Coopération France-RDC : La FIDH demande à Macron de veiller au respect de ses engagements internationaux
►► Dans son communiqué du 30 avril 2024, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) estime que si Macron est sincère dans sa volonté de paix, il doit veiller au strict respect de ses engagements internationaux.
Afrique54.net | D’après la FIDH, les conditions pour que les investissements et l’activité des entreprises françaises en RDC soient irréprochables pour l’environnement, la démocratie et les droits humains ne sont pas réunies.
« Les entreprises françaises doivent se doter et se conformer à des processus de diligence raisonnable renforcée au vu des risques pour les droits humains existants en RDC. Les protocoles d’entente signés avec l’UE concernant les minerais critiques ne doivent pas servir à blanchir les minerais pillés en RDC », indique la Fédération.
Mettre fin à la violence en RDC
La FIDH estime que la France et ses partenaires doivent œuvrer, aux côtés de la RDC, à mettre fin aux cycles de violence sans fin dans l’est du pays. Ils doivent soutenir, y compris financièrement, l’accès aux droits économiques sociaux, environnementaux et culturels par la population. Surtout, la lutte contre l’impunité des crimes les plus graves doit être la priorité de la communauté internationale.
Sans justice, aucune paix en RDC n’est possible. En même temps, il faut encourager les groupes armés à se rendre et déposer les armes, notamment à travers un programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). Des conditions respectueuses des droits humains devront également être réunies au Rwanda pour le retour des FDLR et la suite qui leur sera réservée.
Pas de contact avec les OSC de France
La visite du Président Tshisekedi en France ne semble comporter aucune rencontre avec les organisations de la société civile en France. La FIDH, ses organisations membres en RDC, l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), le Groupe Lotus et la Ligue des Electeurs, ainsi que son organisation membre en France, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), souhaitent rappeler leurs préoccupations en matière de droits humains et de rétrécissement de l’espace civique en RDC.
En RDC depuis la dernière période électorale, les organisations signataires observent des atteintes aux droits et libertés fondamentaux des journalistes, des défenseurs des droits humains et des opposants politiques. « La France doit encourager la RDC à mettre fin à ces atteintes et à ouvrir des enquêtes indépendantes et impartiales sur ces cas », martèle la FIDH. La décision du gouvernement de la RDC de lever le moratoire sur les exécutions, en vigueur depuis 2003, inquiète fortement la Fédération Internationale des Droits de l’Homme et d’autres organisations.
Elles demandent au Président de la France, où la peine de mort a été abolie en 1981, d’exhorter le Président de la RDC à revenir sur la décision de lever le moratoire et d’enjoindre les autorités congolaises à abolir la peine de mort.
© Afrique54.net | Lucien Embom , depuis Yaoundé