Alors que le dispositif COVAX est contraint de réduire ses livraisons de vaccins contre la Covid-19 prévues pour l’Afrique d’environ 150 millions de doses cette année, le continent est confronté à un déficit de près de 500 millions de doses par rapport à l’objectif mondial de fin d’année, à savoir une vaccination complète de 40% de la population africaine, a indiqué l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé.
NEW YORK, USA, le 17 Septembre 2021,-/African Media Agency (AMA)/-Cette pénurie de sérums intervient alors que l’Afrique a dépassé cette semaine le cap des 8 millions de cas de Covid-19. Avec cette réduction, COVAX devrait livrer 470 millions de doses à l’Afrique cette année. Mais ces doses ne suffiront à vacciner que 17% de la population, soit bien moins que l’objectif de 40%.
« Tant que les pays riches verrouilleront le marché de COVAX, l’Afrique manquera ses objectifs de vaccination », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, il faudra 470 millions de doses supplémentaires pour atteindre l’objectif de fin d’année. « L’énorme fossé en matière d’équité vaccinale ne se comble pas assez vite », a reconnu la Dre Moeti.
95 millions de doses supplémentaires attendus en septembre
En attendant, près de 95 millions de doses supplémentaires devraient arriver en Afrique par l’intermédiaire de COVAX tout au long du mois de septembre. Cela constituera la plus importante livraison mensuelle que le continent ait reçue jusqu’à présent.
Pourtant, malgré cette légère accélération des livraisons, l’Afrique n’a pu vacciner complètement que 50 millions de personnes, soit 3,6% de sa population. Seuls 2% des quelque 6 milliards de doses administrées dans le monde sont allées en Afrique.
Tant que les pays riches verrouilleront le marché de COVAX, l’Afrique manquera ses objectifs de vaccination
Par exemple, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont vacciné plus de 60% de leur population. Selon l’OMS, les pays à haut revenu ont administré 48 fois plus de doses par personne que les pays en développement.
« L’inégalité stupéfiante et le retard important dans les expéditions de vaccins menacent de transformer les zones d’Afrique à faible taux de vaccination en terrains de reproduction pour les variantes résistantes aux vaccins. Cela pourrait finir par renvoyer le monde entier à la case départ », a averti la Dre Moeti.© UNICEF/Seyba KeïtaUn agent de santé au Mali prépare l’une des 396 000 doses de vaccin contre la Covid-19 fournies au pays d’Afrique de l’Ouest par le biais de la facilité COVAX.
Pour une disponibilité des doses en volumes plus importants et plus prévisibles
Alors que les interdictions d’exportation, les difficultés à relancer la production sur les sites de fabrication de COVAX et les retards dans le dépôt des autorisations réglementaires pour les nouveaux vaccins entravent les livraisons, le dispositif COVAX a demandé aux pays donateurs de partager leurs calendriers d’approvisionnement afin de clarifier les livraisons.
« Les interdictions d’exportation et la thésaurisation des vaccins freinent l’approvisionnement de l’Afrique en vaccins », a souligné la Cheffe du Bureau de l’OMS pour l’Afrique.
Le mécanisme Covax a également demandé aux pays disposant de suffisamment de vaccins de céder leur place dans la file d’attente des livraisons. Il s’agit aussi pour les pays « bien avancés dans leur couverture vaccinale » d’augmenter et d’accélérer les dons.
L’objectif est de permettre une disponibilité des doses en « volumes plus importants, plus prévisibles et avec une durée de conservation plus longue ». « Il est temps que les pays fabricants de vaccins ouvrent les portes et aident à protéger ceux qui courent le plus grand risque », a affirmé la Dre Moeti.JanssenLes variants de la Covid-19 s’étendent à plus de pays
Le cap des 8 millions de cas franchi en Afrique
Cette iniquité vaccinale intervient alors que le continent a dépassé le cap des 8 millions de nouvelles infections. L’Afrique signale exactement 8,06 millions de cas de Covid-19. Si la troisième vague tend à s’essouffler, près de 125.000 nouveaux cas ont été pourtant recensés au cours de la semaine se terminant le 12 septembre.
Bien qu’il s’agisse d’une baisse de 27% par rapport à la semaine précédente, le nombre hebdomadaire de nouvelles contaminations se situe toujours à peu près au niveau du pic de la première vague. Selon l’OMS,19 pays continuent de signaler un nombre de cas élevé ou en augmentation rapide.
Le nombre de décès a diminué de 19% pour atteindre 2.531 cas signalés en Afrique au cours de la semaine du 12 septembre. Le variant Delta (indien), hautement transmissible, a été découvert dans 31 pays africains. Le variant Alpha (britannique) a été détecté dans 44 pays et le variant Beta (sud-africain) dans 39 territoires.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.