Cameroun : la Banque africaine de développement débloque plus de 39 millions d’euros pour désenclaver la zone industrielle et portuaire de Kribi
Pour faire face à l’engorgement du port de Douala, qui ne permet pas l’accostage de navires à trop grand tirant d’eau, le gouvernement camerounais a construit, près de la ville côtière de Kribi.
Afrique54.net – Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé, mercredi 22 juin à Abidjan, un prêt de 39,62 millions d’euros en faveur du Cameroun, pour désenclaver la zone industrielle et portuaire de Kribi, au sud du pays.
Destiné à l’exécution de la deuxième phase du Projet d’aménagement des routes de désenclavement de la zone industrielle et portuaire de Kribi, ce nouveau prêt vient compléter celui de 114,33 millions d’euros, qui avait été octroyé en octobre 2021 pour la mise en œuvre de la première phase.
Pour faire face à l’engorgement du port de Douala, qui ne permet pas l’accostage de navires à trop grand tirant d’eau, le gouvernement camerounais a construit, près de la ville côtière de Kribi, un port en eau profonde adossé à une zone industrielle et une ville nouvelle, baptisé « Complexe industriel et portuaire de Kribi ». Un important complexe s’est ainsi développé sur le site, sans contraintes de profondeur d’eau, de surface ni de tracé, avec des équipements de dernière génération et de grandes aires de stockage et de travail.
Cependant, les voies d’accès au site se sont fortement dégradées au fil du temps, malmenées par l’augmentation du trafic de poids lourds que l’essor des activités sur site a générée.
La deuxième phase du projet va donc permettre de boucler le financement en vue de réhabiliter le tronçon de route Edea-Kribi, long de 110 kilomètres, et d’aménager 39 autres kilomètres de route entre la localité de Lolabé à Campo, et jusqu’au pont sur le fleuve Ntem, à la frontière de la Guinée équatoriale.
Grâce à ces futures liaisons routières, le Complexe industriel et portuaire de Kribi sera plus accessible et mieux connecté, et les temps et coûts de transport au niveau national et régional seront amoindris. Partant, les femmes et des hommes résidant dans les alentours verront leurs conditions de vie gagner en qualité.
Désenclaver ainsi la zone portuaire permettra d’assurer la liaison entre les bassins de production, de transformation et de consommation, facilitant l’acheminement des matières premières et autres marchandises en transit de et vers les pays de la sous-région : Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République du Congo et Tchad.
Le projet tient compte, dans le déploiement des activités socio-économiques sur site, des enjeux de genre et d’emploi des jeunes, de sorte que toutes et tous puissent profiter équitablement de ses retombées et d’en amplifier l’impact socio-économique.
« Ce prêt supplémentaire après celle d’octobre 2021 pour le désenclavement du Complexe industrialo-portuaire de Kribi, dont la vocation est de devenir le plus important pôle économique du Cameroun et de l’Afrique centrale, renforce l’engagement de la Banque en faveur des projets intégrateurs qui ont pour finalité de renforcer la complémentarité régionale des systèmes de production, de développer les infrastructures et de stimuler les échanges intrarégionaux », se réjouit Solomone Koné, directeur général adjoint du Groupe de la Banque africaine de développement pour la région Afrique centrale.
« Ce financement vient en outre renforcer notre leadership dans le secteur des infrastructures au Cameroun et en Afrique centrale de façon générale, où la Banque intervient essentiellement dans le sous-secteur routier, notamment par la contribution au financement des programmes et projets d’aménagement et de réhabilitation du réseau routier ainsi que des études stratégiques et techniques », a-t-il ajouté.
Depuis 1972, année du début de ses opérations au Cameroun, le Groupe de la Banque africaine de développement a contribué à financer 28 opérations dans le secteur des transports y compris les transnationaux.