Avec le mandat populaire, Xi Jinping prend la tête de la nouvelle marche vers la modernisation chinoise
Environ cinq mois après son élection en tant que secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping a remporté son troisième mandat en tant que président chinois lors de la session annuelle de l’organe législatif national, qui s’est clôturée lundi.
Durant la première session de la 14e Assemblée populaire nationale (APN), M. Xi a également été élu président de la Commission militaire centrale du pays. Assumant les plus hauts postes au sein du Parti, de l’Etat et des forces armées, M. Xi dirige un pays peuplé de plus de 1,4 milliard d’habitants sur une nouvelle marche vers la modernisation.
Clôturant la session, M. Xi a prononcé un discours très suivi devant un rassemblement de près de 3.000 législateurs. « La confiance du peuple est ma plus grande motivation pour aller de l’avant, elle représente aussi une lourde responsabilité sur mes épaules », a déclaré M. Xi.
Xi a annoncé qu’à partir de maintenant et jusqu’au milieu du siècle, la tâche centrale de l’ensemble du Parti et du peuple chinois était de faire de la Chine un grand pays socialiste moderne dans tous les domaines et de promouvoir le renouveau national sur tous les fronts.
« Le relais a été passé à notre génération », a-t-il souligné.
Il y a une décennie, lorsque M. Xi a été élu pour la première fois président chinois, il a expliqué le « rêve chinois », indiquant que ce rêve était de rendre le pays prospère et fort, de réaliser le renouveau national et d’offrir une vie heureuse à son peuple.
La modernisation de la Chine a été une aspiration constante des Chinois depuis les guerres de l’Opium. Au cours d’un siècle, des générations de Chinois, sous la direction du PCC, ont frayé une voie typiquement chinoise vers cet objectif.
Né en 1953, M. Xi a commencé sa carrière politique en tant que chef du Parti dans un petit village du nord-ouest de la Chine. Au cours du dernier demi-siècle, M. Xi a gravi presque tous les échelons de la hiérarchie du Parti. Il a acquis une grande expérience et accompli des réalisations remarquables tout au long de sa carrière.
Xi a été élu pour la première fois au poste suprême du Parti fin 2012. C’était la première fois que cette position était occupée par une personne née après la fondation de la République populaire de Chine en 1949.
Depuis lors, il a dirigé la nation sur une voie ambitieuse de renouveau, d’après les médias internationaux. M. Xi a une vision claire pour la Chine, qu’il veut voir devenir un pays puissant dans le monde, indiquent ces médias.
LE NOYAU DIRIGEANT
En 1969, M. Xi a quitté Beijing pour se rendre dans un petit village sur le plateau de Lœss, où il a travaillé comme paysan, partageant le même destin que des millions de jeunes atteignant l’âge de la majorité pendant la Révolution culturelle.
Pour quelqu’un comme M. Xi ayant grandi à Beijing, la vie dans la campagne était extrêmement difficile au début. Les villageois étaient souvent privés de viande pendant plusieurs mois. En dépit des difficultés, M. Xi considère cette expérience comme le moment où il a vraiment compris les luttes des gens ordinaires et de la société.
Cette expérience unique a alimenté la détermination de M. Xi à toujours faire quelque chose pour améliorer les conditions de vie de la population.
Alors que nombre de ses camarades d’université ont choisi d’aller à l’étranger, M. Xi a demandé d’aller travailler dans le district pauvre de Zhengding, dans la province du Hebei, au début des années 1980.
En 2012, peu après avoir pris ses fonctions en tant que secrétaire général, M. Xi a rendu visite à des familles rurales pauvres au Hebei. Chez Gu Chenghu, M. Xi, assis sur un lit de briques chauffé, s’est entretenu avec lui.
« Je suis venu ici pour vérifier vos conditions de vie et voir ce que la direction du Parti peut faire de plus pour vous et les gens comme vous », a indiqué M. Xi.
Il a levé la manche de M. Gu et l’a montrée aux responsables autour de lui, disant : « regardez, son manteau est usé ».
A l’époque, il y avait quelque 100 millions de Chinois ruraux vivant sous le seuil de pauvreté, soit un revenu annuel de 2.300 yuans (environ 366 dollars).
En moins d’un an, M. Xi a formulé la stratégie de « réduction ciblée de la pauvreté » et envoyé, au cours d’environ huit ans, 255.000 équipes de travail et trois millions de cadres dans des villages pour offrir une assistance individuelle aux paysans démunis.
Xi a lui-même effectué plus de 50 inspections et études de recherche sur la réduction de la pauvreté, y compris des visites dans l’ensemble des 14 régions présentant de fortes concentrations de pauvreté.
Le 25 février 2021, M. Xi a annoncé que la pauvreté absolue avait été éliminée en Chine.
Le taux de réduction de la pauvreté en Chine s’est avéré nettement plus rapide que la moyenne mondiale, faisant d’elle le pays comptant le plus grand nombre de personnes hissées hors de la pauvreté à l’échelle mondiale.
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« Sans l’impulsion personnelle de M. Xi, la réduction de la pauvreté aurait été plus difficile et pris davantage de temps », a indiqué Zeng Shoufu, qui avait travaillé en tant que cadre de réduction de la pauvreté dans un village de la province du Fujian.
Un autre défi était la corruption. Dès sa prise des fonctions suprêmes du Parti fin 2012, M. Xi a souligné : « si la corruption est autorisée à se propager, elle finira par conduire à l’effondrement du Parti et à la chute de l’Etat ».
Moins d’un mois après sa prise de fonctions, il a tiré le premier coup de feu de sa guerre contre la corruption. En dix ans, des « tigres » de haut rang, dont un ancien membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC, ont été démis de leurs fonctions.
Plus de 500 responsables administrés par les autorités centrales, dont la plupart étaient de rang ministériel ou supérieur, ont fait l’objet d’une enquête. Des responsables corrompus ayant fui à l’étranger ont été rapatriés grâce à des opérations anti-corruption lancées par M. Xi.
En 2018, il a annoncé qu’une « victoire écrasante » contre la corruption avait été obtenue. Cependant, la campagne ne s’est pas arrêtée là. Après le 20e Congrès national du PCC, près de 20 autres hauts responsables ont fait l’objet d’enquêtes ou de sanctions pour corruption.
