Grand Dialogue national : le temps d’un bilan 3 ans après

Grand Dialogue national : le temps d’un bilan 3 ans après

►Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et Président du Grand Dialogue National Chief Dr Joseph Dion Ngute a présidé le 4 août 2022 son comité en vue de respecter   la décision du Président de la République pour mettre un terme à la crise dans le NOSO.

Afrique54.net | Cameroun  – La crise sociopolitique qui sévit au Cameroun depuis 2016, a plongé l’Etat dans de nombreuses pertes et difficultés. Les déplacements des populations ont entraîné la baisse de production des entreprises locales, le bouleversement des activités agricoles, commerciales, sans compter la chute des effectifs des enfants scolarisés. Cependant, le Chef de l’Etat camerounais, n’a pas fermé les yeux sur ce qui était bien visible. C’est alors qu’il décide de réunir, dans la capitale politique, les forces vives desdites régions et celles de diverses composantes socioprofessionnelles du pays, pour entendre chaque citoyen et trouver une issue de sortie de ce qui était en voie de diviser la nation.

Sous la houlette du chef du gouvernement, la décision de Paul Biya a été mise en œuvre et plusieurs ont rejoint la cause. Au sortir de là, les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ont obtenu un statut spécial. Ceci leur autorisant de prendre des décisions sur bon nombre de choses concernant leur région d’origine.

Les différentes commissions Bilinguisme, diversité culturelle et cohésion sociale;  Système éducatif;  Système judiciaire;  Assistance aux réfugiés de retour et aux personnes déplacées ;  Reconstruction et Développement des Régions Affectées par la Crise ;  Désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants ;  Rôle de la diaspora dans la crise et contribution au développement du pays et à la décentralisation et au développement local ont donné des résultats satisfaisants. Cependant, bien qu’il existe encore des difficultés dans ces régions, il y a une nette avancé.

Aujourd’hui la CDC, Cameroon Development Corporation, principal producteur de banane qui avait nettement perdu en production, en argent et en main d’œuvre se relève petit à petit. L’estimation de la Beac en juillet 2022, le prouve. En effet, « La production de bananes devrait augmenter au deuxième trimestre 2022, bénéficiant principalement de la maturation des plantations en 2021, et dans une moindre mesure, la reprise des activités dans certaines plantations de la CDC qui avaient cessé de fonctionner l’an dernier en raison de la crise anglophone ».

En 2021, lorsque les activités ont pleinement repris, CDC a réhabilité 520 hectares de plantations qu’elle avait abandonnées en raison du conflit armé dans les régions anglophones. Cela a conduit à une augmentation des exportations de bananes au Cameroun de 4,8% au début de 2022.

PAMOL a également repris ses activités. Plusieurs travailleurs ont retrouvé leur emploi malgré des incursions séparatistes sporadiques. Kumba, la capitale commerciale de la région du Sud-Ouest a pleinement repris de la vigueur avec des hommes d’affaires venus de Douala et au-delà pour poursuivre les affaires comme avant. Presque tous les villages profitent désormais des jours de marché traditionnel, comme c’était le cas avant le conflit armé.

Cette année, dans diverses villes, plusieurs écoles ont rouvert leurs portes. C’est l’exemple de la localité de Bakassi qui a ouverte les portes des établissements et a été surprise par le nombre d’enfants qui ont repris le chemin de l’école.

Pour régler le problème de l’application de la Common Law dans les régions anglophone du pays, depuis 6 ans déjà, l’Enam forme les magistrats et auditeurs de greffe purement anglophone. L’intégration du bilinguisme sur toute l’étendue nationale a progressé. Les chaînes de télévision sont de plus en plus bilingues, les concours directs donnent place à des versions bilingues (anglais et français). Bien plus, les centres linguistiques accueillent de plus en plus des candidats.

Aujourd’hui, le discours sur les déplacés internes s’estompe.  Le retour des réfugiés a été progressif.  Mais les rapports indiquent que la tromperie et la manipulation de la diaspora ont un effet dissuasif sur la volonté de certains réfugiés au Nigeria de rentrer chez eux. Le président Paul Biya, cependant, est resté déterminé à surmonter l’obstacle.  En 2021, le chef de l’État a envoyé un envoi spécial de matériel de secours aux réfugiés de la crise au Nigeria.

