Agnes-Josephine Kenderman, une mère adolescente libérienne, bénéficie d’une initiative soutenue par l’ONU pour autonomiser des jeunes filles vulnérables, qui comprend une formation pour l’aider à fabriquer et à vendre des pâtisseries et d’autres produits.
NEW YORK, USA – « Je m’appelle Agnes Kenderman. J’ai 19 ans et je vis à New Kru Town, dans le comté de Monteserrado, avec ma mère et mon fils. Ma communauté m’a sélectionné pour le programme de formation.
Ma mère est en mauvaise santé et mon père est mort il y a longtemps, pendant la guerre civile. J’ai un frère aîné. Nous n’avions pas beaucoup de choses quand on a grandi, on cherchait ici et là de quoi manger et avons survécu dans la communauté, comme tout le monde, grâce aux petits boulots.
Un après-midi, je crois que j’avais environ cinq ans, et j’aidais mon frère à faire frire du poisson que notre mère allait plus tard vendre au marché. Je ne sais pas ce qui s’est passé ce jour-là, mais avant que je le réalise j’étais tombée dans l’huile chaude. J’ai de la chance que mon frère m’ait secouru avant que mon visage ne soit brûlé. Je ne sais pas ce qui me serait arrivé.
Survivre à la violence domestique
Notre mère était une marchande qui vendait du poisson, du poivre et d’autres petites choses comme des légumes si elle en avait. Je cuisinais et je m’occupais de la maison quand elle était au marché, et mon frère et moi n’allions pas à l’école.
Elle a épousé un autre homme après la mort de notre père. Il n’était pas du tout gentil avec nous et il buvait beaucoup d’alcool. Je me souviens comment il battait notre mère à plusieurs reprises.
C’était douloureux et j’étais toujours calme et j’avais peur de lui, mais mon frère essayait de l’empêcher de battre notre mère, et il se retournait et frappait mon frère durement. Chaque fois que lui ou quelqu’un essayait de me harceler, mon frère me protégeait.
Après environ cinq ans, il a décidé de nous laisser seuls. Puis notre mère est tombée très malade et elle ne pouvait plus subvenir aux besoins de la famille, la vie était dure.
Maintenant, mon frère est marié avec sa propre femme et ses enfants. Il a dû déménager. Et maintenant, je suis seule à m’occuper de notre mère ici, et aussi de mon fils.
Un avenir meilleur
Ma vie s’est améliorée depuis que j’ai été sélectionnée pour participer à ce programme. Je suis beaucoup plus heureuse et je reçois le respect de la communauté.
J’ai appris la restauration – qui consiste à cuisiner, à faire du pain, des sablés, des biscuits, des pâtisseries et différentes choses. Je me suis formée pendant trois mois. Après la formation, ils nous ont donné de la farine, de l’huile, du beurre, du sucre, du lait, de la levure, de l’arôme, des tasses à mesurer, de la levure chimique et du lait. Ces articles ont duré un mois.
Il fallait se lever très tôt le matin pour aller au centre de formation. Mais quand je pensais à ce que la formation allait me permettre de devenir, aux bénéfices pour moi et ma famille, je me levais vite et je courais au centre de formation !
À l’avenir, je veux continuer à apprendre. Je suis vraiment intéressée à faire des gâteaux et du glaçage pour les gâteaux pour les mariages et les anniversaires, et je veux aussi cuisiner du riz frit spécial et des salades.
Les gens aiment manger et si vous faites quelque chose de sucré et savoureux, ils ne cesseront pas de revenir. À Noël et au Nouvel An, j’ai gagné tellement d’argent grâce aux ventes !
Cette formation m’a permis d’être autonome. Je peux maintenant subvenir aux besoins de ma famille avec de l’argent et d’autres dépenses ».
Un nouveau départ
Agnes-Josephine Kenderman était l’une des 40 filles et jeunes femmes issues de milieux vulnérables qui ont été sélectionnées par leurs propres communautés pour participer à la formation d’autonomisation économique soutenue par l’Initiative Spotlight.
Au Libéria, ce programme est mis en œuvre par l’UNICEF par le biais d’une organisation locale, Defence for Children Liberia.
J’ai aimé et je soutiens Afrique54.net ICI