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Cameroun : La circulation du bois en interne  dans l’étau des contrôles et blocages institutionnels 

Cameroun : La circulation du bois en interne  dans l’étau des contrôles et blocages institutionnels 

La barrière de contrôle du poste Forestier de Bachenga est située à un carrefour, point d’intersection des routes nationales N°1 et N°15.

C’est le passage obligé du bois en provenance des départements de la Haute Sanaga, du Mbam et Kim et dans une moindre mesure de la Lékié.

 

 

 

Afrique54.net | Selon divers témoignages recueillis sur les lieux, l’activité est au point mort depuis la signature de la circulaire ministérielle du 13 juin 2013. La preuve, c’est une agent technique apparemment lassée, affalée sur un matelas qui assure la veille ce dimanche 03 septembre. « Nous appliquons rigoureusement les instructions de la hiérarchie. Et depuis plus de deux mois rien ne passe ici », commente elle. Le Ministre des Forêts et de la Faune, à travers cette correspondance, invitait ainsi ses collaborateurs de terrain à intensifier les contrôles et à saisir tous les bois en circulation sans justification de l’origine.

En trois mois, le message a largement été diffusé et appliqué. Il a même fait l’objet d’appropriation par les forces de police et de gendarmerie des couloirs d’évacuation. La rareté de la ressource génère une énorme tension perceptible sur les marchés de Yaoundé, des villes environnantes et ailleurs. « La ressource se faisant rare, nous avons augmenté les prix. Mais à terme, notre activité est menacée de mort », relève Jeanne Milong intermédiaire au marché de Mimboman Yaoundé.

Au quartier Leboudi, périphérie de la capitale, la désolation se vit. C’est ici le site principal du marché intérieur du bois de Yaoundé, appelé en langage courant au MINFOF MIB. Plus qu’un espace aménagé c’est une politique qui vise à intégrer les circuits informels des bois dans les logiques de l’économie réelle.

 

 

À Leboudi, certains marchands écoulent ce qui reste des stocks alors que d’autres causent paresseusement sur les étals en attendant un dégel qui signifierait un déblocage de la situation par les autorités.

« Il faut que le Gouvernement nous dise clairement ce qu’il y à faire pour sortir de l’illégalité. Nous avons des familles à nourrir. Les conditions actuelles d’octroi des permis d’exploitation du bois d’œuvre ne sont pas à notre portée », note Njouili Ayina, scieur artisanal. Les syndicats s’organisent pour faire des plaidoyers, mais destinés à quel interlocuteur ?

 

 

 

Imbroglio

Accusé très souvent de ne rien faire pour limiter l’exploitation illégale, le Ministère des Forêts et de la Faune a frappé là ça fait le plus mal: le marché intérieur, le plus problématique. Selon les chiffres officiels c’est 800 000 m3 de bois injectés annuellement en toute illégalité sur le marché. Et cela a survécu pendant les deux dernières décennies. La volonté de normalisation n’a jamais été suivie d’effets au nom de la tolérance administrative et des considérations sociales.

 

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Djogo Toumouksala, Directeur de la Promotion et de la Transformation des produits forestiers, avait affirmé en août au cours d’une interview à la CRTV que le MINFOF savait ce qu’il y a à faire et que les propositions concrètes avaient été transmises à la hiérarchie. En français facile, la solution à un retour normal de l’activité dépendra certainement des Services du Premier Ministre ou de la Présidence de la République.

L’Etat pourra t-il continuer à se priver de ressources aussi importantes que devrait générer la normalisation des réseaux informels en ces périodes de tension de trésorerie? Signe des temps.

En début août, deux agences de notation, Moddy’s et Standard and Poors, ont émis de signaux alarmants sur les finances du Cameroun à la suite du non règlement à échéance de la dette extérieure.

 

 

La problématique de l’allègement de l’octroi de petits titres est vieille. Elle vient d’atteindre son visage le plus dramatique avec les effets combinés des mesures sans précédents des autorités sectorielles et l’arrêt presque total des activités de terrain.

Mais si rien n’est fait pour normaliser la situation, ce serait le retour au statu quo avec pour incidence une marche en attendant vers de vielles habitudes dans les postes de contrôle forestier. La réussite du marché intérieur du bois, aujourd’hui à la croisée des chemins, passe aussi par une clarification du statut des petits permis. Un allègement des procédures tant souhaité depuis des années.

 

 

© Afrique54.net |Arlette Minkréo

 

 

 

 

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