Tunisie : début du 18e sommet de la Francophonie autour de défis actuels
►Le coup d’envoi des travaux du 18e Sommet de la Francophonie a été donné, samedi dans l’île de Djerba (sud-est tunisien), par le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed.
[ TUNIS ] « Nous sommes tous conscients des bouleversements que connaît le monde actuellement, et mon pays (a) toujours (été) prêt à honorer ses engagements internationaux dans les divers domaines concernés ».
« La tenue de ce sommet est le fruit d’un énorme travail collectif et, pour aboutir à des résultats concrets, nous devons (nous) focaliser sur la solidarité et le développement de l’espace francophone (…) la numérisation n’a pas de sentiments, c’est à l’être humain de tracer les objectifs à atteindre au service de l’humanité et des valeurs planétaires à partager en toute justice », a déclaré le chef d’Etat tunisien.
Une présence de grande envergure
Après deux reports successifs, le 18e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se tient ce week-end à Djerba, en Tunisie, en présence d’une trentaine de dirigeants de l’espace francophone.
Plus d’une trentaine de chefs d’Etat, de gouvernements ainsi que de hauts dirigeants et chefs d’institutions régionales et internationales sont présents à Djerba dans le cadre de ce sommet qui coïncide avec le cinquantenaire de l’OIF.
Parmi les premiers hauts dirigeants arrivés au siège central du Sommet figurent la cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden, la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo et le président du Conseil européen, Charles Michel, outre le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a pu constater un correspondant de Xinhua.
Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, était à l’accueil de ses hôtes, aux côtés de la secrétaire générale de l’OIF, avant le coup d’envoi officiel de l’événement.
Outre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, des dizaines de leaders africains, européens et du monde entier sont présents à Djerba, à savoir le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le président gabonais Ali Bongo Ondimba, le président nigérien Mohamed Bazoum, le président togolais Faure Gnassingbé, le président rwandais Paul Kagame, le président seychellois Wavel Ramkalawan ainsi que le président ivoirien, Alassane Ouattara, entre autres.
Ont également marqué, par leur présence, les travaux de ce sommet, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, qui a passé la présidence de la Francophonie à la Tunisie, pour le prochain mandat de deux ans, le Premier ministre albanais, Edi Ram, le Premier ministre du Monténégro Dritan Abazovic et le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Jean-Michel Sama Lukonde.
Un sommet qui retrace le rêve de quatre visionnaires
Le projet francophone est né de la volonté de quatre dirigeants, en l’occurrence Habib Bourguiba (Tunisie), Léopold Sedar Senghor (Sénégal) et Hamani Diori (Niger) ainsi que le Prince Norodom Sihanouk (Cambodge) suite à une conviction quant à la nécessité de se trouver dans un espace commun autour du français à l’instar du Commonwealth. Leur vision oscillait autour d’une ambition : tirer profit de l’usage commun de la langue française, au service de la solidarité, du développement et du rapprochement entre les peuples.
« L’usage de la langue française a perdu quelques points au profit de la langue anglaise, en Europe et au sein de certaines organisations internationales », a affirmé la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo.
D’autre part, elle a indiqué que le nombre d’utilisateurs de la langue française dans le monde avait augmenté ces quatre dernières années de 7%, ce qui équivaut à 21 millions de nouveaux utilisateurs de cette langue.
Elle a fait savoir que le dernier rapport sur la langue française dans le monde a montré que cette augmentation est due au développement démographique du continent africain, qui compte 30 pays membres de l’Organisation.
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D’après Louise Mushikiwabo, l’OIF œuvrera à redoubler d’efforts pour remédier au recul du français dans les organisations internationales, en plus des réformes des structures au sein de l’OIF et de bon nombre de dossiers, à savoir la santé, l’enseignement, les droits des femmes, les nouvelles technologies, l’économie numérique et l’environnement, sans oublier les défis des répercussions de la COVID-19, des changements économiques et climatiques et du conflit russo-ukrainien auxquels les pays membres font face.
Les travaux du 18e sommet de la Francophonie seront couronnés par l’adoption de la Déclaration de Djerba, qui comportera les grandes orientations de l’OIF pour le nouveau mandat des deux prochaines années, dont la présidence sera assurée par la Tunisie ainsi que les priorités phares de la stratégie économique de développement de l’OIF à l’horizon de 2030.