Au début de cette année, lors de la session plénière de la Commission centrale de contrôle de la discipline du PCC, l’organe suprême de lutte contre la corruption, M. Xi a exhorté à une répression de la corruption qui implique à la foi les questions politiques et économiques. Il a mis l’accent sur la nécessité d’empêcher les cadres dirigeants de devenir des porte-paroles ou agents de groupes d’intérêt et de clans de pouvoir.
Le succès de la réduction de la pauvreté et de la lutte contre la corruption a permis à M. Xi d’obtenir le soutien du peuple, mais ceci n’est pas la seule raison pour laquelle il a été élu à l’unanimité aux postes suprêmes du Parti et de l’Etat. Au cours de la dernière décennie, de nombreux problèmes persistants dans le pays ont été résolus sous sa direction.
La Chine s’est développée de manière stable et est devenue plus forte dans son ensemble, avec une croissance économique annuelle de 6,2% au cours de la dernière décennie, soit plus du double de la moyenne mondiale. Le PIB par habitant a doublé pour atteindre plus de 12.000 dollars.
La part de la Chine dans l’économie mondiale est passée de 11,3% en 2012 à 18,5% aujourd’hui. La production céréalière a continuellement été abondante.
Par le passé, l’industrie manufacturière de la Chine était souvent qualifiée de « grande mais pas forte ». Il fallait un milliard de pairs de chaussettes pour acheter un avion Boeing, disaient certains. Aujourd’hui, la Chine a développé son propre gros avion de ligne, tandis que le progrès technologique contribue à plus de 60% de la croissance économique du pays.
L’économie numérique de la Chine est la deuxième plus grande au monde, alors que la production et les ventes de véhicules à énergies nouvelles du pays ont occupé la première place mondiale pendant huit années consécutives.
Shan Zenghai, technicien chez le fabricant de machines de construction XCMG, se souvient qu’en 2017, M. Xi a visité l’atelier de l’entreprise et est monté sur une grue tout-terrain.
« Il nous a énormément encouragés en indiquant que l’économie réelle ne devait jamais être mise de côté », a indiqué M. Shan. « Il a également noté que l’économie chinoise devait passer de la croissance à grande vitesse au développement de haute qualité ».
Au cours d’une réunion de délibération lors de la session de l’APN de cette année, M. Shan s’est à nouveau assis avec M. Xi et l’a informé que tous les composants de la grue sur laquelle M. Xi était monté étaient désormais fabriqués en Chine.
« Est-ce que les puces utilisées dans les grues de votre entreprise sont fabriquées en Chine ? », a demandé M. Xi.
« Oui. Toutes sont fabriquées en Chine », a répondu M. Shan.
Au cours des dix dernières années, tout en éliminant la pauvreté absolue, la Chine a mis en place les plus grands systèmes de l’éducation, de la sécurité sociale, médical et de soins de santé du monde. La Chine adopte des mesures pour offrir des services médicaux et de soins de santé plus accessibles et continus aux agriculteurs. L’espérance de vie moyenne des Chinois s’est élevée à 78,2 ans en 2021, soit de près de deux ans de plus que celle des Américains dans la même année.
Sans M. Xi, la protection de l’environnement écologique de la Chine n’aurait pas connu des améliorations historiques, d’après des observateurs. La concentration moyenne des particules fines (PM2,5) dans l’air, a diminué pendant neuf années consécutives dans les grandes villes, avec une réduction cumulée de 57%. Le brouillard urbain qui, autrefois, enveloppait souvent le ciel du nord de la Chine est maintenant devenu rare.
Xi a fait avancer le développement vert tout en luttant contre la pollution sur tous les plans. Il a annoncé que la Chine visait à atteindre le pic des émissions de carbone d’ici 2030, et à réaliser la neutralité carbone d’ici 2060. Il a également insisté sur la ratification de l’Accord de Paris sur le changement climatique.
Egalement grâce à ses efforts, la Chine a été l’un des premiers à signer le Partenariat économique régional global, le plus grand accord de libre-échange du monde, et a porté le nombre de ses zones pilotes de libre-échange de 1 à 21. L’ensemble de l’île de Hainan a été transformé en un port de libre-échange.
Xi est un fervent défenseur de l’esprit d’autonomie et d’autoperfectionnement. Il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la confiance et la fierté d’être Chinois, ainsi que l’importance de promouvoir la bonne culturelle traditionnelle chinoise, soulignant que suivre aveuglément les autres n’était pas la voie à emprunter.
« Les films hollywoodiens comme ‘Kung Fu Panda’ et ‘Mulan’ ne sont-ils pas basés sur nos ressources culturelles? », a-t-il indiqué.
Les mesures de réforme de M. Xi ont réalisé « des changements historiques, une refonte systématique et une reconstruction globale » dans de nombreux domaines, allant des systèmes économique, politique, culturel, social et de la protection écologique, à la défense nationale et aux institutions du Parti.
Il a pris la décision d’inscrire dans les documents du Parti la déclaration selon laquelle il faut « permettre au marché de jouer un rôle décisif dans la distribution des ressources, et au gouvernement de mieux jouer son rôle », et dirigé l’établissement de la Commission nationale de supervision, un puissant organe anti-corruption pour superviser chaque personne exerçant une fonction publique.
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Fin 2012, M. Xi a lancé la décision en huit points sur l’amélioration de la conduite, qui est considérée comme une solution institutionnelle durable aux problèmes comme la dilapidation, l’hédonisme et l’extravagance. Par cette mesure, M. Xi a réussi à mettre un frein à des pratiques auparavant jugées incontrôlables.
Dans d’autres aspects du développement institutionnel, M. Xi a supervisé la réforme du système des talents pour permettre aux chercheurs à la pointe des sciences de bénéficier de leurs droits de propriété intellectuelle.
Une résolution historique du PCC adoptée en 2021 stipule que le Parti a confirmé la position centrale de M. Xi au sein du Comité central du Parti et du Parti dans son ensemble, et confirmé le rôle directeur de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère.
