La monnaie guinéenne a eu 62 ans ce 1er mars
Le 1er mars 1960, le pays de Sekou Toure se dote d’une monnaie, le Franc guinéen, pour marquer sa souveraineté monétaire, après avoir obtenu, avec audace, son indépendance politique.
Afrique54.net – Le 62ème anniversaire du Franc guinéen est passé presqu’inaperçu. Même à Conakry l’événement n’a pas été célébré à grande pompe. Un signe?
L’économie guinéenne n’est pas au mieux de sa forme. L’inflation prive des milliers de famille de l’accès aux produits de première nécessité.
Que peut une monnaie sans une économie de production ?
A vrai dire rien. « Nous produisons moins. Lorsque la production n’est pas soutenue par l’économie qui est faible, la monnaie obligatoirement devient faible « , analyse le guinéen Alhoussein Makanera Kaké, docteur en finances publiques.
La monnaie sans une production nationale suffisante est impuissante.
L’expérience guinéene nous enseigne. Ce pays, bien qu’ayant sa monnaie, n’est pas mieux lotie. Le carburant de la monnaie c’est la production nationale.
Voilà pourquoi l’Association des journalistes camerounais pour l’agriculture et le développement (AJAD) recommande de ne pas mettre la charrue devant les bœufs.
Le Cameroun ambitionne de créer sa propre monnaie pour avoir sa souveraineté monétaire. C’est bien. Toutefois attention !!! Il n’y a pas de souveraineté véritable dans un contexte de forte dépendance alimentaire. Celui qui vous nourrit vous commande. Ça ne sert à rien d’avoir sa monnaie et d’être l’esclave de quelqu’un.
Le Cameroun importe trop. Même ce qu’il peut produire. Ce n’est pas moi qui l’affirme. C’est le président de la République, Paul Biya, qui le dit. Le chef de l’Etat a également ajouté : « qu’est-ce qu’il nous manque? ».
A mon avis pas grand-chose. Le Cameroun a des terres fertiles, un climat favorable, des cours d’eau, une population jeune, dynamique et travailleuse, etc. Il faut simplement débarrasser le secteur agro-pastorale des bandits à col blanc, qui y sont pour s’enrichir en favorisant les importations et en freinant insidieusement la production locale.
Ces apprentis-sorciers, comme aime à les désigner le chef d’Etat, doivent être mis hors d’état de nuire. Le panier de la ménagère doit retrouver ses rondeurs.
Thierry Djoussi, Président AJAD