Comment les collectivités territoriales décentralisées peuvent- elles bénéficier du financement des autres bailleurs de fonds locaux ou internationaux ? C’est la grosse question qui taraude tous les esprits de la quasi-totalité des différents exécutifs communaux du pays.
Afrique54.net Ι La commune de Doumaintang fait partie de ses communes du département du Haut-Nyong, région de l’Est Cameroun qui ont connu une profonde mutation socio-économique, ces cinq dernières années. L’un des projets phares du Docteur Honoré Koume, chef de l’exécutif communal est devenu réalité, grâce au concours du Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunal (FEICOM). Le Complexe Agropastoral et Piscicole de Doumaintang est depuis peu, rentré dans sa phase de production. Le gros problème à présent, c’est la route, objet de l’attention de la Commune. Il y a un chapelet de problèmes affectant des populations déterminées à ne plus être à la traîne.
Une forte dépendance qui perdure
« Nous avons opté pour la création d’un écosystème socio-économique qui prend en compte le relèvement du niveau de vie des populations à travers leur autonomisation. Cette autonomie dérive de leur faculté à bien produire et à bien vendre leurs produits agricoles. Le facteur important est donc le transport et les facilités de circulation », explique le maire Honoré Koume à nos confrères de Cameroon Tribune lors du lancement des travaux de réhabilitation de certains tronçons dans la zone. L’hôtel de ville de Tokombéré dans la région de l’Extrême-Nord a vu le jour grâce à l’intervention du FEICOM qui a débloqué 600 millions de FCFA. Comme ces deux municipalités, nombreuses sont celles qui ont pour bailleur de fonds, le FEICOM, à l’ère où la décentralisation semble avoir pris un sérieux coup d’accélérateur.
Un déficit de formation et d’information à la base
« Les collectivités territoriales décentralisées (CTD) camerounaises font face aux difficultés d’accès aux ressources financières en raison, d’une part, de l’insuffisance de structures et de dispositifs de soutien des CTD, et du caractère particulièrement compétitif des mécanismes de soutien aux CTD d’autre part. En effet, les CTD souffrent de leur dépendance au financement exclusif du FEICOM, sans toujours obtenir le financement des autres bailleurs de fonds privés ou internationaux en raison du fait de la méconnaissance des guichets de financement disponibles et/ou des projets de développement inadaptés aux priorités des bailleurs internationaux », explique le Programme National de Formation aux Métiers de la Ville (PNFMV). Lequel a pris la mesure du problème et entend apporter son concours aux CTD.
Une décentralisation qui reste à parfaire
Le PNFMV est un outil gouvernemental de formation et de renforcement des capacités des magistrats municipaux, des personnels communaux et des services déconcentrés de l’Etat. C’est la résultante d’une convention multipartite entre plusieurs institutions avec pour objectif principal de faciliter l’appropriation et l’exercice des compétences transférées aux communes par l’Etat. Un transfert de compétences jusqu’ici peu effectif dans les faits, comme nous confient plusieurs maires. Ce qui pourrait justifier le peu d’engouement de ces derniers, qui lorgnent d’un œil l’initiative du PNFMV lancée depuis peu. Dans l’optique de développer et renforcer les capacités des magistrats municipaux et des cadres territoriaux du pays.
La principale orientation de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 en matière de décentralisation et de développement local au Cameroun est claire. Il faut accélérer et approfondir le processus de décentralisation et renforcer la gouvernance locale pour faire des CTD, des pôles de croissance et de développement au niveau local.
© Afrique54.net Ι Thierry Eba
Contactez-nous Tel / W : +237 693 522 550 – E : info@afrique54.net
Pour dénonciation, demande couverture médiatique, Article sponsorisé, Tribune, Chronique, Publi-info, Informations, Partenariat, Suggestions…