Ceci, selon la résolution, reflète la volonté commune de l’ensemble du Parti, des forces armées et des Chinois de tous les groupes ethniques, et revêt une importance décisive pour faire avancer la cause du Parti et du pays dans la nouvelle ère, ainsi que pour promouvoir le processus historique du renouveau national.
Xi considère la confirmation de son statut de noyau dirigeant comme une lourde responsabilité. Selon ses propres termes : « pour honorer la confiance du Parti et du peuple, je me dévouerai au maximum et serai disposé à endurer toutes les difficultés sans hésitation ».
Des théoriciens du Parti indiquent que la direction continue de M. Xi au sein du Parti et de l’appareil d’Etat offre une orientation, une stabilité et une continuité au développement de la Chine. D’après eux, ceci permet de renforcer la direction globale du Parti et constitue une manifestation importante des avantages politiques et institutionnels du socialisme à la chinoise.
Lu Man, députée à l’APN et cheffe d’une coopérative agricole dans la province du Jiangsu, a indiqué que le vote unanime en faveur de M. Xi en tant que président chinois était un résultat majeur des « deux sessions » de cette année. Elle a ajouté que ce résultat correspondait à ce que les gens espéraient, et était ce qu’il fallait pour faire avancer les causes du Parti et de l’Etat.
Du 20e Congrès national du PCC aux « deux sessions » de cette année, une nouvelle cohorte de responsables ont assumé leurs positions de gouvernance, dont des membres et membres suppléants du Comité central du Parti, des ministres et des chefs du Parti de rang provincial. M. Xi les a exhortés à faire preuve de diligence et à ne pas décevoir les attentes du peuple.
Selon des initiés du Parti à cette question, ces nouveaux responsables dirigeants « partagent des traits communs », comme le fait qu’ils sont tous très compétents en termes de jugement, de perspicacité et de capacité d’actions politiques.
Parallèlement, l’armée a également achevé la transition de sa direction, avec une nouvelle équipe de la Commission militaire centrale et un nouveau ministre de la défense nationale.
Début novembre, M. Xi a visité le centre de commandement des opérations conjointes de l’armée et a appelé à un « renforcement global des entraînements militaires et de la préparation au combat ». Il a souligné à plusieurs reprises « la direction absolue du Parti sur l’armée populaire ».
Selon M. Xi, la direction du Parti définit la nature fondamentale de la modernisation chinoise.
Vu la taille immense du Parti et du pays, il est impossible de réaliser quoi que ce soit sans l’autorité du Comité central du PCC et sa direction centralisée et unifiée, ainsi que sans la conformité de la nation, a déclaré M. Xi.
« Le secrétaire général Xi a le charisme pour unifier l’ensemble du Parti. Il est notre pilier alors que la nation va de l’avant dans la nouvelle marche vers la modernisation », a affirmé Cai Hongxing, président de l’Université de Yanbian et député à l’APN.
UN NOUVEAU DEPART
L’APN est considérée comme une plate-forme majeure pour transformer les propositions du Parti en volonté de la nation. Cela signifie que les grandes stratégies pour la modernisation chinoise, définies lors du 20e Congrès national du Parti, sont traduites en plans concrets lors des « deux sessions ».
En 1979, le défunt dirigeant chinois Deng Xiaoping a introduit le terme « modernisation chinoise » au début de la réforme et de l’ouverture, en référence au Xiaokang, c’est-à-dire à une société de moyenne aisance. Après avoir atteint cet objectif, le PCC a proposé l’objectif d’une société modérément prospère à tous égards.
Selon les médias, M. Xi a utilisé pour la première fois le terme « modernisation chinoise » dans un discours public en décembre 2015, alors qu’il dirigeait les efforts visant à élaborer un plan de développement destiné à propulser la nation vers une société modérément prospère à tous égards.
Six ans plus tard, lors de la célébration du centenaire du PCC, M. Xi a déclaré que cet objectif avait été atteint.
Xi a continué à affiner le déploiement stratégique de la modernisation chinoise, passant de l’édification intégrale d’une société modérément prospère à l’entreprise d’une nouvelle marche de modernisation.
Lors du 19e Congrès national du PCC, il a établi un « calendrier » pour la réalisation de la modernisation, et lors du 20e congrès du Parti, cinq ans plus tard, il a présenté une « feuille de route » pour atteindre cet objectif.
Xi a résumé cinq caractéristiques majeures de la modernisation chinoise : une population considérable, une prospérité commune pour tous, la coordination des progrès matériels et culturels et éthiques, l’harmonie entre l’humanité et la nature, et le développement pacifique. Cette esquisse de la modernisation chinoise est aujourd’hui encore plus précise, mieux conçue et plus réalisable.
« Il a beaucoup réfléchi à la modernisation et l’a mise en œuvre. Tout au long de sa carrière, il a travaillé de l’intérieur du pays aux régions côtières et du niveau local au niveau central. Quel que soit l’endroit où il a travaillé, M. Xi a été un réformateur actif et a innové en faisant progresser la modernisation », a affirmé David Ferguson, qui a édité les quatre volumes de la version anglaise de « Xi Jinping : la Gouvernance de la Chine ».
Les objectifs pour 2023 sont d’établir des bases solides pour la construction d’un pays socialiste moderne. Les cinq années à partir de 2023 sont considérées comme une phase cruciale.
L’organe législatif national a approuvé l’objectif de croissance du gouvernement d’environ 5% pour 2023, soit deux points de pourcentage de plus que la croissance réelle de l’année dernière. Cela signifie que la croissance économique de la Chine en une seule année équivaut au PIB d’un pays européen développé de taille moyenne.
Mais la Chine compte 1,4 milliard d’habitants, ce qui abaisse le classement de développement du pays en termes de chiffres par habitant. Expliquant l’objectif de croissance de 5%, M. Xi a déclaré que si la Chine veut porter son PIB par habitant à celui d’un pays développé de niveau moyen d’ici 2035, il est impératif de maintenir une croissance raisonnable sur la base de l’amélioration de la qualité et de l’efficacité. Et la Chine a la capacité de le faire.
« Un développement de haute qualité est la tâche principale de la construction d’un pays socialiste moderne », a-t-il déclaré.
