«« Cette urbanisation accélérée ouvre de nombreuses opportunités pour les pays africains dans leur quête des objectifs de développement durable, tout en leur permettant de relever, en collaboration notamment avec la Chine, certains défis liés à la planification, à la gestion et au financement de cette croissance urbaine.
YAOUNDE- Située à 18km au sud de Luanda, capitale de l’Angola, la « Nouvelle Ville » de Kilamba comprend 700 bâtiments et 20.000 unités de logement, offrant des conditions de vie contemporaines à ses 120.000 habitants.
Il y a une dizaine d’années, le site de la ville n’était qu’un terrain stérile. Aujourd’hui, la « Nouvelle Ville » de Kilamba est devenue un projet phare de l’urbanisation de l’Angola. Les logements peints en bleu, vert et jaune sont bordés de pelouses aménagées et de larges boulevards. Les gens se réjouissent dans les nouveaux parcs et terrains de football après le travail et l’école.
Ces dernières années, de nouvelles villes comme celle de Kilamba se sont multipliées à travers le continent africain. Selon un rapport intitulé « Dynamiques de l’urbanisation en Afrique 2022 » publié conjointement par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les Nations Unies et la Banque africaine de développement (BAD), depuis 1990, le nombre de villes en Afrique a doublé – passant de 3.300 à 7.600 – et leur population cumulée a augmenté de 500 millions de personnes.
Avec un taux de croissance urbaine annuel moyen de 3,5 % au cours des 20 dernières années, l’Afrique a connu la plus forte urbanisation du monde et cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2050. Cette urbanisation accélérée ouvre de nombreuses opportunités pour les pays africains dans leur quête des objectifs de développement durable, tout en leur permettant de relever, en collaboration notamment avec la Chine, certains défis liés à la planification, à la gestion et au financement de cette croissance urbaine.
OPPORTUNITES OFFERTES PAR L’URBANISATION
Selon une étude menée par le cabinet de conseil Frost & Sullivan, trois grandes catégories d’opportunités ont été apportées par l’urbanisation de l’Afrique : l’investissement dans les infrastructures, la facilitation de l’accès des consommateurs et l’amélioration de la fourniture de services.
« Nous mobilisons actuellement des ressources auprès des partenaires de développement et du secteur privé pour aider à construire des routes, des chemins de fer et des infrastructures des TIC (technologies de l’information et de la communication) », a fait remarquer Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, lors d’un dialogue de haut niveau sur les infrastructures et le développement urbain.
En 2023, le Sénégal a lancé le premier projet de Bus Rapid Transit (BRT) 100% électrique en Afrique subsaharienne. Avec une longueur totale de 18,3 km, le BRT dispose de 23 stations dont trois pôles d’échange. Stéphane Volant, président de l’opérateur, Dakar Mobilité, a révelé que ses 158 bus sont alimentés à l’électricité et circulent sur des voies réservées dans une ville affligée par les embouteillages.
La transformation des villes africaines servira de moteur au développement économique du continent et au-delà, a estimé le maire d’Addis-Abeba, Adanech Abiebie, lors du Forum urbain d’Afrique 2024 tenu en septembre dernier à Addis-Abeba. « Les villes africaines ont un énorme potentiel de développement », a-t-il indiqué.
Chaque jour, à l’aube, Helen Mugala, 27 ans, rejoint des centaines de ses collègues pour se rendre au travail dans le parc industriel sino-ougandais de Mbale, situé dans l’est de l’Ouganda. « Ce parc a aidé de nombreux locaux. J’ai acquis des compétences et je gagne ma vie grâce à mon entreprise », se félicite-t-elle.
Situé à environ 200 km de Kampala, le site compte des atouts significatifs : il est proche de trois routes nationales et de la ville de Mbale, un axe de transport terrestre crucial vers le port kényan de Mombasa. Ce parc industriel, exploité par l’entreprise privée chinoise Tian Tang Group, a attiré plus de 40 entreprises depuis son lancement en mars 2018, créant plus de 5.000 emplois locaux.
FORCES UNIES CHINE-AFRIQUE POUR L’URBANISATION
Néanmoins, l’urbanisation en Afrique n’a pas réussi à générer une croissance inclusive, ce qui pourrait être attribué à la croissance des bidonvilles, à la pauvreté urbaine et à l’augmentation des inégalités, selon un document publié par le Forum urbain d’Afrique 2024.
Pour trouver des solutions innovantes permettant aux villes africaines de prospérer et de devenir des centres d’espoir, de croissance et de prospérité, des efforts concertés ont été déployés avec une coopération internationale renforcée, notamment avec la Chine.
Au Nigeria, des entreprises chinoises finalisent la construction de la centrale hydroélectrique de Mambilla, d’une capacité de 3.050 MW. Une fois terminée, cette centrale sera la plus grande installation de production d’électricité du pays et l’une des plus importantes d’Afrique.
Ce projet s’inscrit dans les efforts de développement urbain en Afrique, où la Chine joue un rôle crucial dans l’élévation du bien-être des populations africaines, alors que l’électricité et l’eau, essentielles à la vie urbaine, demeurent insuffisantes en raison d’une faible production énergétique et d’une pénurie d’eau.
En plus de la centrale hydroélectrique de Mambilla, le projet d’approvisionnement en eau de la ville de Malabo, financé par la Chine, a significativement amélioré l’accès à l’eau dans la capitale de la Guinée Equatoriale.
Grâce à la Chine, nombre de régions du continent disposent désormais d’un accès accru à l’énergie et à l’eau, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie des habitants tout au long du processus d’urbanisation.
« Ces projets ont non seulement fourni des emplois, amélioré les transports intérieurs et la connectivité avec les pays voisins, mais aussi urbanisé le continent de manière significative », a jugé Dieudonné Tamufor, expert en relations internationales.
Au fil des ans, dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) et de l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR), la Chine a fermement soutenu l’urbanisation de l’Afrique. Du chemin de fer Mombasa-Nairobi au port en eau profonde de Kribi au Cameroun, la Chine et l’Afrique ont travaillé conjointement pour construire et améliorer près de 100.000 km de routes, plus de 10.000 km de voies ferrées, près de 1.000 ponts et près de 100 ports, unissant leurs forces pour promouvoir la modernisation urbaine en Afrique.
« La coopération avec la Chine donne de bons résultats. Cela renforce naturellement les pays africains », a conclu le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo lors d’une interview accordée à Xinhua.
By Xinhua