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Politique en France : L’Etat rendu responsable de la montée du sans-abrisme

Politique en France : L’Etat rendu responsable de la montée du sans-abrisme

►► Dans une tribune publiée le 29 août 2024 dans ‘’Le Monde ‘’, Pascal Brice et Adeline Hazan rendent l’Etat responsable de la montée du sans-abrisme en France.   

  

 

Afrique54.net | Selon les signataires de la tribune, les gouvernements qui se sont succédés en Hexagone ont échoué à répondre aux dysfonctionnements des politiques publiques de l’aide à l’enfance, de la santé mentale, de la prise en charge des femmes victimes de violences, du logement ou de la politique migratoire qui poussent des familles à la rue, sans compter le niveau des salaires de tant de travailleurs pauvres.

Politiques inadaptées

Pire, les gouvernements ont souvent fait le choix de mener des politiques délétères comme la loi dite ‘’anti-squat’’. Adeline Hazan et Pascal Brice déplorent les mesures prises à l’encontre des bailleurs sociaux. Pour eux, ces mesures vont à l’encontre des préconisations et entraînent des reculs notables dans la lutte contre l’exclusion et le sans-abrisme en France.

« Nous voulons croire que le funeste projet de loi, relatif au développement de l’offre de logements abordables qui menace la loi SRU et le logement social est définitivement abandonné », soutiennent-ils.

 

 

Insuffisance de logements

Aujourd’hui en France, la production et les attributions de logements sociaux sont dramatiquement insuffisantes pour répondre à la demande croissante. Les expulsions locatives se multiplient et le parc d’hébergement est saturé.

Depuis le lancement de l’Opération ‘’zéro enfant à la rue’’ en 2022, le nombre d’enfants de moins de 3 ans sans hébergement a augmenté de plus de 27 %. La petite enfance est pourtant reconnue comme étant une période charnière, au cours de laquelle l’environnement de l’enfant et ses expériences vécues exercent une influence déterminante pour son avenir.

« Lutter contre le sans-abrisme est avant tout une question de volonté politique durable. Le coût de l’inaction est bien plus élevé », mentionnent Pascal Brice et Adeline Hazan.

 

 

Enfants sans solution d’hébergement

A quelques jours de la rentrée scolaire, dans la nuit du 19 au 20 août, au moins 2043 enfants  dont 467 de moins de trois ans sont restés sans solution d’hébergement à la suite de la demande de leur famille au 115, faute de places disponibles ou adaptées pour les accueillir. Ce chiffre a augmenté de 120% par rapport à 2020. Et ces statistiques, déjà accablantes, ne révèlent pas toute l’ampleur du problème. Le taux de non-recours au 115 est estimé à près de 69% et les mineurs non-accompagnés sans abri et les familles vivant dans des squats ou des bidonvilles ne sont pas comptabilisés.

« Nous exhortons le gouvernement et les parlementaires à assumer leurs responsabilités et à faire de la lutte contre cette injustice une priorité nationale », indiquent les signataires de la tribune. Ils demandent une augmentation immédiate du nombre de places d’hébergement et la mise en œuvre d’une politique pluriannuelle de l’hébergement et du logement, avec des moyens suffisants pour répondre durablement aux causes du sans-abrisme et à la crise du logement.

 

© Afrique54.net | Lucien Embom 

 

 

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