La quasi-totalité des 31 provinces, régions autonomes et municipalités de la partie continentale de la Chine ont fixé des objectifs de croissance plus élevés. Shanghai a fixé son objectif à 5,5%, tandis que le Xinjiang et le Tibet ont respectivement fixé leurs objectifs à environ 7% et plus de 8%.
Wang Xiangming, chercheur à l’Université Renmin de Chine, a déclaré qu’un changement notable dans la société chinoise après le 20e Congrès national du Parti est que les gens ont un sens plus aigu du développement de l’économie. « Sans une base matérielle solide, il est impossible de parvenir à une modernisation socialiste.
Un changement majeur est l’évolution de la réponse à la COVID-19. Au cours des trois dernières années, les mesures de réponse rigoureuses prises par la Chine ont permis de protéger efficacement la vie et la santé de la population. En novembre dernier, M. Xi a présidé une réunion de la direction du Parti afin d’ajuster les mesures de réponse à la COVID-19. Trois mois plus tard, il a été déclaré que la Chine était sortie victorieuse de la pandémie.
Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, a déclaré que l’optimisation par la Chine de sa politique concernant la COVID-19 sera probablement le facteur unique le plus important pour la croissance mondiale en 2023.
Lors de son premier déplacement hors de Beijing après le 20e Congrès national du Parti, M. Xi a visité un verger à Nangou, dans la province du Shaanxi, et a demandé aux producteurs de fruits combien ils pouvaient gagner en une journée, quels étaient leurs revenus et comment allait leur famille.
« Quelles sont les techniques de cueillette des pommes? » a-t-il demandé, et il a cueilli lui-même une grosse pomme rouge pendant que l’agriculteur Zhao Yongdong faisait une démonstration.
A l’extérieur d’un atelier de triage des pommes dans le village, les gens se sont rassemblés autour de M. Xi. « Il se préoccupe avant tout des moyens de subsistance de la population », a déclaré Zhang Guanghong, un cadre du village.
Avant la fête du Printemps, M. Xi s’est entretenu par liaison vidéo avec des cadres et des gens à travers le pays. Il a interrogé un cadre d’un village de la minorité ethnique Qiang dans la province du Sichuan sur le nombre de touristes et leurs revenus. Après avoir appris que le revenu par habitant de l’ensemble du village avait dépassé 40.000 yuans l’année dernière, M. Xi s’est exclamé : « Pas mal ! ».
Wei Zhuo, une touriste, a raconté à M. Xi son expérience dans le village. Elle a notamment dit que le porc fumé local de style du Sichuan était délicieux. « Le secrétaire général m’a dit de manger davantage », a raconté Mme Wei. « J’ai l’impression qu’il se soucie beaucoup du développement rural et de l’augmentation des revenus des gens ordinaires ».
Xi a déclaré aux cadres qui l’accompagnaient que « la tâche la plus ardue et la plus exigeante de l’édification d’un pays socialiste moderne se trouve encore dans les campagnes ». Lors de la Conférence centrale sur le travail rural qui s’est tenue fin 2022, il a déclaré que pour renforcer le pays, l’agriculture doit être forte d’abord, soulignant que la garantie d’un approvisionnement stable et sûr en céréales et en produits agricoles importants est toujours la priorité absolue.
La recherche de la vérité à partir des faits est un principe chéri tellement par les communistes chinois. M. Xi lui-même a donné le bon exemple. Au cours de la dernière décennie, il a effectué plus de 100 voyages d’inspection au niveau de base afin d’acquérir une expérience directe sur le terrain.
Une fois, il a quitté Beijing tôt le matin et est arrivé dans une région montagneuse de Chongqing dans le sud-ouest de la Chine, dans la nuit. Assis dans la cour avec les habitants, il a dit : « J’ai pris l’avion, le train et la voiture, utilisant trois modes de transport, juste pour venir vous rencontrer et écouter ce que vous avez à nous dire ».
Une autre fois, lors d’une discussion de groupe des « deux sessions », M. Xi a affirmé : « Vous, les fonctionnaires, ne pouvez pas me tromper. Je viens d’une région pauvre et je sais ce que c’est ».
La « nouvelle vision du développement », introduite par M. Xi en 2015, donne la priorité à l’innovation, à la coordination, au développement vert, à l’ouverture et au partage. Elle doit guider les efforts de modernisation de la Chine.
L’innovation scientifique et technologique est une priorité. M. Xi a insisté sur la nécessité d’accélérer le rythme de l’indépendance et des progrès en la matière.
Zhang Jin, député à l’APN et président de l’entreprise robotique Xinsong, s’est souvenu de la visite de M. Xi dans son entreprise il y a quelques mois.
« Dans l’atelier, il s’est presque arrêté à chaque pas et a posé des questions tout au long du trajet, montrant un vif intérêt, en particulier pour les produits développés par l’entreprise elle-même, tels que les robots mobiles utilisés dans les lignes de production d’assemblage automobile et les bras robotisés dans l’industrie de la fabrication de puces », a précisé M. Zhang.
Au cours d’une conversation avec de jeunes ingénieurs, M. Xi a souligné que l’innovation indépendante est cruciale pour la transition d’un pays vers une puissance manufacturière. Il a soulevé la question de savoir si de nombreux défis techniques devaient être relevés de toute urgence et a déclaré qu’il est impératif de promouvoir l’auto-renforcement scientifique et technologique pour résoudre les « problèmes de goulot d’étranglement », dont certains sont causés par le blocus technologique de l’Occident.
Xi a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la réforme devait suivre l’orientation de l’économie de marché socialiste. En janvier, il a envoyé un vice-Premier ministre à la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos, où ce dernier a annoncé que la Chine ne reviendrait jamais à une économie planifiée.
En février, une réforme majeure impliquant l’ensemble du marché des capitaux a été introduite, promouvant un système basé sur l’enregistrement pour l’ensemble du marché et diverses émissions publiques d’actions, ce qui est bénéfique pour une meilleure allocation des ressources selon les mécanismes du marché.
Dans le même temps, M. Xi a déployé des mesures visant à prévenir les risques systémiques dans les secteurs de la finance, de l’immobilier et de la dette des gouvernements locaux.
