►►Un rail rouillé a été solennellement installé le 27 février dans un entrepôt du Musée du chemin de fer de Guangzhou, dans le sud de la Chine. Bien plus qu’un simple vestige industriel, il s’agit d’un véritable « fossile vivant » du chemin de fer Tanzanie-Zambie, l’un des projets emblématiques de la construction chinoise en Afrique.
BEIJING – Ce matin-là, lachemin de fer de Guangzhou de Guangzhou Port Co., Ltd. a fait don au musée de ce rail de type P45, long de 6,275 mètres. Témoignage silencieux, il porte en lui une page de l’histoire diplomatique d’il y a un demi-siècle.
Symbole de l’amitié entre la Chine et l’Afrique, le chemin de fer Tanzanie-Zambie, incarne une solidarité forgée dans l’adversité. Sa construction, entamée en 1970, relie la Tanzanie et la Zambie sur une longueur de 1860,5 kilomètres, lui valant le surnom de « voie de l’amitié ».
Traversant des plaines, des montagnes, des gorges, des rivières torrentueuses et des forêts primaires denses, ce chemin de fer serpente à travers des régions souvent désertes et peuplées de bêtes sauvages. Pour sa construction, la Chine a envoyé environ 50.000 ouvriers et ingénieurs, avec un pic de 16.000 travailleurs chinois sur le terrain. Après cinq ans et huit mois d’efforts acharnés, le chemin de fer Tanzanie-Zambie, dont la construction était jugée irréalisable par l’opinion publique occidentale, a été officiellement mis en service le 14 juillet 1976.
« Le rail que nous avons offert aujourd’hui a été posé en 1976 sur la ligne dédiée au port Xingang du port de Guangzhou. C’était un surplus de matériel de la construction du chemin de fer Tanzanie-Zambie. Toujours bien entretenu, il n’a été remplacé qu’en 2024 », raconte Ou Qinliu, ancien directeur général adjoint de la filiale ferroviaire.
« A l’époque, nous avions envoyé les meilleurs rails de Chine en Afrique », souligne-t-il.
Ce qui attire l’attention, c’est le « certificat de naissance » gravé sur le flanc du rail, « République populaire de Chine · WP2 · 45kg/m · 1974 ». Malgré un demi-siècle d’érosion, l’inscription demeure clairement visible.
Spécialement conçu pour s’adapter aux conditions topographiques et climatiques complexes de l’Afrique, le rail de type P45 pèse 45 kg par mètre et ses normes techniques dépassaient largement les standards chinois de l’époque.
« Le rail de type P45 est réputé pour sa haute résistance et sa durabilité, un véritable exemple de ‘technologie noire’ des infrastructures de l’époque. Il vient enrichir la collection de rails de ce type au Musée du Chemin de Fer de Guangzhou », note Yuan Guangping, un membre du personnel du musée.
« Ce rail est non seulement un témoin de l’histoire de l’entreprise, mais aussi un porteur de l’esprit national. Le confier à un musée spécialisé est la meilleure manière d’honorer l’histoire », estime Ding Fan, directeur général adjoint de la filiale ferroviaire.
By Xinhua