France : Hommage de la Diaspora à Etienne Biloa, Un exemple du vrai sens du devoir et de l’amour pour la patrie
Afrique54.net – Le Cameroun vient de perdre un de ses meilleurs serviteurs de l’Ambassade en la personne d’Etienne Biloa. Ce jeune employé de l’Ambassade du Cameroun en France aimait les Camerounais, et les Camerounais l’aimaient. C’était un serviteur qui avait toute la bonne volonté qu’on recherche dans les services publics. Il laissera des traces profondes. Il était au service de tout le monde. Il a aidé tout le monde. C’était le vrai homme de l’ambassade. Je dirai, le vrai acteur de l’Ambassade du Cameroun en France. Hélas dans cette vie, ce sont les meilleurs qui s’en vont. Pourquoi Dieu nous a-t-il fait cela ? Attentif, ce monsieur était présent de A à Z dans les bureaux et prenait tout son temps à écouter les compatriotes, puis donnait toutes les informations utiles.
S’il y a une figure dont se souviendra longtemps à l’Ambassade et qui hantera l’esprit des Camerounais, c’est bien celle d’Etienne Biloa. Même les membres des casseurs pleurent ce monsieur.
Il n’était non pas seulement un employé, mais le frère de tous les camerounais. Nul ne pouvait rester indifférent en sa présence et au ton affable de sa voix. La nature seule donne ce charisme qui séduit, qui impressionne et qui griffe fraternellement les autres. Il y a des valeurs qu’on n’apprend pas aux hommes parce que ceux-ci naissent avec. La courtoisie exquise, c’est quelque chose de naturelle.
Chacun a le goût de son pays, et on n’apprend pas comment avoir la passion pour son pays, ça vient avec la seule volonté. Car le pays, on le touche comme on touche son bébé avec amour. On l’embrasse comme on embrasse sa mère pour aller vers ses mamelles. Etienne Biloa était parmi les hommes, des spécimens rares, étonnants, qui forcent l’admiration autant qu’ils inspirent le respect et qui, en frôlant la perfection, nous rappellent la vocation divine de l’existence humaine.
Ce garçon avait une conduite irréprochable, il incarnait l’État aux yeux des administrés. Il défendait et exaltait le bien, le bon, le beau, le vrai, le juste, et l’efficient. Comme Diogène, il allumait, en plein jour, sa lanterne pour donner plus de lumière. Il est le meilleur souvenir que je garde de notre ambassade. Oh lalalala, il fallait voir Etienne à l’œuvre. Il était partout.
Avant, on entrait à l’Ambassade sans frapper à la porte ; maintenant c’est tout un protocole, il faut dire que les casseurs ont plutôt compliqué le destin des compatriotes. Seul Etienne réduisait cette tache ; ce garçon t’accueillait, t’informait, on aurait dit qu’il te connaissait depuis longtemps ; il t’expliquait, il saisissait ton dossier et demandait de t’asseoir. Il s’en occupait, et souvent il allait t’offrir à boire avant de te libérer.
C’était lui le vrai diplomate de cette grande maison. Aucun camerounais ne dira de mal à l’encontre de ce mec. Son esprit va hanter les camerounais chaque fois qu’ils retrouveront l’ambassade. Etienne avait la vertu, c’était un homme vertueux, il pouvait bâtir une cité et l’ennoblir pour que les passants y séjournent en paix. Il y avait en lui cette part d’être humain qui résonne en l’autre.
J’ai eu le privilège de le connaitre, nous sommes dans le même département, on prenait le même train tous les soirs, on se rencontrait le dimanche chez notre ami Georges à Essonne. La fatalité a privé la diaspora de son héros. Cher Etienne, tu as contribué, merci de nous avoir fait vivre ta passion qui était sans limite, ton enthousiasme qui coulait à flot, ta détermination et ton courage, merci de nous avoir introduits à cette école de la vie qu’est la fraternité. Ce garçon aura été.
Oh mon Dieu !!
Par Calvin Djouari