David Walmsley, fondateur du World News Day : Où que vous soyez dans le monde, le climat change
Un nombre record de rédactions à travers le monde ont participé à la Journée mondiale de l’information de cette année, une journée d’action mondiale visant à promouvoir l’importance du journalisme basé sur les faits.
Le thème de cette année est singulier : le changement climatique. Où que vous soyez dans le monde, le climat change.
Le Canada, où je vis, est un pays peut-être mieux connu pour le hockey sur glace et le don de nos richesses naturelles. Nous possédons un tiers de l’eau douce de la planète, des montagnes et trois océans à l’ouest, au nord et à l’est.
Nos gigantesques fermes des Prairies font du Canada un leader mondial dans la production et l’exportation de cultures telles que les lentilles, les haricots et les pois chiches. Le Canada exporte ces cultures à prix coûtant dans plus de 120 pays, y compris dans les camps de réfugiés du Moyen-Orient.
Mais face à une telle chance géographique, de nouveaux défis se présentent.
En Colombie-Britannique, la province la plus occidentale du Canada, plus de 600 personnes sont mortes de maladies liées à la chaleur l’été dernier.
Dans la ville de Lytton, en Colombie-Britannique, une température de 49,6 °C a été enregistrée. Cela correspond à une température de 121,3 °F. C’est la température la plus élevée jamais enregistrée au nord du 45e degré de latitude.
Les salles de presse du monde entier reconnaissent que le cycle des nouvelles oblige les journalistes à affronter des moments aussi dramatiques. C’est pourquoi de plus en plus de reporters sont engagés pour se consacrer exclusivement à l’environnement.
Le changement climatique a longtemps été un enjeu politique, sur lequel les différents points de vue s’affrontent. C’est bien possible, mais si chacun a droit à une opinion, les faits sont sacrés et ne peuvent être détournés.
Au lieu de la polarisation, le journalisme basé sur les faits offre quelque chose de bien plus précieux. Il offre des solutions. Et c’est là l’intention de la Journée mondiale de l’information : présenter nos publics et ce que le journalisme fait pour répondre à leurs demandes.
Un avantage inhérent au journalisme de qualité est qu’il entend et rapporte les points de vue de toutes les parties, y compris ceux qui nient l’existence d’un changement climatique. Un tel échange crée un marché d’idées qui apporte un avantage essentiel à la compréhension par la société des problèmes auxquels il faut faire face.
Plus que les décideurs politiques si souvent accaparés par les défis domestiques à court terme, le journalisme offre l’arène pour les approches à long terme, et pour les voix, notamment celles des jeunes, qui sont si émues par leurs préoccupations environnementales.
Le plus grand acte de désobéissance civile de l’histoire du Canada est en cours sur l’île de Vancouver. Plus de 900 personnes ont été arrêtées alors que des manifestants, dont beaucoup sont âgés d’une vingtaine d’années, se battent pour protéger les forêts anciennes. Pas d’arbres, pas d’avenir est l’un de leurs slogans. La défense émotionnelle et profonde de notre terre est une force puissante que les journaux doivent garder à la une.
Nos recherches auprès des lecteurs nous indiquent que la couverture de l’environnement est aussi importante que celle de la santé, même pendant la pandémie mondiale de Covid-19. Il est dans l’intérêt de tous les pays de travailler ensemble pour réduire les émissions et soutenir les changements industriels radicaux qui aideront l’ensemble de la race humaine.
C’est pourquoi des journalistes de plus de 450 rédactions sur six continents se sont associés à l’initiative de cette année. Veuillez rejoindre la discussion sur WorldNewsDay.org et sur les médias sociaux avec #WorldNewsDay et #JournalismMatters pour nous aider à aider tout le monde à rendre la planète meilleure.
Par David Walmsley est le fondateur du World News Day et le rédacteur en chef du Globe and Mail, au Canada.