►► Le Cameroun, pays de Paul Biya, voit déjà ses financements en direction du paludisme, du Sida et de la tuberculose réduits pour l’exercice 2023-2025, à la suite d’une forte odeur de corruption et de détournement de médicaments de près d’un milliard de FCFA. Une pilule amère pour le gouvernement camerounais, qui vient de lancer le Plan Stratégique National de Santé Communautaire.
Afrique54.net › L’information a été rendue publique, à l’issue d’une mission de contrôle du Fonds Mondial (FM) relative à un présumé détournement de médicaments de près d’un milliard de FCFA.
Une pilule amère
On apprend du FM que pour l’exercice 2023-2025, les fonds alloués à la lutte contre le paludisme, le Sida, et la tuberculose au Cameroun, sont revus à la baisse. Une pilule amère pour le gouvernement camerounais, qui vient de lancer le Plan Stratégique National de Santé Communautaire.
Et dans lequel les fonds mobilisés par le Fonds Mondial constituent la base. La réduction vient freiner les ambitions du Cameroun, comme la plupart des pays en Afrique Subsaharienne, qui font face depuis de nombreuses années, à la pandémie du VIH, à la tuberculose et au paludisme.
Une baisse substantielle
Le financement du Fonds en direction du Cameroun passe désormais de 123,3 millions d’euros (80,94 milliards de FCFA) à 75,3 millions d’euros (49,47 milliards de FCFA). Soit une diminution de 29 % en valeur relative et de 48 millions d’euros (31,47 milliards de FCFA) en valeur monétaire.
Les raisons de cette réduction de financement sont multiples. En toile de fond, des dépenses de trois bénéficiaires indélicats non justifiées par l’Etat. Ainsi, la Croix Rouge Camerounaise (CRC), l’ONG Christson et Gwladys Mekongo Mbarga sont dans le viseur de la mission de contrôle du Fonds Mondial.
La responsabilité du PNLP engagée
En effet, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), comme plusieurs autres programmes créés intuitu personae par le Ministère de la Santé Publique, ont été pensés sans infrastructure.
Conséquence, dans leurs missions quotidiennes, ces programmes sont contraints de faire recours au bras séculier de l’Etat qu’est la Centrale Nationale d’Approvisionnement en Médicaments et Consommables Médicaux Essentiels (CENAME) avec qui a été passé des conventions de stockage. Plusieurs cargaisons de produits stockés dans les magasins de la CENAME, ont été sortis avec l’autorisation du PNLP, constate la mission du Fonds Mondial.
Les coupables doivent répondre
Il ressort de nos investigations que entre 2022 et 2023, le PNLP a autorisé la livraison de près de 500 000 ampoules d’Artesunate 60 mg injectable au dispensaire de la CRC à Yaoundé, à l’ONG Christson et à un individu du nom du nom de Gwladys Mekongo Mbarga et non à une structure sanitaire. Toute chose qui a fait dégager selon le Fonds Mondial, une forte odeur de corruption sur ces volumes de médicaments pour de simples dispensaires. On apprend de sources dignes de foi qu’une procédure judiciaire est en cours au Tribunal Criminel Spécial (TCS) à Yaoundé.
En attendant le verdict de l’enquête, bon nombre de gens restent songeurs, face aux déclarations de Manaouda. Du côté du Fonds Mondial, l’on exige que le Cameroun rembourse la somme de 1 395 648,69 USD (plus de 852 millions de FCFA) suite à ce scandale. Et pour le Ministre de la Santé, il ne s’agit que des fonds à « justifier » uniquement. Une affaire donc à suivre de très près, qui pourrait avoir moult rebondissements.
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