Inclusion numérique au Cameroun : Que sont devenus les centres multimédias et télécentres communautaires ?
»» La double cérémonie de fin de stage des élèves et étudiants ainsi que l’inauguration du centre multimédia de la Commune de Yaoundé 4, donnent l’occasion de s’interroger.
Afrique54.net »Le centre multimédia de la Commune de Yaoundé 4 donne fière allure ce matin du 23 août 2024 dans l’enceinte de l’hôtel de ville de cet arrondissement. Des ordinateurs de dernière génération associés à des unités centrales robustes sont posés de part et d’autre à l’intérieur du centre.
Le centre issu du partenariat public-privé, entre la Commune de Yaoundé 4 et un entrepreneur camerounais basé en Chine, démontre la détermination de l’exécutif à explorer le vaste champ de possibilités du numérique. Une dotation qui fait de la Commune de Yaoundé 4, la première commune du département du Mfoundi à se doter d’une telle infrastructure.
Des éléments de promotion des TIC
Le centre multimédia et le télécentre communautaire, ont longtemps constitué des éléments phares de promotion des technologies de l’information et de la communication au Cameroun et en Afrique. Le premier centre multimédia du pays, situé au Lycée Bilingue d’Essos a été inauguré en 2001 par le président Paul Biya. Le télécentre communautaire se présente, dans tous les pays du monde qui en ont fait l’expérience, comme une solution à développer dans les villages pour lutter contre la pauvreté, connecter les populations des zones rurales et réduire la fracture numérique qui sépare les zones urbaines des zones rurales.
Une ambition tronquée
Entre autres objectifs de la création des centres multimédias dans certains établissements scolaires, familiariser et former les élèves aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), de leur permettre d’avoir accès à des logiciels éducatifs et à Internet pour approfondir leurs cours. Plus de deux décennies après, moins d’un tiers des centres sont opérationnels au sein d’établissements scolaires. Et où ils existent, les machines sont insignifiantes et obsolètes. Dans les villages qui ont accueilli des télécentres communautaires, la situation est la même, si ces derniers ne sont pas envahis par la brousse.
Des infrastructures perdues des radars
Selon nos informations, 29% de marchés publics n’ont pas été livrés dans le cadre du projet des télécentres communautaires polyvalents (TCP). Un projet gouvernemental porté par le Ministère des Postes et Télécommunications dont le dessein était de réduire la fracture numérique dans les zones rurales. « Sur les 48 marchés audités, 34 sont totalement exécutés (soit un taux d’exécution 71%) dont 28 dans le domaine de la construction et 6 dans celui de fourniture et installation des équipements ; 9 l’ont été partiellement et 5 n’ont pas du tout été exécutés dont 3 dans le domaine de la construction », peut-on lire dans un document.
Rappelons que l’audit en question mené il y a exactement 8 ans, laisse songeur et perplexe dans un environnement où la fracture numérique demeure importante. Avec des statistiques qui révèlent que seuls 57 TCP sur les 231 étaient fonctionnels, soit moins de 25% du taux de réalisation. De quoi laisser interrogatif sur ce que sont devenus ces projets de centres multimédia et télé centres communautaires au Cameroun ?
© Afrique54.net » Thierry Eba