►► Le portefeuille de la Banque au Congo ne comprend aucun projet du secteur privé, mais plusieurs projets de la Banque nécessitent la participation du secteur privé pour leur mise en œuvre efficiente.
Institutionnel – Les entreprises privées congolaises appellent le Groupe de la Banque africaine de développement à soutenir leur plaidoyer pour un dialogue « franc et dynamique » avec les pouvoirs publics et souhaitent un appui de l’institution pour un meilleur accès aux financements et aux opportunités offertes par les investissements de la Banque dans le pays. C’est le principal message du président du Conseil d’administration d’UNICONGO, Michel Djombo, à Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente du Groupe de la Banque chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services.
Marie-Laure Akin-Olugbade a échangé, le 8 mai à Brazzaville, avec l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo (UNICONGO), – la principale association du patronat congolais – sur la manière d’améliorer l’environnement des affaires afin de permettre au secteur privé congolais de participer pleinement au développement économique et social du pays.
Actuellement, le portefeuille de la Banque au Congo ne comprend aucun projet du secteur privé, mais plusieurs projets de la Banque nécessitent la participation du secteur privé pour leur mise en œuvre efficiente, a souligné l’économiste pays résident de la Banque au Congo, Sié Antoine-Marie Tioyé.
À cette occasion, les représentants d’UNICONGO, un regroupement fort de 350 entreprises, ont souligné la qualité du dialogue public-privé qui mérite d’être améliorée alors que le secteur privé est appelé à jouer un rôle essentiel dans le financement du Plan de développement national 2022-2026 du gouvernement, dans un contexte national marqué par l’adoption d’une loi encadrant les partenariats public-privé.
« Le gouvernement est sensible à cette obligation d’amélioration de l’environnement des affaires mais un dialogue public-privé franc et dynamique est nécessaire. Nous comptons sur la Banque africaine de développement pour nous accompagner dans ce lobbying auprès des pouvoirs publics », a indiqué Michel Djombo.
« Nous avons passé en revue la situation de l’environnement des affaires au Congo, et avons pris la bonne mesure des opportunités, défis et contraintes que le secteur privé pourrait rencontrer au regard de l’objectif gouvernemental de le faire contribuer à hauteur de 60 à 70 % au financement et à la mise en œuvre du Plan national de développement 2022-2026. Il était important d’examiner les moyens par lesquels le Groupe de la Banque africaine de développement pourrait accompagner le secteur privé dans cette ambition », a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade.
La vice-présidente du Groupe de la Banque, qui est en visite au Congo dans le cadre d’une mission de dialogue politique et d’appui aux opérations de la Banque, a également rencontré, le même jour, les partenaires techniques et financiers du Congo regroupés au sein du Forum pour le partenariat au développement de la République du Congo. La Banque y assure la vice-présidence. Ce forum comprend toutes les agences spécialisées des Nations unies, le Groupe de la Banque africaine de développement, le FMI, la Banque mondiale, des partenaires bilatéraux, d’autres institutions financières internationales, les agences de coopération internationale, etc. Elle a profité de l’occasion pour appeler au développement de synergies entre les partenaires.
« Avec les partenaires techniques et financier du Congo, nous avons passé en revue la coopération entre le pays et les différents partenaires. J’ai présenté la nouvelle Stratégie décennale de la Banque et les modalités de son déploiement au Congo. Nous avons aussi échangé sur plusieurs points d’intérêt commun, notamment sur les synergies entre nos institutions, afin d’éviter une duplication des efforts. Nous avons toujours l’objectif, sans cesse réaffirmé, d’accélérer l’atteinte de résultats et d’obtenir un impact plus important en faveur des populations bénéficiaires », a affirmé la vice-présidente de la Banque.
« Si la Banque soutient un projet d’eau potable au nord du Congo, il est bon que la Banque mondiale en soit informée pour une complémentarité dans nos actions », a-t-elle ajouté.
Chris Mburu, coordonnateur du système des Nations unies au Congo et président du Forum, s’est félicité des échanges avec Mme Akin-Olugbade, précisant que le Forum des partenaires en République du Congo a été créé justement pour un dialogue sur le développement du pays.
« Nous sommes ravis d’avoir pu échanger avec Marie-Laure Akin-Olugbade parce qu’il faut un dialogue régulier sur beaucoup de sujets liés au développement du Congo », a-t-il souligné. « La Banque est un grand acteur dans le développement de ce continent et du Congo. Les échanges ont été très précieux, et il s’agit de continuer à travailler ensemble pour aider plus efficacement le gouvernement dans son programme de développement », a-t-il ajouté.
Partenaire clé du Congo, la Banque est la première institution de financement des infrastructures dans ce pays et préside le groupe thématique « Infrastructures » au sein du Forum.
La Banque a financé plusieurs infrastructures routières au Congo, notamment des corridors et projets intégrateurs comme la route Ketta-Djoum sur le corridor Yaoundé-Brazzaville portant sur l’aménagement d’une route bitumée d’environ 505 kilomètres entre Ketta, au Congo, et Djoum, au Cameroun (189 km au Cameroun, 316 km au Congo) et de la première section de la route Ndende-Dolisie pour relier le Congo au Gabon. La Banque a également financé la construction de réseaux à fibres qui relient le Congo au Cameroun et le Congo à la Centrafrique. La Banque finance aussi les études pour la réalisation des voies d’accès du pont route-rail, dont elle assure le leadership dans la mobilisation des ressources.
Le 1er avril 2024, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement au Congo comportait onze projets, tous dans le secteur public, pour un engagement total de 411,62 millions de dollars américains. Il comprend neuf projets nationaux (soit 67,3 % du portefeuille) et deux projets multinationaux (soit 32,7% du portefeuille). La répartition sectorielle du portefeuille se présente comme suit : transport (32,7%), gouvernance (29,8 %), agriculture (21,3 %), télécommunications (13,7%), social (2,4 %), eau et assainissement (0,1%).