Il a souligné à plusieurs reprises que la Chine doit, d’une part, approfondir la réforme des actifs et des entreprises d’Etat et, d’autre part, continuer à améliorer l’environnement commercial pour le secteur privé.
Lors des « deux sessions » de cette année, M. Xi a indiqué aux entrepreneurs privés que le Parti « a toujours considéré les entreprises privées et les entrepreneurs privés comme son propre peuple » et les a encouragés à se débarrasser de leurs préoccupations et de leurs fardeaux et à poursuivre avec courage leur développement.
« J’ai toujours soutenu les entreprises privées », a assuré M. Xi, qui a travaillé pendant plus de 20 ans dans les provinces du Fujian et du Zhejiang, toutes deux connues pour le dynamisme de leur secteur privé.
Les entreprises privées chinoises ont continué à se développer. Selon le Peterson Institute for International Economics, en 2012, les entreprises non publiques ne représentaient qu’environ 10 % de la valeur totale de marché des 100 premières sociétés chinoises cotées en bourse. Toutefois, fin 2022, cette proportion est passée à plus de 40%.
Xi a confié qu’il prévoyait de lancer une nouvelle série de mesures de réforme globale cette année. L’ouverture de haut niveau sera également accélérée, notamment par la promotion active de l’adhésion à des accords économiques et commerciaux de haut niveau, tels que l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et l’Accord de partenariat sur l’économie numérique.
En 2021, le niveau global des droits de douane de la Chine a été réduit à 7,4%, inférieur à l’engagement de l’OMC de 9,8%. Le pays prévoit d’abaisser encore les taux des droits de douane pour 62 produits des technologies de l’information, et le niveau global des droits de douane sera abaissé de 0,1 point de pourcentage supplémentaire.
Des signes visibles indiquent que la reprise économique s’accélère. En février, l’indice des directeurs d’achat de l’industrie manufacturière chinoise a atteint 52,6%, un nouveau sommet en près de 11 ans. L’économie devrait se stabiliser et rebondir au cours du premier trimestre, et les attentes en matière d’investissements étrangers restent positives.
La foire de Canton prévoit d’augmenter le nombre de ses stands d’exposition à près de 70.000 cette année. L’Exposition internationale d’importation de la Chine, la Foire internationale du commerce des services de Chine et l’Exposition internationale des produits de consommation de Chine, toutes fortement soutenues par M. Xi, devraient voir leur envergure augmenter.
De la construction d’une nouvelle ruralité socialiste à la construction d’une belle Chine, de la création artistique au progrès culturel et éthique, M. Xi a pris de nouvelles dispositions couvrant tous les domaines importants.
Xi a souligné que la réalisation du grand renouveau de la nation chinoise exige la réunification complète de la patrie, qui est à la fois nécessaire et réalisable, et il a formulé une stratégie générale pour résoudre la question de Taiwan.
Dans son discours prononcé avant la conclusion des « deux sessions » de cette année, M. Xi a indiqué qu’il fallait s’opposer résolument aux ingérences extérieures et aux activités séparatistes cherchant l' »indépendance de Taiwan », en insistant sur la nécessité de faire progresser fermement le processus de réunification nationale.
« M. Xi est un idéaliste et un pragmatique. Il est sobre, pragmatique, décisif, a une vision large et une vision systémique », a affirmé un cadre qui a travaillé avec lui dans la province du Zhejiang au début des années 2000. « Il sait transformer les crises en opportunités et peut aller jusqu’au bout d’un projet.
DIRIGEANT DU PEUPLE
Xi sert non seulement le peuple, mais s’en fait également membre.
Labourant aux côtés des agriculteurs ruraux, il a appris à grincer des dents en transportant le fumier et à ignorer la sensation de faim permanente lorsqu’il travaillait la terre. Au cours de ces années de formation, il a connu la véritable valeur de ces membres de la société souvent oubliés, et il s’est doté d’une capacité naturelle à se relier aux gens ordinaires et à les écouter dans la perspective d’aider à résoudre leurs problèmes.
Bien qu’éloigné des champs depuis des décennies, M. Xi, même en tant que secrétaire général, n’a pas oublié ceux qui y travaillent ni ceux qui sont de service aux industries de base du pays, allant des ateliers aux marchés. Il est resté engagé à maintenir une présence au sein du public par le biais de visites personnelles et de correspondances.
Lors de sa visite à un hutong de Beijing, ruelle résidentielle distinctive de la capitale, M. Xi s’est retroussé les manches pour faire des jiaozi (raviolis chinois) avec des membres d’une famille, et une conversation s’est naturellement déroulée. Avant son départ, il a confié qu’il puisait sa force de ces interactions.
Malgré son agenda très chargé, M. Xi accorde toujours la priorité au bonheur du peuple qu’il qualifie d’intérêt suprême du pays. Il a indiqué à plusieurs reprises que « le développement doit bénéficier à tous les individus de manière plus équitable et plus globale, et qu’il faut continuellement promouvoir le développement global de la population ».
Au début de cette année, M. Xi a été élu à l’unanimité député à la 14e APN à l’issue d’une élection concurrentielle dans le Jiangsu. Il était l’un des plus de 2.900 députés élus dans tout le pays, représentant la diversité socio-économique dynamique du pays, allant des ouvriers aux agriculteurs, des professionnels techniques aux travailleurs migrants.
Le 5 mars, il a rejoint ses collègues députés de la délégation de la province du Jiangsu lors d’une session de l’APN pour délibérer du rapport d’activité du gouvernement, et discuter sur les affaires d’Etat.
La délibération de la délégation du Jiangsu n’était pas la seule réunion à laquelle M. Xi a participé au cours des « deux sessions » de cette année, mais elle a fait partie de ses nombreuses interactions avec les législateurs et les conseillers politiques.
De 2013 à 2022, M. Xi a participé à 53 sessions de délibération et de discussion, s’entretenant directement avec environ 400 législateurs et conseillers politiques. Posant une question sur le taux de mariage d’un village défavorisé dans le centre de la Chine, et demandant des détails sur l’industrie du tourisme hivernal dans la province du Jilin (nord-est), les questions de M. Xi sont toujours perspicaces et pertinentes.
