Journée mondiale de l’eau : 30% de la population en Afrique subsaharienne ont un accès à une eau potable
►Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU) en cette journée mondiale de l’eau, deux personnes sur cinq dans le monde vivent dans les régions où l’eau est rare. En Afrique subsaharienne 30% de la population ont un accès à une eau potable. ◄
Afrique54.net – Selon les données de l’ONU les populations ont un faible accès à une eau potable en Afrique. En effet, selon le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2022, « près de 400 millions de personnes vivant en Afrique subsaharienne n’ont pas accès aux services d’eau les plus élémentaires ». La majorité d’entre elles vivent en zones rurales. Même dans les villes où les foyers sont plus souvent raccordés à un réseau de distribution, les habitants font face à des interruptions de service et à des débits d’eau inconstants en raison d’une forte demande qui ne cesse d’augmenter. Donc les populations boivent et se lavent avec une eau de mauvaise qualité les exposant aux maladies et aux problèmes sanitaires variés.
Comment expliquer le faible accès à une eau potable ?
En dépit de l’énorme potentiel de l’exploitation des nappes souterraines dans la région subsaharienne, plusieurs facteurs entravent l’utilisation accrue de cette ressource. La plupart de ces obstacles sont communs à tous les pays. Le principal défi en matière de gouvernance est de surmonter l’inertie au sein de l’organisation institutionnelle.
Comprendre la difficulté d’accès à l’eau potable en Afrique revient à mettre en exergue les causes à la fois naturelles et anthropiques. Sur le plan naturel, les changements climatiques sont pointés du doigt. En effet, le climat du continent est très instable. Les sécheresses sont de plus en plus longues et les inondations fréquentes. La baisse croissante de la pluviométrie des pays de la corne d’Afrique est un cas illustratif.
Cependant, le changement climatique exerce un surcroît de pression sur les eaux de surface disponibles, conduisant à des pénuries d’eaux récurrentes et à des sécheresses, qui risquent de remettre en question les progrès réalisés.
À cette pression, s’ajoute la forte augmentation de la demande en eau due à la croissance démographique et l’urbanisation galopante, qui rend d’autant plus nécessaire un développement de service d’eau résilient au changement climatique.
Le financement demeure le principal obstacle à la mise en valeur des ressources en eaux souterraines. Selon le rapport d’ONU-Eau, « L’écart entre les dépenses actuelles et ce qu’il est nécessaire d’investir pour atteindre l’objectif de développement durable 6 est plus élevé pour l’Afrique subsaharienne, où la réalisation d’un approvisionnement en eau universel nécessiterait dix fois plus d’investissements que le niveau actuel, qui est de l’ordre de 13,2 milliards de dollars US ». Par ailleurs, une part importante de ce montant est allouée au fonctionnement, à la maintenance et à la réhabilitation des systèmes existants, qui ne parviennent pas toujours à attirer des investisseurs.
Quel impact au quotidienne ?
Cette difficulté d’accès à l’eau a un énorme impact sur différents plans. Sur le plan social, le manque d’accès à l’eau peut conduire à des conflits à l’intérieur d’une communauté et entre différentes communautés. Mais c’est sur le plan économique que l’impact est la plus grande. Il faut savoir qu’en Afrique, 3 emplois sur 4 sont tributaires de l’eau. Il y a donc un ralentissement de la croissance économique.
Les problèmes d’eau dans les villes en Afrique, est le résultat direct de la déclaration du cap adoptée par les ministres Africains en 1997 est la première initiative du genre à adopter son concours aux municipalités en les aidant à gérer la demande croissante en matière d’eau tout en protégeant leurs sources d’une augmentation du gaspillage et de la pollution.
Au rythme où croissent les villes Africaines, les problèmes liés à l’eau connaissent une aggravation, proportionnelle selon une enquête effectuée en 1990 dans 29 pays d’Afrique subsaharienne huit d’entre eux souffraient d’une insuffisance où d’une manque d’eau potable en 2005.
L’exploitation des eaux souterraines, une solution aux pénuries d’eau en Afrique ?
L’Afrique ne manque pas d’eau. Le continent regorge un potentiel hydrique et hydraulique important. Par contre, l’exploitation de ce potentiel est complexe. Pour l’ONU, « l’exploitation des eaux souterraines est donc une solution à fort potentiel pour répondre aux besoins croissants en eau de l’Afrique subsaharienne, tant pour assurer la survie des populations que pour promouvoir le développement économique ». En effet, Le volume d’eau souterraine en Afrique procure une source annuelle 100 fois plus importante que la pluie et 20 fois plus importante que les lacs.
Considérées comme la ressource en eau douce la plus importante disponible sur Terre, les eaux souterraines sont un moyen de subsistance très fiable, en particulier lors des périodes prolongées de précipitations insuffisantes et de sécheresses, et elles pourraient permettre de résoudre les problèmes de pénurie d’eau et de crises liées à la sécheresse.
L’exploitation des nappes souterraines pour obtenir de l’eau potable grâce à des pompes communautaires et des puits domestiques privés est effective dans la plupart des pays. Toutefois, il est nécessaire d’accélérer cette exploitation et d’aller beaucoup plus loin. L’emploi des eaux souterraines pour l’irrigation et par l’industrie demeure limité sauf dans certaines zones particulières, comme en Afrique du Sud, en Zambie et au Zimbabwe.
Actuellement, en Afrique subsaharienne, l’exploitation poussée des nappes souterraines n’est pas limitée par le manque d’eau mais bien plutôt par le manque d’investissements. Pour les Nations Unies, il est urgent de trouver des moyens appropriés pour mettre à profit le potentiel des nappes souterraines afin de contribuer au développement de moyens de subsistance plus durables et parvenir à une croissance équitable. Ceci implique d’investir dans les infrastructures, les institutions, la formation professionnelle et la connaissance de la ressource.
© Afrique54.net ► Eric Ngono
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