Le plaidoyer de Kissah Koné pour une intensification de la protection sociale des veuves en Côte d’Ivoire
► En Côte d’Ivoire, la Fondation Internationale des Veuves d’Afrique Kissah Koné (Fivakk) a organisé, avec l’appui de l’Onu Femmes et du Conseil National des Droits de l’Homme (Cndh), la Journée Internationale des Veuves (Jiv) 2022. Cela a permis aux femmes en situation de veuvage de connaître leurs droits.
Afrique54.net – Adjamé, une commune d’Abidjan, a abrité le samedi 25 juin 2022, la Journée internationale des veuves présidée par le Ministre ivoirien de l’Emploi et de la Protection sociale, Adama Kamara. Une initiative de la Fivakk dont la présidente fondatrice est Kissah Koné.
L’événement a rassemblé près de 1000 veuves, des guides religieux, des chefs traditionnels et des représentants des organisations de la société civile nationale et internationale, autour du thème : « Quelle politique de protection sociale et de soutien pour les veuves en Côte d’Ivoire ? ».
Dans l’enfer des veuves en Côte d’Ivoire
A cette occasion, la présidente de la fondation a appelé toutes les structures qui œuvrent pour le respect des droits des veuves à une assistance sociale intensifiée. « Pensons à ces enfants démunis de veuves, impuissants, couchés au chevet de leur mère malade. Nous plaidons pour une prise en charge médicale de ces femmes vulnérables, pour un fonds d’appui spécifique car, elles sont en situation de précarité. Nous plaidons aussi pour la mise en place des programmes et des politiques d’élimination de violences faites aux veuves et à leurs enfants à travers une cellule de protection sociale, avec un numéro vert et qui ne se base pas sur la situation matrimoniale, afin de dénoncer le cas des veuves maltraitées par leur belle-famille », a proposé Kissah Koné.
Selon elle, certaines veuves en Côte d’Ivoire ont le certificat de décès de leur partenaire confisqué, d’autres ont été privées de voir la dépouille de leur conjoint, plusieurs ont été stigmatisées après le décès du père leur enfant et ont seulement procédé à un mariage traditionnel qui n’a aucune valeur juridique.
C’est pourquoi, Kissah Koné n’a pas manqué de dire que le thème de la JIV de cette année met en lumière les dispositions prises ou en cours pour la protection des mères veuves, afin d’éradiquer les maltraitances qu’elles subissent au quotidien en ayant une meilleure condition de vie.
L’automatisation
Au cours de la journée, la psychothérapeute Berthe Odile Pohan a sensibilisé non seulement les femmes dont les conjoints sont morts mais aussi, les guides religieux et les chefs traditionnels sur l’utilité de l’autonomisation féminine. « Une femme qui exerce une activité rémunératrice peut subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Aussi, elle est capable d’assurer leur scolarité… sans toutefois mendier », a-t-elle conseillé.
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Ce que le droit ivoirien prévoit pour protéger la veuve
« Quand ton mari décède, personne ne doit pas te maltraiter, tu as le droit de garder vos enfants sauf si les faits montrent que tu représentes un danger pour eux », a précisé Assanata Soumahoro, cheffe du département des droits de la femme, de l’enfant, des personnes vulnérables et des droits de la solidarité.
A l’en croire, une femme mariée légalement avec pour régime matrimonial « communauté de biens », qui perd son époux, a automatiquement droit à la moitié des biens acquis pendant le mariage. « L’autre moitié est partagée entre la mariée encore et les ayants droit », a rappelé Assanata Soumahoro.
Faut-il souligner, il y a environ 258 millions de veuves dans le monde soit une sur dix qui vit dans une pauvreté extrême.
© Afrique54.net | Daniel Jessica MEDEBODJI ( Stg), Yaoundé