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Coup d’Etat au Gabon : ‘’Le Général Oligui a voulu être calife à la place du calife’’

Coup d’Etat au Gabon : ‘’Le Général Oligui a voulu être calife à la place du calife’’

►► Dans un entretien accordé à RFI le 30 août 2024, l’ex-Premier Ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze affirme que le Général Oligui Nguema a voulu être calife à la place du calife en perpétrant le coup d’Etat.

 

Afrique54.net | A la question de Christophe Boisbouvier soucieux de savoir ce qui a motivé les militaires à renverser Ali Bongo, Alain-Claude Billie-By-Nze répond : « Je pense que le Général Oligui a voulu être calife à la place du calife. Il s’est saisi d’une fenêtre d’opportunité qui s’est offerte à lui. Il a pris le pouvoir juste pour le pouvoir. Mais derrière ça, il n’y avait pas de projet pour le Gabon ».

Le Général Oligui dit souvent qu’il a fait le coup pour éviter un bain de sang au Gabon. « Ecoutez le Général Oligui, il lui aurait donc suffi de confier le pouvoir à celui qui à ses yeux aurait gagné l’élection, c’est-à-dire le professeur Ondo Ossa. Or, il ne l’a pas fait non plus, ce qui conforte bien que c’est un prétexte. Il a juste voulu prendre le pouvoir pour lui et pas pour sauver la démocratie », lance Bilie-By-Nze.

Divergence de vues au palais

Des langues disent que le coup d’Etat est arrivé au Gabon parce qu’il y avait la discorde au sommet de l’Etat. On avait d’un côté le Général Oligui Nguema et de l’autre, le tandem Sylvia Bongo – Noureddine Bongo.

« C’est un narratif qui peut aujourd’hui se laisser construire par le Général Oligui. Mais le Général Oligui était un habitué de la résidence privée d’Ali Bongo et donc un fidèle de Sylvia Bongo, c’était un enfant de la maison, c’était un parent et c’était un membre d’une même équipe. Et donc s’il y a eu brouille, c’est une brouille entre membres d’une même équipe », explique Alain-Claude Bilie-By-Nze.

A propos de la brouille, Jeune Afrique a laissé entendre qu’il y a eu une prise de bec entre Noureddine Bongo et le Général Oligui, le 29 août 2023. C’est-à-dire quelques heures avant le putsch, parce que le fils du président reprochait au chef de la Garde Républicaine les mauvais scores du candidat Ali Bongo dans les bureaux de vote du centre de Libreville. « C’est une version qui me paraît tout à fait crédible parce que, précisément, s’il y a dispute à ce moment-là, c’est bien qu’il n’y avait pas de brouille bien avant cette dispute du 29 au soir », soutient Bilie.

 

 

Bilie-By-Nze nullement inquiété

Au milieu de la nuit, Ali Bongo, sa femme et son fils ont été arrêtés. « Je n’ai pas été arrêté, je n’ai pas été inquiété, je suis allé à mon domicile. Jusqu’au lendemain. Mais vous savez, si je n’ai pas été arrêté et inquiété, c’est bien parce que ceux qui ont procédé aux arrestations savaient que je n’ai joué aucun rôle dans l’organisation à proprement parler du scrutin. Je n’avais donc rien à voir avec ce qui s’est passé », précise l’ex-collaborateur d’Ali Bongo Ondimba.

Pour Bilie-By-Nze, le coup d’Etat n’a pas été préparé plusieurs semaines à l’avance. Il était impossible de tenir un tel projet secret au Gabon. C’est pour cette raison qu’il conteste la version qui dit que l’ensemble de l’armée était impliqué dans le renversement du Président Ali Bongo. Bilie-By-Nze pense que la brouille entre Noureddine et Oligui a été l’élément déclencheur.

Espoirs déchus

D’après Alain-Claude Bilie-By-Nze, le coup de force ne sert pas les intérêts des Gabonais. Le peuple attend que les promesses soient tenues. Ceux qui ont hérité des commandes du pays n’ont rien changé.

« Je pense qu’il n’y a pas eu une longue préparation en amont puisqu’on a vu comment tout ça a tâtonné par la suite. Ça veut dire que, pour moi, c’est un coup d’Etat d’opportunité, opportuniste, pour quelqu’un qui a voulu être calife à la place du calife », martèle l’ex-Chef de Gouvernement.

« Il avait annoncé qu’il allait restaurer les institutions. Cela fait maintenant douze mois. On n’a aucune perspective de restauration d’institutions. Nous n’avons aucun calendrier de sortie de la transition, ni un calendrier de retour à l’ordre constitutionnel. Ça montre bien que tout ça n’était pas planifié », se lamente Bilie.

 

© Afrique54.net | Lucien Embom 

 

 

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