Fusion Ceeac – Cemac : Une haute autorité monétaire en gestation en Afrique centrale
► Pendant deux jours, il était question pour les représentants des 11 Etats de la sous-région de plancher sur les textes devant aboutir à la fusion de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) et la Communauté économique monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
Afrique54.net – La question monétaire était également au menu du 5ème Conseil des ministres du Comité de pilotage de la rationalisation des Communautés économiques régionales en Afrique centrale(Copil/CER-AC), tenu du 11 au 12 août dernier à Yaoundé.
Aux termes des échanges des représentants des 11 Etats et institutions bancaires, le projet du Traité constitutif de la CER de l’Afrique centrale a été validé. C’est un palier politique décisif que vient de franchir la sous-région. La grande marche commune vers la mise en place de la nouvelle CER est résolument enclenchée par les ministres en charge de l’économie des pays présents à la rencontre de Yaoundé.
Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) dans son discours de clôture des travaux reste optimiste pour la suite du processus : « C’est avec beaucoup d’espoir, de réconfort que nous pouvons envisager le futur de notre sous-région autour d’une CER beaucoup plus unifiée et rationalisée », a déclaré le Minepat avant de rassurer que « nous évoluons vers la réalisation d’une seule CER qui porterait les intérêts de notre sous-région, et proférait la promotion de notre développement économique, sociale et culturel. Elle participerait aussi au renforcement de ce sentiment d’appartenance à une communauté sous-régionale ». Le Conseil des ministres du Copil/CER-AC lors de la 5ème réunion a retenu deux propositions de dénomination de la nouvelle Communauté.
Dans le communiqué final des travaux «Le conseil recommande qu’un projet de plan de transition lui soit soumis lors de sa prochaine session en vue de sa validation et transmission au président de la République du Cameroun, président dédié à la rationalisation des CER en Afrique centrale. Enfin, le conseil des ministres a recommandé que les institutions de la Communauté des économies des pays des grands lacs (Cepgl) soient intégrées dans la nouvelle architecture de la future CER, en attendant que ses instances décisionnelles se prononcent ».
Si la nouvelle CER va permettre à la sous-région de rationaliser les processus de gestion pour rehausser son efficacité, améliorer sa performance financière et accroître son impact sur le développement, il faut noter que les deux communautés sont dotées de 6 monnaies. Du coup il fallait trouver une solution pour les 3 marchés financiers.
A l’observation, la rationalisation est un processus de longue haleine qui mobilise suffisamment d’effort, d’énergie et de contribution pour garantir sa réussite. Pour briser les barrières monétaires, la sous-région a opté pour une démarche qui aboutira à une monnaie unique.
En marge des travaux de Yaoundé, « on a eu la réunion des gouverneurs des Banques centrales qui s’est tenue. Ils ont rédigé un nouveau texte qu’on appelle la Haute autorité monétaire de l’Afrique centrale », renseigne la cellule des experts du Copil/CER-AC à l’issue des travaux du 9 au 12 août 2022 à Yaoundé. En effet, la Haute autorité monétaire va chapeauter les 6 banques centrales. La mission de cette institution est à terme de mettre en place une banque centrale unique, et une monnaie unique.
Mais dans un premier temps, elle va permettre la circulation des 6 monnaies auprès des 11 Etats. La démarche prend sa source dans les années 2006, s’arrime à la volonté et à l’impulsion que des chefs d’Etats ont donnée à travers l’Union africaine pour davantage rassembler, rationaliser et réunir nos différentes instances en charge de l’intégration et de la promotion du développement.
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C’est dans ce sens qu’Alamine Ousmane Mey « Je reste fortement convaincu que la communauté, la nôtre en Afrique centrale, même si pour l’instant l’appréciation qui est faite en matière de performance est en deçà des attentes, j’ai envie de dire les femmes et les hommes qui ont contribué à nos échanges permettent d’envisager une communauté où les peuples se retrouveront et pourront cheminer dans un processus d’intégration renforcé et accéléré ».
Pour le Minepat, « la nouvelle CER devrait nous permettre de renforcer la cohésion de l’Afrique centrale. Gage d’un avenir commun dans l’inclusion la plus forte. »
La nouvelle Communauté économique régionale (CER) permettra la réduction, ou au mieux l’élimination, des barrières non tarifaires. Une condition indispensable à l’approfondissement de la coopération économique dans la région.
Les entraves à la circulation des facteurs de production et des biens intermédiaires représentent des coûts supplémentaires pour les opérateurs économiques. En Afrique centrale, la problématique des barrières non tarifaires se pose avec une très grande acuité.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), le système de transport est dominé essentiellement par des routes qui assurent entre 80 % et 90 % des mouvements de marchandises et près de 99 % des déplacements de personnes.
Toutefois, elles sont peu bitumées (4,1 % de routes revêtues sur un linéaire total de 186 415 km en 2006) et la densité routière afférente (3,5 km/100 km²) est l’une des plus faibles du continent. Pour leur part, les réseaux ferroviaires sont disjoints et rares, tandis que le transport fluvial est, au mieux, le domaine de petits exploitants.
Les coûts de transport sont particulièrement élevés, en raison, notamment, du linéaire des corridors routiers, d’une réglementation défavorable, des structures de marchés tant officiels qu’officieux, des incertitudes dans les délais de transit de marchandises et des barrières non tarifaires.
By Financia
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