►►Le tirage au sort ayant livré son verdict le mercredi 05 juin 2024, l’heure est maintenant à la préparation finale des Lionnes Indomptables U20.
Afrique54.net | La Coupe du Monde féminine U20 se déroulera en terre colombienne du 31 août au 22 septembre 2024. A deux mois de cet évènement, les sélections africaines qualifiées affûtent leurs armes. Les Lionnes Indomptables évolueront dans la poule A avec des habitués de cette compétition et pas des moindres. Les pouliches d’Hassan Balla devront se mesurer à la Colombie, pays organisateur, l’Australie et au Mexique.
Présidé par le Directeur des Tournois FIFA Jaime Yarza, le tirage s’est déroulé au Hall 74 du Centro de Eventos de Bogotà. La cérémonie a connu la présence de deux grandes figures du football féminin. Il s’agit de l’ex-footballeuse américaine Lindsay Tarpley et la Colombienne Natalia Gaitàn.
Dans la poule B, la France croisera sur son chemin le Brésil, le Canada et les Îles Fidji. Une poule difficile au regard de la montée du football féminin canadien, pays qui n’a presque plus manqué une messe dans cette discipline que ce soit au plan continental ou mondial. Le Canada n’entend pas jouer les seconds rôles dans sa poule.
Les Super Falcons face à leur destin
La poule C connaît également deux mastodontes du football féminin à savoir les USA et l’Espagne, auxquelles s’ajoutent l’un des espoirs africains à cette compétition, le Maroc et le Paraguay. Les Super Falcon du Nigéria semblent ne pas être en bon voyage dans ce tournoi. Nonobstant leur domination continentale dans le football féminin dans l’ensemble, elles croiseront l’Allemagne, le Venezuela et une autre force montante du football, la République de Corée.
Le Ghana se retrouve entre la Nouvelle-Zélande et l’Autriche dans le groupe E, chapeauté par le Japon. Enfin, le groupe F sera conduit en arène par la République Démocratique Populaire de Corée. Ici, on retrouve aussi les forces telles que l’Argentine, le Costa Rica et le Pays-Bas.
24 pays au rendez-vous
Le sélectionneur Hassan Balla pourra alors compter sur sa jeune sélection conduite par Lamine Mana, actuelle joueuse de Saint-Malo en France et ex-sociétaire de l’AS Awa Football Fille, Club de la Guinness Super League. D’autres pépites locales sont sous le viseur du technicien camerounais. Peut-être parlerons-nous encore de Brenda Tabe qui a à peine 20 ans. Le sélectionneur est en stage avec ses pouliches dans afin d’assurer une prestation honorable au Mondial féminin U20 qui se déroule cette année.
Il est enfin important de rappeler que cette édition a une particularité exceptionnelle. C’est la première fois que la Coupe du Monde féminine U20 se joue avec un nombre record de participation. 24 pays seront présents en Colombie.
L’analyse de Junior Noah
« Sur le papier, le Cameroun est outsider du groupe A de la Coupe du Monde féminine U20. Le pays d’Hassan Balla sera à sa première participation. Ses adversaires ont déjà accumulé cinq participations chacun. Mais en fonction des effectifs de ces équipes et au vu des performances réalisées au cours des dix derniers matchs, le Cameroun peut se faire une place parmi les équipes qui vont composter leurs tickets pour le deuxième tour de la compétition.
Nous ouvrons la compétition face au Mexique. C’est l’une des meilleures équipes de la compétition. Elle est championne de la CONCACAF et récente vice-championne de la Ladies Cup. C’est la seule équipe ayant tenu tête à l’Espagne, championne en titre sur les deux derniers mois. Quand on regarde cette équipe, elle a tendance à faire un pressing très haut laissant des espaces au milieu du terrain.
La sélection mexicaine a une défense souffrant d’une certaine porosité. Le coach Ibrahim Hassan Bala peut exploiter cette défaillance en utilisant des flèches comme Lamine Mana, Annie Felicia Enganemben. Pourquoi pas une fille Tchoua Liz pour réussir son entrée en compétition ? Le Mexique est un foudre de guerre. Mais il n’est pas une équipe parfaite. Le Cameroun a les armes pour arracher ses premiers points. Surtout que ce sera le match d’ouverture.
Il y a de la pression dans l’air. Le deuxième match de poule du Cameroun c’est contre la Colombie, le pays organisateur. Récemment, ‘’Global Mondial’’ a confirmé la présence de Linda Caicedo, la star de cette équipe. Elle a réussi à briller chez les U17, les U20 et les seniors lors du Mondial qui s’est déroulé en Nouvelle-Zélande. Elle a illuminé la compétition avec ses prestations éblouissantes. N’oublions pas que le Mexique joue à domicile. Il va certainement bénéficier du soutien de son public.
Le troisième match c’est contre l’Australie. Ce ne sera pas facile. Cette équipe présente beaucoup de fébrilité. Jeu direct vers l’avant. Mais défensivement ça pèche. Avec ce qu’il a comme effectif, je pense qu’Hassan n’ira pas chercher loin. Le sélectionneur des Lionnes Indomptables U20 peut s’appuyer sur l’ossature qui a disputé les éliminatoires. A ce socle, il peut ajouter les éléments qui jouent à l’extérieur.
Il pourrait avoir un problème de disponibilité des joueuses évoluant à l’étranger, pour la simple raison que la Coupe du Monde féminine U20 ne se dispute pas pendant la période FIFA. Les clubs ne sont pas obligés de libérer les joueuses. Les transactions doivent débuter le plus tôt possible au niveau de la FECAFOOT. C’est elle l’intermédiaire entre le coach Hassan Bala et les clubs. Si on ne le fait pas, les joueuses opérant hors du pays ne pourront pas apporter leur expertise.
Le Cameroun a la capacité de faire sensation au Mondial féminin des U20. Pourquoi ne pourrait-il pas atteindre l’étape des demi-finales ? Le coach Balla a la capacité de réaliser une brillante prestation. Sauf qu’on ne lui a pas donné les moyens nécessaires pour exploser lors de cette compétition. Pas de matchs amicaux avec des pointures mondiales. On doit lui affecter un analyste vidéo pour préparer sa campagne. Qu’à cela ne tienne, Ibrahim Hassan Balla est animé par l’esprit de gagne. Partout où il est passé, il a gagné quelque chose. C’est le seul encadreur camerounais qui a fait entrer un trophée à la Fédération en ce qui concerne le football féminin. Je pense que la grâce qu’il porte va lui permettre de faire un bon parcours en Colombie ».
© Afrique54.net |Joseph Ayangma et Lucien Embom, depuis Yaoundé
