Nigéria. La crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, où des groupes armés non-étatiques s’opposent au gouvernement. Et une crise des réfugiés, venus de la République centrafricaine voisine qui affecte considérablement la région de l’Est. Les violences ont déraciné de nombreuses personnes. Selon de récentes statistiques, près de 2,2 millions de personnes sont à présent soit déplacées à l’intérieur du pays, soit rapatriées, soit des réfugiées. Ces urgences humanitaires affectent gravement la résilience des populations qui doivent partager leurs ressources déjà limitées avec les déplacés.
«Le Cameroun participera activement aux négociations actuelles pour l’adoption du pacte, avec des propositions concrètes. Il se devra de continuer à suivre attentivement cette question, non seulement compte tenu de l’importance du sujet, mais aussi de ses effets induits sur notre présidence de la 79ème session de l’Assemblée Générale dont l’adoption du pacte marquera le début de notre mandat. Dans le cadre de la préparation de la délégation camerounaise au Sommet de l’Avenir, s’appuyant sur les négociations et les discussions déjà engagées à différents niveaux, la présidence camerounaise de l’Assemblée Générale des Nations Unies, et le rôle clé joué par la jeunesse africaine et camerounaise en particulier, un comité de travail est constitué pour élaborer une feuille de route couvrant la préparation avant le sommet, l’organisation pendant le Sommet et le suivi des recommandations après le Sommet », a fait savoir le gouvernement camerounais.
Mais, dans le même temps, l’un des défis majeurs est d’apporter des réponses claires aux nombreuses crises que traverse le monde, en cette période où le réaménagement des relations dans le concert des nations marqué par une multipolarité, est à l’ordre du jour.
© Afrique54.net Ι Thierry Eba