►► Un atelier à cet effet vient d’être lancé ce lundi 11 novembre 2024 à Yaoundé au Cameroun. Ledit atelier vise le plaidoyer et le renforcement des capacités des acteurs pour un meilleur processus d’engagement à la Liste Verte (LV).
Afrique54.net │ Le processus Liste Verte voit le jour au cours de l’année 2014. Depuis cette date, en Afrique, le Kenya et l’Égypte sont les seuls pays du continent à s’être engagés très tôt. À ce jour, ces deux pays du continent sont les seuls inscrits sur la liste verte à l’échelle mondiale. De même, depuis 2017, année de lancement de la LV en Afrique de l’ouest, 12 sites y sont en avance pour leur intégration.
À la traîne du processus LV
Quant à l’Afrique centrale, elle est à la traine, malgré l’importance du Bassin du Congo dans le monde et la richesse de ses aires protégées. Seul la RDC a commencé le processus LV. C’est bien ce qui justifie l’importance de l’atelier qui s’est ouvert ce lundi 11 novembre 2024, à Yaoundé au Cameroun.
Pour Youssouf Diedhiou, Coordonnateur régional Liste Verte pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest :
«Nous pensons que nous allons commencer à développer la Liste Verte dans les autres pays de l’Afrique centrale. Nous sommes convaincus que plusieurs aires protégées de l’Afrique centrale ont les pré-requis pour s’engager dans la Liste Verte.»
La raison d’être de la LV
L’importance de la Liste Verte est reconnue pour son efficacité à aider les États à atteindre l’objectif du cadre mondial de la biodiversité à l’horizon 2030. Ledit cadre, «En sa cible 3, elle se focalise sur la qualité de la gouvernance », précise le Coordonnateur régional LV. C’est donc dire qu’il s’agit d’un outil de gestion et de bonne gouvernance pour les États.
Par conséquent, au niveau national, la LV permettra de reconnaître la qualité de certaines aires protégées qui ne le sont pas à l’échelle internationale, en termes de gestion et de gouvernance. Selon Youssouf Diedhiou, «En Afrique, au-delà des sites de patrimoine mondial ou des aires de biosphères, il y a d’autres sites qui sont très bien gérés… La LV est donc un outil qui vient démocratiser la labellisation des aires protégées.»
Il apparaît donc clair que le label Liste Verte vient consacrer toute aire protégée ou conservée qui prouve une qualité de gestion ou de gouvernance. Même si cette dernière n’est par exemple pas un site du patrimoine mondial. Car, pour avoir ce statut cela «requiert certaines exigences, surtout en termes de valeurs qu’on ne trouve pas dans n’importe quel site.»
Éléments à prendre en compte dans la qualité de la gestion
Intégrer le processus de LV requiert des éléments de gestion performante. «Une aire protégée doit d’abord avoir un organe de gestion qui est performant. Sa performance est évaluée sur la base des outils qu’il utilise pour suivre sa gestion annuellement. Au-delà des outils, il y a aussi le mécanisme de financement. Car, une aire protégée a un coût. Donc, le mécanisme de financement durable fait aussi partie des éléments importants pour une gestion efficace», indique Youssouf Diedhiou.
La qualité de la gestion des aires protégées ne se résume pas qu’en un organe performant ou des financement viable et durable. Il apparaît, selon l’expert, que la promotion de tout l’environnement d’une aire protégée est d’une importance indéniable. Youssouf Diedhiou souligne ainsi que «Le 3e éléments à prendre en compte c’est justement la valorisation. Aujourd’hui, on ne gère pas seulement les aires protégées, on gère aussi la biodiversité pour promouvoir un développement socioéconomique des communautés qui vivent autour».
Les défis à surmonter
À en croire l’UICN, le contexte en Afrique centrale semble plutôt favorable pour relever les défis à la LV. L’un de ces défis, le 1er, c’est l’engagement politique qui est sine qua non. Le Coordonnateur régional LV précise que «Si le politique n’est pas engagé dans le processus, c’est évident que ça soit durable. Le processus a besoin d’un appui politique parce que la LV a été identifié comme un outil essentiel de la Convention pour la biodiversité. Les pays présents à l’atelier ont ratifié la Convention ».
Pour ce qui est du 2e aspect, «C’est de mettre en place un cadre opérationnel au niveau des sites. Ce qui va permettre à l’ensemble des aires protégées de préparer leurs dossiers de candidature pour la Liste Verte. »
Les 3e et 4e défis résident respectivement en l’appui technique et le financement. Pour l’appui technique, «L’UICN est là. Son rôle est d’accompagner les États à s’engager », indique le Coordonnateur. Quant au financement, précise Youssouf Diedhiou, «le processus LV va de 3 à 5 ans. Il nécessite ainsi beaucoup de ressources financières. Mais, ces ressources vont dépendre des progrès que nous allons obtenir.» Lesdits résultats ne pourront que suivre au terme d’une bonne assimilation des objectifs de l’atelier et de la mise en route des actions requises.
© Afrique54.net │ Éric Martial NDJOMO E.