►►Selon le Fonds Monétaire International (FMI), le déficit budgétaire en Algérie devrait rester élevé en 2025.
Afrique54.net‹ C’est le constat fait par la mission du FMI, dirigée par Charalambos Tsangarides, qui s’est rendue à Alger du 16 au 30 juin pour mener les consultations de 2025 au titre de l’Article IV avec l’Algérie.
A en croire la mission, le déficit budgétaire en Algérie s’est considérablement creusé en 2024, atteignant 13,9 % du PIB, en raison de la baisse des recettes d’hydrocarbures et de la hausse des salaires et des dépenses d’investissement, et devrait rester élevé en 2025. « L’incertitude mondiale persistante et la volatilité des cours des hydrocarbures devraient freiner les exportations et l’investissement, contribuant à creuser le déficit courant en 2025 », prévient le Fonds Monétaire International.
Viabilité de la dette en péril
D’après le Fonds, les perspectives économiques sont exposées à plusieurs risques, principalement dus à la volatilité des prix des hydrocarbures dans un contexte de politiques commerciales instables et de tensions géopolitiques, et à des déficits budgétaires persistants. Ces déficits mettent en péril la viabilité de la dette et renforcent l’interdépendance financière entre l’Etat, les entreprises publiques et les banques publiques.
Afin de préserver la stabilité macro financière et d’atténuer les risques à court terme dans un contexte mondial volatil, la mission recommande un rééquilibrage budgétaire progressif mais mis en œuvre dans les meilleurs délais. « Ce rééquilibrage permettra de freiner l’augmentation des besoins de financement due aux déficits élevés et à la chute des cours des hydrocarbures, ce qui contribuera à réduire les vulnérabilités, à reconstituer des marges budgétaires et à stabiliser la dette publique à moyen terme », fait savoir le FMI.
Flexibilité du taux de change
L’institution financière propose que la politique monétaire reste guidée par la conjoncture économique et fermement centrée sur son objectif d’inflation, tout en surveillant étroitement l’évolution du secteur financier. Une plus grande flexibilité du taux de change renforcera la capacité de l’économie à absorber les chocs extérieurs dans un contexte de volatilité accrue des cours des hydrocarbures et d’incertitude à l’échelle mondiale.
Parmi les priorités de réforme à moyen terme figurent l’amélioration de la soutenabilité des finances publiques, le renforcement des cadres opérationnels de la politique monétaire et financière, et la poursuite des réformes structurelles visant à stimuler l’investissement privé, la croissance inclusive et la création d’emplois.
Félicitations à l’égard des autorités
Le Fonds félicite les autorités pour la poursuite de la mise en œuvre de la loi monétaire et bancaire de 2023, l’amélioration de la gestion de la liquidité et le renforcement des capacités en matière de prévision macro économique et d’analyse des politiques. Il demande une clarification du cadre de la politique monétaire. Les efforts des autorités pour diversifier l’économie et améliorer le climat des affaires pour stimuler l’investissement privé sont salués.
« Les perspectives économiques à moyen terme s’amélioreraient si des réformes de diversification de l’économie étaient soutenues, et si le Plan d’Action des autorités et des réformes structurelles étaient mis en œuvre », estime le Fonds Monétaire International.
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