Etat civil au Cameroun : 1500 000 enfants scolarisés sans acte
► Selon le Directeur Général du Bureau National de l’Etat Civil (BUNEC), 1500 000 enfants sont scolarisés sans acte.
Afrique54.net │ L’information a été glanée durant la conférence tenue au Palais des Sports de Yaoundé à l’occasion du Salon de l’Action Gouvernementale (SAGO) 2023. Abdoulaye est le petit commissionnaire célèbre du coin dans ce camp des réfugiés de Ndokayo. Une localité du département du Lom-et-Djérem dans l’arrondissement de Bétaré-Oya, qui accueille un important flux de réfugiés centrafricains.
A 14 ans, Abdou fait la classe de CM2 et s’exprime en français, foufouldé et haoussa. Cette année, il devait présenter le Certificat d’Etudes Primaires (CEP), mais faute de document officiel d’identité, l’école primaire du coin a rejeté son dossier de candidature.
Pris de colère, le jeune garçon a décidé d’abandonner les études. Et depuis 6 semaines, il est le garçon de course du camp. Comme lui, des milliers d’enfants, notamment de l’arrière pays, sont confrontés à cette triste réalité.
Des chiffres qui interpellent
« Il y a 1 milliard de personnes dans le monde qui se trouvent sans document officiel d’identité. Actuellement, un tiers des enfants n’ont pas d’acte de naissance au Cameroun. En 2023, le BUNEC avec son partenaire stratégique à savoir le Ministère de l’Education de Base a dénombré près de 1500 000 enfants scolarisés sans acte. C’est pour cette raison que le gouvernement de la République a décidé de numériser l’état civil. Pour que l’état civil puisse servir trois missions essentielles », a déclaré Alexandre Marie Yomo, le Directeur Général du BUNEC.
Une situation qui compromet fortement la réalisation des trois missions essentielles de l’état-civil au sein d’un État.
Des missions essentielles qui se heurtent à une réalité
L’état civil est le moyen permettant à un pays de procéder à l’enregistrement continu et exhaustif des naissances, des décès et de la situation maritale de ses habitants. A ce titre, il remplit trois missions essentielles.
Il y a la mission juridique ou identitaire, la mission statistique et la mission collaborative. Les Etats qui n’ont pas un système performant opérationnel d’enregistrement de l’état civil n’ont qu’une idée approximative des statistiques démographiques, de la longévité et de la santé de leur population.
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C’est sans doute pour cette raison que l’Etat du Cameroun a opté de numériser l’état civil. Bien que quelques obstacles subsistent encore notamment au niveau de la législation, de l’accessibilité et des infrastructures nécessaires pour rendre obligatoire l’état civil.
© Afrique54.net │ Thierry Eba