Tensions entre Yaoundé et Paris : Emmanuel répond à Emmanuel au sujet de Paul Barthélemy
► Le ministre camerounais de la Communication, René Emmanuel Sadi, a interpellé le chef d’Etat français Emmanuel Macron à travers un communiqué de presse, tenu le 10 juin à ne pas être dupé par le jeu politique du militant du MRC.
Afrique54.net – « Le président Paul Biya n’a de leçons à recevoir de personne et il est et demeure le principal artisan de la démocratie au Cameroun », affirme, le 10 juin 2022, le porte-parole du gouvernement camerounais René Emmanuel Sadi.
En effet, offusqué par les propos entretenu entre Wilfried Ekanga, le militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et du président français Emmanuel Macron, au sujet de la transition démocratique, les autorités n’ont pas du tout été tendres. Pour celles-ci, seul le chef de l’État camerounais est dans ses droits. Dans le communiqué de presse, le gouvernement demande à Emmanuel Macron, de « ne pas se laisser distraire par des concitoyens mal intentionnés, en mal de notoriété et qui ont perdu tout sens patriotique ».
Le poste qui offusque
Dans une vidéo qui circule depuis plus de quatre jours sur les réseaux sociaux, l’on peut apercevoir cet échange qui est interprété de manière différente au sein de la population camerounaise et occasionné déjà un discours haineux. Ce qui semble offusquer les autorités camerounaises, est la prise de parole par le chef d’État français, qui ne considère pas l’Etat camerounais comme démocratique.
La colère du gouvernement a vite fait de se prononcer sur des propos précis et concis. « Il nous a été donné de suivre avec étonnement, un échange plutôt étrange et inconvenant entre un certain Wilfried EKANGA se revendiquant de la nationalité camerounaise et le Président Français Monsieur Emmanuel MACRON, au cours de son déplacement le 8 juin dernier en région parisienne. Le Gouvernement de la République déplore vivement et désapprouve totalement l’évocation de la situation au Cameroun entre ces deux interlocuteurs, dans des termes qui tiennent manifestement de la désinformation, voire de l’intoxication », précise le communiqué du gouvernement.
Cas similaires
Il faut rappeler, que cet entretien n’est pas le premier du genre entre le président Macron et un « défenseur et militant Camerounais ». Le gouvernement camerounais a déjà eu à assister, a de tels discours, il y a pratiquement 2 ans. Lors d’un salon d’agriculture en 2020, en France, un citoyen nommé Calibri Calibro, interpellait le président français à s’ingérer dans la gouvernance au Cameroun. Dans le même sillage, le président français, avait eu à introduire des propos qui selon certains médias camerounais, ressemblait à un jeu de langue.
« La France a un rôle compliqué en Afrique, quand la France dit : tel dirigeant n’a pas été démocratiquement élu, les Africains nous disent de quoi vous mêlez-vous?… Moi, je mets la pression sur chacun ; je travaille avec l’Union africaine pour mettre la pression », avait déclaré Emmanuel Macron, en faisant valoir que « ce n’est pas la France qui peut faire la démocratie au Cameroun, ce sont les Camerounais ».
Afrique54.net | Joël Godjé Mana, Yaoundé