Libertinage d’expression, une expression criminelle et liberticide
RÉFLEXION
Le libertinage d’expression », ou l’expression » ta liberté s’arrête où la mienne commence » est un néologisme qui s’use de nos jours comme toujours avec couardise et fébrilité par certains adeptes des actes liberticides qui n’ont pas le courage d’admettre que seul l’opportunisme leur fait reconnaître l’existence d’une liberté d’expression, dont eux seuls maîtrisent l’acception lexicale et empiriste.
Ces libertiphobes, pour justifier leur aversion répulsive contre la liberté d’expression dans sa manifestation la plus essentielle, n’hésite pas à scander sans remords la nécessité d’avoir une nature coercitive inhérente à la liberté d’expression qui elle est née libre dès sa conception et devrait demeurer ainsi par sa destinée tracée dès cette conception. La réponse à une liberté d’expression jugée excessive, est une liberté d’expression jugée excessive, et non une liberté d’expression à la base coercitive. Le premier type de liberté a le mérite de se promouvoir par lui-même, tandis que le deuxième a le malheur de se restreindre par lui-même ; peut-être sans en être au courant.
La liberté d’expression est un droit fondamental et non acquis(car intrinsèque à l’homme et indissociable à lui) , qui tout comme le droit à la vie, en vertu d’ un lien sanguin étroit ; est par essence illimitée et infinie, dans sa jouissance par son détenteur. De fait, elle ne devrait pas être restreinte dans sa manifestation parce que certaines personnes estiment que sa manifestation excessive pourrait être nuisible à autrui…, car vu la relation qu’elle entretient avec le droit à la vie, vu que certaines personnes ne vivent que si l’expression de leurs opinions ne souffre d’aucune agonie, vu que bon nombre de personnes perdent le souffle à la vue d’une chaîne de captivité mécréante, vu qu’en règle générale, on parle d’ homicide volontaire si délibérément on réduit à néant l’existence d’un être par des procédés mortels actifs ou passifs…on pourra sans ambages parler d’homicide volontaire ici, si une personne par égoïsme ou par considération décide par la pensée ou par l’action de limiter la liberté d’expression d’un individu dû à une estimation de sa nature nuisible quand exprimée à outrance. Vu que l’homicide volontaire est un crime condamnable dans des communautés sérieuses, les bourreaux devront répondre de leurs actes.
Dans la même veine, tout comme on ne peut moralement limiter le droit à la vie d’un individu parce qu’on estime que sa vie aurait un impact néfaste sur autrui, on ne peut malheureusement pas limiter l’expression libre d’un individu parce qu’on estime que cette expression aurait un impact nuisible sur autrui. Le faire serait assimilable à l’expression d’une tentative d’homicide volontaire, car on serait entrain de tuer par la contrainte un droit fondamental qui est étroitement lié à la vie, et sans qui on ne saurait parler de vie, vu qu’on ne vit que si on l’exprime sans contrainte aucune. Comment vivre, si dès la naissance on t’enrobe de chaines piégées ?
En liberté d’expression, stricto sensus, la seule limite s’atteint lorsque qu’il y a l’extinction d’une âme, car cette extinction permet à jamais à l’âme extinctée, de ne plus avoir les facultés à s’exprimer librement. Un déséquilibre injuste s’installe ici.
Quand il n’existe pas d’extinction d’âme, si dans une collocation, tu estimes que le bruit de ma caisse sonore irrite ton ouïe, proclamer que je devrais arrêter complètement l’épanouissement de cette sonorité alléchante à mon ouïe, en vertu du fait que ma liberté s’ arrêterait où la tienne commencerait( ou en scandant au libertinage d’expression) serait comme je l’ai dit plutôt assimilable à un homicide volontaire. Dans le cas d’espèce, la solution se trouverait à deux niveaux pour se rassurer de ce que tout le monde puisse trouver son compte au plaisir de cette liberté d’expression qui nous est tant chère :
TROUVER UN CONSENSUS. L’attitude idéale à adopter en vue de toujours faire primer la liberté d’expression serait de trouver un terrain d’entente équilibré ou pas. Face à ta doléance, je pourrai décider de réduire le volume de ma caisse sonore à un niveau semi-moyen qui me permettrait toujours d’avoir un orgasme sonore et qui te permettrait d’avoir la quiétude que tu mérites, peut-être à une échelle inférieure à la mienne.
AGIR PAR LA RÉCIPROCITÉ. Une autre attitude à adopter- bien que moins souhaitable pour les plus pacifiques- si le consensus plus haut n’est pas trouvé et en vue de toujours faire primer la liberté d’expression au détriment d’une restriction de cette dernière, serait de pareillement activer ta caisse sonore à toi, au même niveau sonore que la mienne. Certes il existera un capharnaüm assourdissant, une guerre de cris, mais la bonne nouvelle sera qu’au final, la liberté d’expression primera ; le libertinage d’expression n’existera pas car « infécondé » par l’équilibre crée par la parti d’en face.
Revenons à notre cas d’extinction d’âme évoqué plus haut. Pour donc créer un équilibre qui devrait être, la notion de : « dent pour dent… »pourrait s’appliquer même par un tiers ayant un lien sanguin étroit avec l’âme extinctée… Ou alors la restriction de la liberté d’expression du bourreau pourrait régner instituée par le gouvernement garant légitime et moral de la liberté d’expression dans une république.
Là encore on ne peut parler de libertinage d’expression, car il existe un parti en face ayant les capacités d’équilibrer une liberté d’expression jugée excédentaire ou nocive par cette même liberté d’expression.
On parlerait donc de libertinage d’expression s’il n’existait pas un parti en face susceptible de contraindre par la liberté d’expression ce libertinage d’expression.
Le libertinage d’expression, est donc un concept qui ne saurait être fécond dans l’univers de la liberté d’expression, pour cause, l’existence d’un parti en face ayant les capacités de réguler une liberté d’expression dite excessive, par cette même liberté d’expression, mais aussi dû au fait simplement que dans l’univers de la liberté d’expression, le libertinage d’expression est classé persona non grata, car il n’existe même pas.
Par Christian Yabassi, le Profane, expert aspirant en liberté d’expression et en droits de l’homme.