Les personnes qui connaissent bien la politique chinoise considèrent ces interactions comme une manifestation de la démocratie chinoise. Par conséquent, il n’est pas surprenant que M. Xi ait obtenu la réputation de soutenir l’autonomisation du public dans ses propres affaires, et d’encourager sa participation dans les affaires politiques.
« Dans un pays aussi grand que la Chine, il est naturel que chacun ait des aspirations et des points de vue différents. Il est important de réunir le consensus à travers des échanges et des consultations », a indiqué M. Xi dans son allocution pour le Nouvel An 2023.
En juin 2022, la Chine a achevé l’élection pour les assemblées populaires au niveau des districts et des bourgs. Au total, 1,064 milliard d’électeurs y ont pris part. Il s’agissait d’une des plus grandes élections démocratiques au niveau de base dans le monde.
L’assemblée populaire est le pilier du système politique de la Chine, et les députés à l’APN assument un large éventail de devoirs, y compris l’élaboration de lois, la supervision des organes gouvernementaux et judiciaires, et l’élection des dirigeants du pays.
Chacune des 55 minorités ethniques du pays est représentée au sein de l’organe législatif national. Dong Caiyun est membre du groupe ethnique Bao’an, qui ne compte qu’une population d’environ 20.000 habitants.
Lors des « deux sessions » en 2019, Mme Dong a proposé une nouvelle autoroute qui pourrait renforcer le développement de son district dans la province du Gansu, dans le nord-ouest de la Chine. D’autres députés ont apprécié la proposition, alors que M. Xi, qui était présent à la réunion, a répondu en demandant aux départements concernés de l’étudier.
Après plusieurs cycles de recherche et d’études de faisabilité, la construction a commencé et doit s’achever d’ici la fin de cette année.
« Cette route représente l’aspiration de la population dans ma localité à une vie moderne », a indiqué Mme Dong.
Quan Taiqi, qui travaille dans une station de bus à Lianyungang, au Jiangsu, vient de terminer son deuxième mandat de député à l’organe législatif national. Elle a voté pour M. Xi pour qu’il soit le président chinois il y a cinq ans.
« Je l’ai soutenu (comme président), car je pense que c’est un dirigeant de confiance qui se soucie véritablement du peuple », a-t-elle indiqué.
Elle se rappelle la présence de M. Xi à une délibération il y a des années alors qu’elle soulevait une question sur le service gratuit de bus aux enfants. M. Xi a immédiatement pris la parole. Mme Quan a été surprise, car elle pensait que ce sujet était trop spécifique et peu important pour un dirigeant de l’Etat. M. Xi a à la fois parlé, et a posé des questions sur les pratiques menées par les trains pour référence. Après la réunion, une révision sur la question a rapidement été lancée, aboutissant à un plan pratique.
« Quand M. Xi a discuté avec nous, députés de base, il n’était pas condescendant. Il nous a posé des questions telles que ‘C’est comme ça ?’ ‘C’est bon ou non ?' », d’après Mme Quan.
Durant les « deux sessions » en 2021, Mme Quan a de nouveau rencontré M. Xi. Elle l’a approché pour évoquer leur interaction précédente. Cependant, le corridor était très encombré. En la quittant, M. Xi lui a indiqué « parlons-en plus tard ». Mme Quan a pensé que c’était la fin de leur conversation, mais vers 23h, elle a reçu un appel de l’équipe de M. Xi, demandant si elle avait des suggestions ou des problèmes à soulever.
Selon M. Xi, la démocratie est une exigence pour les pays modernes, mais elle doit être en conformité avec les conditions nationales, et la démocratie chinoise est loin d’être la même que l’occidentale. Il décrit la démocratie chinoise comme une « démocratie populaire sur l’ensemble du processus », qui couvre tous les aspects du processus démocratique et tous les secteurs de la société.
« L’objectif de la démocratie est de prendre en compte les problèmes auxquels le peuple exige une résolution », a-t-il indiqué.
Les défis au système ne sont pas tolérés.
Selon un témoin, lors d’une session plénière de l’organe anti-corruption en 2014, M. Xi a discuté en profondeur d’une affaire liée à l’achat de votes dans l’élection des législateurs locaux au Hunan. Visiblement irrité, M. Xi a lancé une salve de questions : où sont allés les membres du Parti ? Où se trouvent leurs notions de discipline du Parti et de loi ? Où se trouve leur conscience ?
Par la suite, M. Xi a fait allusion à cette affaire lors d’au moins deux autres occasions. Enfin, 467 personnes ont été tenues responsables.
La pratique de modernisation de la Chine a souvent été jugée difficile par des observateurs, notamment face à la grande échelle de la Chine — sans précédent depuis la Révolution industrielle en Europe. M. Xi a noté que nourrir plus de 1,4 milliard de personnes était un grand défi. Les questions relatives à l’emploi, la distribution, l’éducation, la santé, le logement, les soins aux personnes âgées et la garde d’enfants ne doivent pas être sous-estimées, notamment face à la taille de la population.
Selon M. Xi, la promotion de la modernisation chinoise exige une nouvelle marche de gouvernance fondée sur la loi. La question de l’état de droit contre le règne de l’homme constitue une question fondamentale et un problème majeur pour tous les pays dans le processus de modernisation, a-t-il noté.
Dans un article signé pour commémorer le 40e anniversaire de la promulgation et de l’application de la Constitution actuelle du pays, M. Xi a mis l’accent sur le rôle de la Constitution dans l’édification d’un pays socialiste moderne et le grand renouveau de la nation chinoise.
Lundi, M. Xi et d’autres députés à l’APN ont voté en faveur d’un amendement à la Loi sur la législation, ajoutant du contenu en ce qui concerne la promotion de l’application de la Constitution. En 2018, M. Xi est devenu le premier président chinois à prêter serment d’allégeance à la Constitution. La semaine dernière, après avoir été élu, M. Xi a prêté serment une nouvelle fois, suivi par les membres de son équipe de gouvernance.
DEFENDRE LA PAIX ET LE DEVELOPPEMENT
Au cours de la seconde moitié de l’année dernière, M. Xi est revenu à des activités diplomatiques « hors ligne » après la « diplomatie en ligne » qui a caractérisé les deux années et demie de la pandémie.
