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Tunisie : des médecins chinois en étroite liaison avec des patients et des collègues locaux [REPORTAGE]

Tunisie : des médecins chinois en étroite liaison avec des patients et des collègues locaux [REPORTAGE]

► En dépit de ses 84 ans, Xiao Chengjing se souvient encore très bien du jour où il s’est rendu en Tunisie pour son premier voyage à l’étranger.

 

 

 

 

TUNIS    C’était en 1973. « Tout était nouveau pour moi », se souvient cet hématologue, excité de voler dans un Boeing et d’enfiler des écouteurs pour y entendre de la musique.

Originaire de la province du Jiangxi dans le sud-est de la Chine, il a appartenu à la première équipe médicale envoyée par la Chine pour apporter une aide médicale à ce pays d’Afrique du Nord. Xiao s’est qualifié, lui et ses collègues, de « diplomates en blanc », car ils ont contribué à approfondir la compréhension mutuelle et l’amitié entre les deux peuples amis.

Huang Jian, anesthésiste et membre de l’actuelle 27e promotion des médecins chinois envoyés en Tunisie en décembre dernier, a trouvé de nombreux noms familiers en parcourant la liste des équipes précédentes, dont ses collègues, doyens d’hôpitaux à la retraite et même un voisin, Xiao Chengjing, en l’occurrence.

 

L’anesthésiste Peng Xihua vérifie l’état d’un patient à l’hôpital régional de Sidi Bouzid, en Tunisie, le 17 février 2023. (Xinhua/Xu Supei)

 

 

 

Au cours du dernier demi-siècle, le Jiangxi a envoyé en Tunisie 1.153 personnels médicaux, fournissant de 6,1 millions de soins ambulatoires aux Tunisiens.

Les médecins chinois opèrent non seulement dans les zones urbaines, mais également dans des zones rurales et reculées, soulageant les douleurs de dizaines de milliers de Tunisiens. Aujourd’hui, ils sont 38 répartis dans quatre villes : la capitale Tunis, Sidi Bouzid (centre), Gafsa (sud-ouest) et Jendouba (nord-ouest).

Rejoindre l’équipe médicale chinoise en Tunisie a été un rêve devenu réalité pour Peng Xihua, anesthésiste détachée à Sidi Bouzid. « Depuis mon premier jour dans ce pays, on m’a raconté comment les équipes médicales du Jiangxi avaient représenté notre patrie et fourni une aide à la lointaine Tunisie. Ces histoires ont semé une bonne graine dans mon cœur », a-t-elle confié à Xinhua.

 

 

Avant son départ pour la Tunisie, le Dr Peng était parfaitement préparé pour le travail difficile qui l’attendait, ayant la conviction préalable que cette tâche ne serait pas du tout repos.

Néanmoins, elle a été déconcertée par le manque de ressources médicales et la lourde charge de travail à son arrivée. En tant que seule anesthésiste de l’hôpital régional de Sidi Bouzid, elle a déjà reçu 37 appels pour une intervention chirurgicale en une seule matinée.

En raison du dévouement et du professionnalisme de Peng Xihua, les médecins et infirmières tunisiens de l’hôpital aiment travailler avec elle. Ils lui apportent souvent des assiettes de couscous, un plat traditionnel tunisien, en gratitude pour son dévouement et à ses efforts louables.

 

 

 

A Jendouba, Hadda Daboussi, veuve d’un ancien gouverneur de la province, entretient depuis 40 ans la tradition d’inviter chez elle chacune des équipes médicales chinoises.

« Tout le monde à Jendouba sait que Mme Hadda est une bonne amie du peuple chinois », a-t-elle confié en se disant émue par la persistance des médecins chinois à s’acquitter de leur responsabilité d’aider le peuple tunisien, même pendant la tourmente du printemps arabe de 2011.

En décembre dernier, lors d’une cérémonie d’adieu organisée pour la 26e équipe médicale chinoise sortante, le ministre tunisien de la Santé, Ali Mrabet, leur a adressé ses félicitations pour leur grande contribution à la prise en charge de la santé des Tunisiens. Il a noté que les performances exceptionnelles du personnel médical chinois incarnaient l’essence de l’amitié et de la coopération médicale sino-tunisiennes.

Pour de nombreux Tunisiens, leur amitié avec les médecins chinois au fil des années les a également amenés à explorer et avoir davantage de connaissances sur la culture et le peuple chinois en général.

Inspirée par ses amis chinois, Mme Daboussi s’est rendue deux fois en Chine, notamment dans le Jiangxi, d’où viennent les équipes médicales chinoises envoyées en Tunisie.

Mkadmi Salwen, anesthésiste à l’hôpital régional de Gafsa, bombarde toujours Huang Jian de questions sur la Chine et lui a même une fois demandé de lui donner un nom chinois.

Sur la base de la translittération de Salwen, Huang lui a proposé « Shi Lewen ».

« Lewen signifie joie et raffinement. Shi est un nom de famille chinois courant qui signifie « rocher », symbolisant notre souhait que les liens entre la Chine et la Tunisie soient aussi solides qu’un roc », a expliqué Huang.

 

 

 

 

 

 

 

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