►►Du sommet du mont Huangshan, enveloppé d’une mer de nuages satinés, Nicolas Cornet déclenche son obturateur pour capturer l’instant. En ce mois d’avril, les pins solitaires émergent des brumes, évoquant les paysages à l’encre des peintures traditionnelles chinoises.
HEFEI- En février dernier, 25 œuvres en noir et blanc de ce photographe français des paysages du mont Huangshan ont été exposées à l’occasion du festival international de photographie Xposure, aux Emirats arabes unis. A travers ses clichés, M. Cornet partage une vision poétique du massif emblématique, véritable pont entre esthétique occidentale et tradition picturale chinoise.
Sa fascination pour Huangshan remonte à une série de photographies découvertes il y a plusieurs années. « Ces images embrumées m’ont immédiatement évoqué les paysages mystérieux que j’associais à la Chine », raconte-t-il.
Depuis sa première visite, il y a neuf ans, M. Cornet est revenu à huit reprises sur ces sommets, immortalisant le mont à travers les saisons, du vert éclatant du printemps au doré de l’automne, sans oublier la blancheur saisissante de l’hiver.
« En tant que photographe paysagiste, il est essentiel de revisiter le même endroit sous des lumières et des météos différentes pour en capter l’essence », explique-t-il.
L’un de ses souvenirs les plus marquants reste une ascension sous la neige. « J’ai eu l’impression d’être plongé dans un conte de fées. Je courais d’un point à un autre pour profiter pleinement de ces conditions rares », se remémore-t-il.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le mont Huangshan figure sur la liste 2025 des « 52 lieux à visiter » du New York Times. Très prisée des photographes, la montagne attire également un nombre croissant de touristes internationaux.
Selon M. Cornet, les habitants de la région accueillent chaleureusement les touristes étrangers comme lui, et l’hospitalité s’améliore d’année en année. « J’ai remarqué que certains professionnels parlent désormais anglais, ce qui facilite beaucoup les échanges », confie-t-il.
Ses séjours lui ont permis de nouer des liens d’amitié. Yao Yuqing, employé d’hôtel et photographe amateur, se souvient d’un soir où il est monté sur la montagne avec une torche pour retrouver M. Cornet rentré tard.
« Au début, nous utilisions un logiciel de traduction pour discuter des conditions météo, et cela nous a permis de réussir de belles prises », raconte-t-il.
La politique assouplie en matière de visas joue également un rôle favorable. A ce jour, les voyageurs de plus de 50 pays profitent de l’exemption de visa de transit, alors que la province de l’Anhui, où se trouve le mont Huangshan, est intégrée dans ce programme de transit sans visa.
Déjà, le photographe planifie son prochain voyage. Il attend avec impatience l’ouverture d’un nouveau téléphérique qui lui permettra d’utiliser un drone pour explorer des zones encore inaccessibles de la montagne.
Photographe infatigable, il sillonne la Chine depuis plusieurs années, de la Grande Muraille, à Beijing, aux rizières en terrasses de Yuanyang au Yunnan.
Sa prochaine étape est Zhangjiajie, célèbre pour ses piliers rocheux spectaculaires. Selon lui, le site partage une atmosphère visuelle proche de Huangshan, et il est convaincu que le paysage lui inspirera de nouvelles images.
By Xinhua