►►Des responsables d’agences onusiennes et d’organisations internationales ont mis en garde vendredi contre l’ampleur de la crise humanitaire au Soudan, où deux ans de conflit ont plongé le pays dans ce qu’ils ont qualifié de « crise humanitaire aux proportions industrielles ». La famine se propage rapidement et les civils continuent de subir de graves abus, notamment des viols, des tortures et des exécutions extrajudiciaires.
GENEVE- Des responsables d’agences onusiennes et d’organisations internationales ont mis en garde vendredi contre l’ampleur de la crise humanitaire au Soudan, où deux ans de conflit ont plongé le pays dans ce qu’ils ont qualifié de « crise humanitaire aux proportions industrielles ». La famine se propage rapidement et les civils continuent de subir de graves abus, notamment des viols, des tortures et des exécutions extrajudiciaires.
Lors d’un point de presse régulier tenu à Genève, Jens Laerke, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, a indiqué que cette crise ne montrait aucun signe d’apaisement.
« Sans aucune paix viable en vue, les Soudanais sont piégés dans une crise humanitaire aux proportions industrielles », a-t-il dit. Deux personnes sur trois ont besoin d’aide, soit 30 millions de personnes. Cela nécessite un renforcement massif du soutien international, mais on constate plutôt un désengagement des bailleurs de fonds à travers le monde, a-t-il ajouté.
Olga Sarrado, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a noté que le Soudan était actuellement confronté à la crise de déplacement la plus grave au monde.
Selon elle, près de 13 millions de personnes ont été déplacées par le conflit, dont environ quatre millions ont fui vers des pays voisins. Au Soudan, les personnes déplacées ont du mal à accéder à l’eau potable, tandis que les camps de réfugiés dans des pays comme le Soudan du Sud, le Tchad et l’Ouganda sont gravement surpeuplés.
Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), a indiqué que le Haut-Commissaire Volker Türk avait condamné les parties belligérantes pour avoir mené une attaque généralisée contre les droits de l’Homme. Elle a souligné que les violences sexuelles restaient largement répandues, les femmes et les filles continuant de subir des viols et des actes d’exploitation.
Li Fung, représentante du HCDH au Soudan, s’exprimant par liaison vidéo, a mis en garde contre l’escalade de la violence et les menaces croissantes qui pèsent sur la sécurité des civils. Des réfugiés au Tchad ont livré des témoignages bouleversants faisant état d’atrocités, notamment de viols, de tortures et d’exécutions extrajudiciaires.
Leni Kinzli, responsable de la communication pour le Programme alimentaire mondial au Soudan, a estimé que le conflit avait créé la plus grande crise de la faim au monde. « La famine continue de se propager et 25 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, font face à la faim », a-t-elle ajouté.
Shible Sahbani, représentant de l’Organisation mondiale de la santé au Soudan, a pour sa part noté que ce conflit avait plongé le pays dans une urgence sanitaire sans précédent. Il a précisé que 20,3 millions de personnes, soit plus de 40% de la population soudanaise, avaient un besoin urgent de services de santé. La malnutrition est répandue, 3,7 millions de personnes nécessitant un soutien nutritionnel immédiat.
Sofia Calltorp, directrice d’ONU Femmes à Genève et cheffe de l’action humanitaire, a décrit le Soudan comme la pire urgence humanitaire au monde pour les femmes et les filles. Plus de six millions de femmes et de filles déplacées font face à des menaces quotidiennes pour leur sécurité et leur survie, a-t-elle relevé, ajoutant que la violence basée sur le genre et les violences sexuelles ont considérablement augmenté, parallèlement à une forte hausse de la mortalité maternelle.
Le Soudan est plongé dans un conflit depuis avril 2023, lorsque des affrontements ont éclaté entre l’armée soudanaise et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide. Le conflit a fait au moins 29.683 morts, selon le Projet de données sur la localisation et les événements des conflits armés (ACLED), cité par l’ONU.
By Xinhua