Insécurité alimentaire en Afrique : Le PAM déclare 16,5 millions de cas de malnutrition
► D’après le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), ils sont près de 16,5 millions à souffrir de malnutrition aiguë au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger.
Afrique54.net | Le PAM, organe spécialisé de l’ONU pour les questions d’alimentation, invite les gouvernements du monde à prendre conscience de l’ampleur de la situation qui se dessine dans cette partie du globe.
Selon les dernières estimations du réseau de prévention des crises alimentaires, cité par la Banque Mondiale, 29,5 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. L’institution financière juge la situation particulièrement inquiétante au Sahel, notamment pour les enfants de moins de cinq ans.
Une situation aux causes endogènes
L’insécurité alimentaire aiguë est en passe d’atteindre son niveau le plus élevé depuis 10 ans en Afrique de l’Ouest et Centrale d’ici juin 2023. Avec une expansion inquiétante de l’insécurité alimentaire dans les pays côtiers, et des niveaux catastrophiques de faim dans les zones touchées par les conflits au Burkina Faso et au Mali où l’aide humanitaire est gravement entravée par l’insécurité. Les ménages ont de plus en plus de mal à accéder à des aliments nutritifs, en quantité et qualité suffisante. Plusieurs observateurs pointent des obstacles commerciaux persistants, des coûts de transports élevés, sans oublier les répercussions de la guerre en Ukraine et la dépréciation de la monnaie.
Il s’agit d’une augmentation de 83 % de la malnutrition aiguë globale, par rapport à la moyenne de la période 2015-2022. Outre le caractère inabordable d’un régime alimentaire diversifié, nutritif et sain, en particulier pour les jeunes enfants et les femmes; les conflits et les déplacements de population sont l’un des principaux moteurs de l’aggravation de la situation, entraînant une réduction de l’accès aux services sociaux essentiels et affectant négativement les pratiques de soins.
Entre 2019 et 2023, les incidents de sécurité ont augmenté de 79 % dans la région, provoquant des déplacements massifs de population et perturbant l’accès aux terres agricoles et au fourrage.
L’urgence d’une réponse coordonnée
« L’aggravation de la situation de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique de l’Ouest est tout simplement déchirante, » a déclaré Chris Nikoi, Directeur Régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest.
« Il est crucial d’investir massivement dans le renforcement des capacités des communautés et des individus à résister aux chocs, tout en donnant la priorité aux solutions locales et à long terme en matière de production alimentaire, de transformation et d’accès pour les groupes vulnérables, » a-t-il ajouté. Une direction en droite ligne des politiques communautaristes prônée selon les spécificités par bon nombre de gouvernements africains, qui pourrait poser des bases.
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Selon Charles Bernimolin, Chef du Bureau Régional d’OCHA pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale que la crise alimentaire et nutritionnelle a un impact multisectoriel sur les conditions de vie des populations affectées dans la région, dans les zones déjà en crise humanitaire et dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cela nécessite le déploiement collectif d’approches multisectorielles basées sur les besoins exprimés par les populations en plaçant les populations d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Un propos qui vient sonner comme un cri à l’unisson pour des peuples d’Afrique, qui entendent œuvrer pour l’Afrique en tenant compte de ses spécificités.
© Afrique54.net | Thierry Eba