Rien que sur les quatre derniers mois, M. Xi a participé au Sommet du G20 à Bali, à la Réunion des dirigeants économiques de l’APEC à Bangkok, ainsi qu’au premier Sommet Chine-Etats arabes et au Sommet Chine-Conseil de coopération du Golfe, à Riyad.
En marge des événements multilatéraux, M. Xi a également tenu des réunions bilatérales avec les dirigeants de dizaines de pays, dont la France, les Pays-Bas, l’Australie, la République de Corée, le Japon, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, l’Egypte et l’Irak.
En Chine, M. Xi a accueilli de nombreux dirigeants et dignitaires étrangers à Beijing après le Congrès national du Parti. Parmi les invités figuraient des dirigeants du Vietnam, du Pakistan, de la Tanzanie, de l’Allemagne, de Cuba, de la Mongolie, du Laos, de la Russie, des Philippines, de l’Iran et du Bélarus. Pour certains, il s’agissait de leur première visite en Chine, tandis que d’autres étaient de « vieux amis ».
Au cours de la dernière décennie, M. Xi a clairement indiqué que la Chine créerait de nouvelles opportunités par le développement, et apporterait davantage de stabilité et de certitude dans un monde instable.
« A mesure qu’elle se développera, la Chine contribuera davantage à la prospérité commune du monde », a déclaré M. Xi.
Lors de sa rencontre avec l’Emir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, à Riyad, en décembre, M. Xi a évoqué la Coupe du monde de la FIFA organisée par le Qatar, déclarant que l’événement avait injecté une énergie fraîche et positive au monde incertain d’aujourd’hui. M. Tamim a remercié la Chine pour sa contribution à la Coupe du monde, soulignant que des entreprises chinoises avaient construit le principal stade et que l’arrivée de deux pandas avait apporté une contribution à l’atmosphère festive des jeux.
Le stade mentionné par M. Tamim est le stade de Lusail, qui a accueilli la finale de la Coupe du monde entre l’Argentine et la France. Il est considéré par beaucoup comme une réalisation emblématique de l’Initiative « la Ceinture et la Route » (ICR).
L’ICR, proposée par M. Xi en 2013, a également aidé l’Indonésie à construire son premier chemin de fer à grande vitesse. Après le Sommet du G20 à Bali, M. Xi et le président indonésien, Joko Widodo, ont assisté à l’opération d’essai du chemin de fer à grande vitesse Jakarta-Bandung par liaison vidéo. Ce chemin de fer, construit conjointement par les deux pays, devrait faciliter la circulation des marchandises et des personnes, et augmenter les revenus locaux.
Actuellement, 151 pays et 32 organisations internationales ont signé des documents dans le cadre de « la Ceinture et la Route », ce qui profite aux pays participants.
Le port du Pirée, en Grèce, est devenu l’un des ports à conteneurs à la croissance la plus rapide au monde depuis qu’une entreprise chinoise a rejoint son exploitation.
Une autre proposition importante soulevée par M. Xi en 2013 était la communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Elle a été inscrite dans les Statuts du Parti et dans la Constitution du pays, incorporée dans d’importants documents des Nations unies et d’autres organisations internationales ou mécanismes multilatéraux.
Lors du Sommet du G20, M. Xi a exhorté tous les pays à adopter la vision d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et à prôner la paix, le développement et la coopération gagnant-gagnant.
« Tous les pays devraient remplacer la division par l’unité, la confrontation par la coopération et l’exclusion par l’inclusion », a déclaré M. Xi dans son discours.
Il a également promis solennellement au monde : « Quel que soit le stade de développement qu’elle atteint, la Chine ne prétendra jamais à l’hégémonie et ne se livrera jamais à l’expansion ».
Il estime que tant que les principaux pays maintiendront la communication et se traiteront avec sincérité, le « piège de Thucydide » pourra être évité.
La Chine a montré au monde qu’un pays pouvait se développer et progresser sans s’engager dans l’expansionnisme, et qu’il pouvait aider d’autres pays à se développer en même temps, a déclaré le président iranien, Ebrahim Raïssi, dans un article signé publié avant sa visite en Chine en février.
En réponse à l’initiative de M. Xi, les délégations de l’Arabie saoudite et de l’Iran ont tenu des pourparlers au début du mois, à Beijing. Les deux pays sont parvenus à un accord sur la reprise de leurs relations diplomatiques, et la réouverture des ambassades et des missions dans un délai de deux mois.
L’une des rencontres diplomatiques les plus médiatisées de M. Xi au cours des derniers mois a été son premier entretien en tête-à-tête avec le président américain, Joe Biden, depuis que ce dernier a accédé à la présidence. Au cours de cet entretien de plus de trois heures, qui s’est tenu à Bali, le 14 novembre, M. Xi a déclaré à M. Biden que les relations entre la Chine et les Etats-Unis ne devaient pas être un jeu à somme nulle où une partie gagne ou prospère aux dépens de l’autre, et que les succès de la Chine et des Etats-Unis représentaient des opportunités, et non des défis, pour l’une et l’autre partie.
« La Chine ne cherche pas à modifier l’ordre international actuel ni à s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats-Unis, et n’a pas l’intention de défier ou de remplacer les Etats-Unis », a déclaré M. Xi.
Selon M. Biden, les Etats-Unis respectent le système de la Chine et ne cherchent pas à le changer. Les Etats-Unis ne cherchent ni à lancer une nouvelle Guerre froide ni à revitaliser leurs alliances contre la Chine. M. Biden a également déclaré que les Etats-Unis ne soutenaient pas « l’indépendance de Taiwan », ni « deux Chines » ou « une Chine, un Taiwan », et n’avaient pas l’intention d’entrer en conflit avec la Chine.
Lors de ses rencontres avec les dirigeants européens, M. Xi a souligné qu’en ce qui concerne la crise ukrainienne, la Chine soutenait le cessez-le-feu, la cessation du conflit et les pourparlers de paix.
En février, la Chine a présenté une proposition de paix en 12 points sur la crise ukrainienne, affirmant que la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays devaient être effectivement garanties et que le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la Charte des Nations unies, devait être strictement observé. « Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées, et la guerre nucléaire ne doit pas être menée », indique le document.
