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Sécurité routière : l’ONU appelle les pays à en faire une priorité nationale

NEW YORK, USA  – AMA- Avec près de 1,3 million de victimes chaque année, les accidents de la route coûtent à certains pays jusqu’à 3% de leur PIB annuel et sont la principale cause de décès des jeunes de 5 à 29 ans dans le monde, a rappelé ce jeudi le Président de l’Assemblée générale de l’ONU Abdulla Shahid, lors d’une réunion de haut niveau sur la sécurité routière.

 

Après avoir observé un moment de silence pour les personnes tuées ou gravement blessées sur les routes du monde entier, M. Shahid a souligné que les statistiques « décourageantes et inquiétantes » sur la sécurité routière « peuvent… [et] doivent changer », décrivant la réunion comme « un pas » vers cette fin.

« La réunion d’aujourd’hui est une plateforme essentielle ainsi que l’occasion pour renforcer la volonté politique, accroître les investissements et tirer les leçons de nos expérience acquise », a déclaré Abdulla Shahid.

 

Elle permet également d’accélérer la mise en œuvre du plan mondial pour la Décennie d’action pour la sécurité routière, qui a débuté l’année dernière, a-t-il ajouté.

« La sécurité routière relève du droit universel à la santé »

« La sécurité routière relève du droit universel à la santé », pour lequel « la sécurité est primordiale », a poursuivi le Président de l’Assemblée générale, pour qui le plan mondial peut jouer un rôle « essentiel pour réduire le nombre de décès et stimuler le développement », ajoutant que des systèmes sûrs doivent être « au premier plan » dans l’organisation, la conception et la construction

Jugeant essentiel que les gouvernements mettent en œuvre les recommandations du Plan mondial, notamment en fixant des objectifs de réduction nationaux et infranationaux, en définissant des plans d’action détaillés et en assurant un financement durable, il a souligné que la sécurité routière devait devenir une priorité politique des gouvernements.

« Chacun a un rôle à jouer. Des urbanistes aux ingénieurs, en passant par les universitaires et la société civile », chacun doit assumer ses responsabilités, a-t-il martelé. Des mécanismes doivent être mis en place pour les soutenir, par exemple dans la conception et l’entretien des routes, la fabrication des véhicules et l’administration des programmes de sécurité.

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Adoption d’une déclaration politique

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lui rappelé que les accidents mortels de la route étaient étroitement liés à l’insuffisance des infrastructures, à une urbanisation non planifiée, à des systèmes de santé laxistes et à des inégalités persistantes, tant au sein des pays qu’entre eux.

Les routes pas sûres constituent aussi un obstacle majeur au développement : « les accidents de la route peuvent faire basculer des familles entières dans la pauvreté », soit par la perte d’un soutien de famille, soit par les coûts associés à la perte de revenus et aux soins médicaux prolongés.

Le chef de l’ONU a souligné les objectifs de la déclaration politique adoptée lors de la réunion, à savoir réduire de moitié le nombre de morts et de blessés sur les routes d’ici 2030 et promouvoir une mobilité durable « avec la sécurité au cœur ».

« Nous avons besoin d’une action plus ambitieuse et urgente pour réduire les risques les plus importants – tels que les excès de vitesse, la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de toute substance psychoactive ou drogue, le non-port de la ceinture de sécurité, du casque et des dispositifs de retenue pour enfants, les infrastructures routières et les véhicules dangereux, la mauvaise sécurité des piétons et l’application insuffisante du code de la route », a-t-il déclaré.

M. Guterres a insisté sur la nécessité d’accroître le financement d’ « infrastructures durables et sûres » et d’investir dans une mobilité plus propre et une planification urbaine plus verte, « en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ».

Une approche holistique de la sécurité routière

Qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, des transports, de l’atténuation du changement climatique, de l’aménagement du territoire ou de la réponse aux catastrophes, la sécurité routière doit être intégrée dans les politiques nationales.

Le chef de l’ONU a encouragé tous les États membres à adhérer aux conventions des Nations unies sur la sécurité routière et à mettre en œuvre des « plans d’action à l’échelle de la société », avec une « approche préventive forte ».

Il a également exhorté les donateurs à augmenter les contributions financières et techniques indispensables par le biais du Fonds des Nations Unies pour la sécurité routière.

« Ensemble, nous pouvons sauver des vies, soutenir le développement et orienter notre monde vers des routes plus sûres, sans laisser personne derrière », a déclaré le chef de l’ONU.

 

Deux personnes tuées chaque minute dans le monde

Le Dr Tedros, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a rappelé que la sécurité routière concerne tout le monde.

« Chaque jour, nous sortons de chez nous et nous nous engageons sur les routes qui nous conduisent à notre travail, à l’école et pour satisfaire nos besoins vitaux quotidiens. Pourtant, nos systèmes de transport restent beaucoup trop dangereux », a-t-il déclaré. « L’avenir de la mobilité devrait promouvoir la santé et le bien-être, protéger l’environnement et profiter à tous ».

Dans le monde entier, les accidents de la route tuent actuellement plus de deux personnes chaque minute. Et depuis l’avènement de l’automobile, plus de 50 millions de décès ont été enregistrés sur les routes du monde, ce qui dépasse le nombre de morts de la Première Guerre mondiale ou de certaines des pires épidémies, selon l’OMS.

En saluant la déclaration politique adoptée, le chef de l’OMS a rappelé qu’il faudrait « un leadership transformateur aux plus hauts niveaux de gouvernement » pour faire de cette vision une réalité.

 

 

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