Animation socioculturelle et sportive

Un autre indicateur que la situation s’améliore dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est l’organisation de rassemblements sociaux, de festivals et de manifestations culturelles et d’activités sportives.

Alors, peut-on affirmer à ce jour que le dialogue porte ses fruits ?

Selon le comité d’organisation du Grand dialogue, par la voix de Dion Ngute, « le dialogue porte des fruits. Plusieurs séparatistes ont baissé les armes et ont rejoint la cause du dialogue. Les investisseurs installés dans les régions en crise ont un avantage sur leur implantation et certaines taxes à verser pour leur activité. Les attaques ont baissé et sont aujourd’hui sous contrôle des forces de l’ordre. Bien que pas encore totale ».

Par ailleurs, le gouvernement à introduit plusieurs résolutions au sein de l’organisation administrative. En insistant sur les moyens de décentralisation. C’est ainsi que plusieurs décrets et notes sont signés. Le pays intègre la promulgation de la loi 2019/024 portant Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées.

C’est alors que le gouvernement a adopté :

1. l’Election et la mise en place des Assemblées Régionales et un Statut Spécial au SO et NO ;
2. la Création de l’Ecole Nationale d’Administration Locale et nomination des Fonctionnaires ;
3. la Création du Ministère de la Décentralisation et du Développement Local.
4. la Rédaction de décrets d’habilitation pour le transfert de compétences aux Régions ;
5. L’adoption des budgets des Conseils Régionaux ;
6. La nomination et installation des Conciliateurs Indépendants Publics.
7. L’affectation de 30 milliards de francs CFA pour le fonctionnement des Conseils Régionaux, conformément aux instructions du Président de la République ;
8. La mise en place effective de 15% des recettes de l’Etat aux Collectivités Territoriales Décentralisées ;
9. La signature des arrêtés d’habilitation des Ministères des Transports ; Tourisme et Loisirs ;  Environnement, Protection de la Nature et Développement Durable ;  Logement et développement urbain ;
10. Les arrêtés de cahier des charges du MINTOUL et du MINHDU sont en cours d’instruction en attendant leur transmission à la Primature en attendant ceux du MINEPDED et du MINT ;
11. La visibilité du statut spécial accordé aux NWR et SWR en attribuant des bureaux aux conciliateurs publics indépendants (PIC) ;
12. La visite d’analyse comparative des CIP au Royaume-Uni pour se familiariser avec les meilleures pratiques en matière d’enquête sur les plaintes, les normes procédurales et les profils des employés potentiels ;
13. La signature du décret portant organisation administrative des conseils régionaux ;
14. L’élaboration, transmission et défense de la signature du décret de passation de compétence aux Régions en matière de Jeunesse et d’Education Civique ;
15. La finalisation du cahier des charges du projet sur les modalités de transfert de compétence aux Régions en matière de jeunesse et d’éducation civique ;
16. La 1 639 191 000 frs CFA cédés au MINDDEVEL pour la réalisation des compétences du MINJEC qui lui ont été transférées ;
17. L’affectation de 1 007 000 000 aux entités locales décentralisées pour l’exercice des compétences transférées en matière de jeunesse et d’éducation civique.

Aujourd’hui, avec toutes ces résolutions, le pays arrive à s’imposer économiquement. Il faut noter que le Cameroun est le premier exportateur de banane en Afrique-caraïbe et 5^e au rang mondial. Bien plus le numéro 1 économique en Afrique centrale, zone CEMAC. Ces indices montrent la détermination de l’Etat à avancer et à œuvrer pour le bien être et le bon vivre des populations.

Mais alors, pour que tout avance en communion, certains experts de la question pensent que : pour que l’impact du Grand Dialogue National soit pleinement atteint, la communauté anglophone doit accepter et adopter les recommandations du rassemblement historique.

Selon un courant de pensée, cela déclencherait une action spontanée et un soutien collectif pour la mise en œuvre de ces recommandations, de grande envergure, censées transformer des vies et des villages dans les régions anglophones.

@Afrique54.net – Joel Godje Mana