►►Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), le Produit Intérieur Brut (PIB) du Cameroun devrait atteindre 4,5% sur la période 2025-2027.
Afrique54.net » Grâce à l’amélioration de l’approvisionnement énergétique et à l’augmentation des investissements publics, la croissance du Produit Intérieur Brut du Cameroun est estimée à 4% pour 2024 et devrait atteindre 4,5% sur la période 2025-2027.
Contrairement aux années antérieures où le taux de croissance économique était estimé à près de 3,6% en 2021 dans un contexte de reprise mondiale post Covid après le ralentissement observé en 2020 (0,5%) dû à la crise du Covid -19. Il est resté vigoureux et est passé de 3,8% en 2023. Ceci grâce aux bons résultats des secteurs de la sylviculture, de l’exploitation forestière et du dynamisme du secteur des services.
Le déficit budgétaire a reculé, passant de 1,1% du PIB en 2022 à 0,9% en 2023, en raison d’une meilleure rationalisation des dépenses publiques, des politiques visant à élargir l’assiette fiscale et de la hausse du prix du pétrole. La dette publique est passée de 45,3% du PIB en 2023, bien que le Fonds Monétaire International classe toujours le Cameroun parmi les pays présentant un risque élevé de surendettement. Le déficit du compte courant a baissé, passant de 3,4% du PIB en 2022 à 2,7% en 2023 en raison de l’amélioration de l’excédent des revenus primaires et des recettes du gaz.
L’augmentation de la production du gaz et la hausse des cours mondiaux des matières premières seront un facteur développement du PIB et devrait atteindre 4,4% en 2025. Cependant, le Cameroun conserve un déficit structurel de sa balance courante, entretenu par la baisse des exportations de produits pétroliers et la persistance des dépenses d’importation de biens et surtout de services (liées au fret de marchandises et au développement du secteur extractif).
La crise qui s’est installée au Cameroun durant la période 1985-1986, est due principalement à la chute des prix internationaux des principaux produits d’exportation (pétrole, café et cacao) de 45% au cours des trois dernières années budgétaires, combinée avec une dépréciation d’environ 40% du dollar par rapport au FCFA.
Les activités économiques au Cameroun sont impactées par la crise dans la partie anglophone du pays. Dans ces territoires, les troubles récurrents entravent les échanges commerciaux.
La structure de l’emploi a considérablement évolué entre 1990, avec une nette diminution de la part de l’emploi dans le secteur agricole. On est passé de 70% en 1990 à 43% en 2019, tandis que la part des services est passée de 20% à 42%. La part de l’emploi dans l’industrie est restée globalement stable au cours de la période.
La Banque Mondiale a présenté deux rapports économiques phares à savoir la Note de conjoncture économique du Cameroun 2024 et la Revue des finances publiques du Cameroun. « La promotion d’une meilleure gouvernance dans le secteur forestier en favorisant la certification forestière, des politiques budgétaires adoptées au changement climatique, l’augmentation de la valeur ajoutée dans l’industrie du bois et la participation des communautés locales permettra de générer des recettes publiques élevées, de jeter les bases pour attirer davantage de financements climatiques », a affirmé Cheik F. Kanté, le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale.
La Note de conjoncture économique met en exergue l’influence qu’ont les réformes budgétaires, visant à accroître les recettes issues du secteur forestier tout en promouvant des pratiques durables.
La revue des finances publiques, joint les recommandations pour améliorer les recouvrements des impôts ainsi que les dépenses publiques, de manière à les rendre plus efficaces et plus équitables. « Malgré son potentiel, la performance économique du Cameroun a été systématiquement plus faible qu’attendu. Ce qui se traduit par des progrès lents sur le plan du revenu par habitant et de réduction de la pauvreté », Robert Utz, Economiste Principal de la Banque Mondiale pour le pays.
© Afrique54.net I Adèle Ngaba