Répression au Cameroun : Human Rights Watch exige la libération de l’activiste Ramon Cotta
►►Dans son communiqué du 13 août 2024, Human Rights Watch exige la libération de l’activiste Ramon Cotta.
Afrique54.net | Au Cameroun, la crainte d’une disparition forcée pour un activiste des réseaux sociaux agite les esprits. Human Rights Watch demande au régime de Biya de confirmer la détention de Cotta, le lieu où il se trouve, et de le libérer.
Nœud du problème
Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux le 21 juillet, Ramon Cotta de son vrai nom Steve Akam, un activiste camerounais se tient devant une barrière, menotté et entouré de membres de la police camerounaise. C’est la dernière fois qu’il a été vu.
Human Rights Watch a contacté des sources au Cameroun, géolocalisé et analysé la vidéo, pour déterminer qu’elle a été filmée entre le 19 et le 21 juillet au poste frontière entre le Gabon et le Cameroun, dans la ville de Kye-Ossi.
Etabli au Gabon depuis 10 ans, Ramon Cotta est connu pour vidéo très critiques à l’endroit des autorités camerounaises.
Mysticisme
Le 07 août, les avocats qui le représentent ont déclaré avoir introduit en vain plusieurs demandes d’information auprès de diverses autorités camerounaises, concernant la situation de leur client et le lieu où il se trouve.
Les avocats estiment que Libreville a renvoyé de manière extrajudiciaire Ramon Cotta du Gabon vers le Cameroun. Et que ce dernier pourrait être victime d’une disparition forcée. Ce qui signifie que les autorités le détiennent tout en refusant de reconnaître sa détention ou de divulguer toute information sur le lieu où il se trouve, le privant ainsi de toute protection légale.
Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) et Maurice Kamto, chef du principal parti d’opposition, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, ont tous les deux appelé les autorités à révéler immédiatement le lieu où se trouve Ramon Cotta.
Montée de tension dans les cercles du pouvoir
D’après Human Rights Watch, depuis des années le gouvernement réprime la liberté d’expression et l’opposition au Cameroun, en emprisonnant des activistes politiques, des journalistes et des dissidents. A l’approche des élections de 2025, le régime de Yaoundé multiplié les restrictions des libertés d’expression et d’association.
De l’avis de Human Rights Watch, les personnes disparues de force sont exposées à un large éventail d’abus, notamment ceux qui mettent leur vie en danger. Les autorités camerounaises devraient immédiatement confirmer la détention de Ramon Cotta et le lieu où il est détenu, et respecter ses droits en le libérant.
© Afrique54.net | Lucien Embom