Xi est un dirigeant qui propose une vision et des plans pour promouvoir la résolution des problèmes majeurs auxquels l’humanité est confrontée, a déclaré Keith Bennett, spécialiste de longue date de la Chine et vice-président du 48 Group Club au Royaume-Uni.
PIONNIER DE L’AVANCEMENT HUMAIN
Lorsque M. Xi a prononcé son discours du Nouvel An 2023, des ouvrages sur l’étagère derrière lui dans son bureau ont attiré l’attention, parmi lesquels l’Histoire générale de la Chine, les Poèmes complets des Tang, l’Histoire globale et les Oeuvres complètes de William Shakespeare. M. Xi, qui a fait de la lecture son passe-temps favori, est connu pour puiser la sagesse dans les écrits pour la gouvernance du pays.
Après le 20e Congrès national du PCC, M. Xi s’est rendu dans la province du Henan, dans le centre de la Chine, et a visité le Yinxu, les ruines de la dynastie Yin. Le site, vieux de 3.300 ans, était la capitale de la dynastie Shang (Yin) durant la fin du régime et constitue les premiers vestiges confirmés de cette période. En entrant d’un pas lent dans le musée du Yinxu, M. Xi a observé attentivement les objets exposés : pièces de bronze et de jade, inscriptions sur os d’oracle et autres reliques.
« Il y a longtemps que je voulais venir ici », a déclaré M. Xi. « Je viens ici assoiffé d’une compréhension plus profonde de la civilisation chinoise de sorte que nous puissions faire en sorte que le passé serve au présent, et puiser des inspirations pour mieux construire la civilisation chinoise moderne. »
Avec une histoire longue et continue, la civilisation chinoise a façonné notre grande nation, et cette nation continuera à être grande, a ajouté M. Xi, exhortant à des efforts pour promouvoir la culture traditionnelle, qui, selon le dirigeant, est la « racine » des nouvelles théories du Parti.
Xi a proposé de combiner les principes de base du marxisme avec la culture traditionnelle, estimant que ce n’était que lorsque la modernisation d’un pays était enracinée dans le sol fertile de son histoire et de sa culture qu’elle pouvait s’épanouir et perdurer.
En 2014, lors d’une visite à l’Université normale de Beijing, M. Xi a déclaré qu’il était défavorable à ce que les poèmes et essais classiques chinois soient retirés des manuels scolaires. En novembre 2013, il s’est rendu à Qufu, ville natale de Confucius, et l’année suivante, il a pris la parole lors d’une commémoration internationale de l’ancien philosophe chinois. En 2021, lors de sa visite d’un parc dédié à Zhu Xi, dans la province du Fujian, dans l’est de la Chine, M. Xi s’est arrêté longtemps devant les mots du célèbre philosophe confucéen chinois du 12e siècle. Selon les célèbres paroles de Zhu Xi, une nation est fondée sur son peuple, et la société est également établie pour les intérêts de son peuple. Lors d’une précédente session d’étude en groupe du Bureau politique du Comité central du PCC, M. Xi avait cité ces paroles de Zhu Xi, soulignant qu’aucune considération politique n’est plus importante que le peuple.
Xi a plusieurs fois déploré l’humiliation et la défaite subies par la nation chinoise, dotée d’une civilisation vieille de 5.000 ans, et longtemps à l’avant-garde du monde.
Il a notamment estimé que la modernisation chinoise avait obtenu des résultats significatifs « à grands frais et avec de grandes difficultés ». Il a insisté sur le fait que la Chine devait par conséquent tracer sa propre voie vers la modernisation. Les experts estiment que la modernisation chinoise, qui offre une nouvelle forme de progrès humain, dissipe le mythe selon lequel « la modernisation équivaut à l’occidentalisation ». M. Xi a déclaré que des efforts devaient être déployés pour atteindre une efficacité supérieure à celle du capitalisme tout en maintenant plus effectivement l’équité au sein de la société.
D’après Zheng Yongnian, professeur à l’Université chinoise de Hong Kong (Shenzhen), la modernisation chinoise est un moyen de faire face aux problèmes auxquels tous les pays sont confrontés. La source de sa vitalité est avant tout le développement économique durable, a-t-il déclaré.
L’universitaire britannique Martin Jacques estime que si la Chine parvient à s’attaquer aux inégalités de la même manière qu’elle a vaincu la pauvreté absolue, cette modernité plus juste et plus inclusive aura un impact mondial considérable.
Xi est fier et confiant dans les réalisations et les perspectives de la modernisation. Il a déclaré : « La Chine a été en mesure de regarder le monde d’égal à égal », faisant référence à la montée en puissance du pays. Cela ne signifie toutefois pas la poursuite d’une domination unilatérale, et encore moins un choc de civilisations. Il a cité la célèbre métaphore du « lion endormi » pour la Chine et a noté : « Aujourd’hui, le lion s’est réveillé. Mais il est pacifique, aimable et civilisé ».
Il a souligné que la Chine ne suivrait pas les traces de certains pays qui se sont modernisés par la guerre, la colonisation et le pillage, et que la Chine défendait la paix, le développement, la coopération et le bénéfice mutuel, qui sont déterminés par le système et la culture chinois.
L’année dernière, une phrase indiquant que le Parti « met à l’honneur les valeurs communes à toute l’humanité que sont la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté » a été inscrite dans les Statuts du Parti.
Xi a également proposé avec modestie que le socialisme au stade primaire devait étudier consciencieusement et s’inspirer des réalisations bénéfiques de la civilisation créée par le capitalisme. « La cause de la promotion de la modernisation chinoise, qui est une entreprise sans précédent et pionnière, rencontrera inévitablement toutes sortes de risques, de défis, de difficultés et même de tempêtes dangereuses, dont certaines sont prévisibles et d’autres non », a déclaré M. Xi. « Exploitons notre esprit de combat indomptable pour ouvrir de nouveaux horizons à notre cause ».
« Ceux qui travaillent réussiront et ceux qui marchent arriveront à destination. Une personne qui agit laissera un bon nom dans l’histoire », a-t-il déclaré.