Lutte contre l’orpaillage clandestin en Côte d’Ivoire : Les Dozos vont intensifier la sécurisation les sites d’extraction de l’or
►La Fédération Nationale des Confréries Dozo de Côte d’Ivoire (Fenacodoci) et le Syndicat national des agriculteurs Miniers de Côte d’Ivoire (Synamici). conjuguent désormais ensemble dans sa lutte contre l’orpaillage clandestin en Côte d’Ivoire. Ces deux entités ont signé une convention, le lundi 22 août 2022, pour mutualiser leurs efforts en vue d’enrayer ce phénomène.
Afrique54.net – Conduits par Dosso Sory, le président de la Fédération Nationale des Confréries Dozo de Côte d’Ivoire (Fenacodoci), les chasseurs traditionnels et les forgerons ont pris d’assaut la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro. Ils répondaient, ainsi, à l’invitation de Fanny Idrissa, le premier responsable du Syndicat national des agriculteurs Miniers de Côte d’Ivoire (Synamici).
«À chaque discours, le chef de l’État parle de l’orpaillage clandestin. En tant que structure qui lutte contre ce fléau, il s’agissait pour nous de trouver des solutions et faire des propositions pour aller de l’avant. Nous avons constaté que les personnes utilisées pour sécuriser les sites étaient les Dozos. Ces derniers connaissent la terre, maîtrisent la brousse et sont des hommes courageux.
Aussi, avons-nous approché le président Dosso Sory pour voir comment la cellule sécuritaire de son organisation pourrait être mise à notre disposition pour empêcher que les clandestins déguerpis par le Groupement de sécurisation et de lutte contre l’orpaillage illégal (GS-LOI) ne recolonisent les sites», a-t-il expliqué.
En outre, le président du Synamici a invité les populations désireuses d’exploiter l’or à se mettre en conformité avec les textes en vigueur dans le pays. «On n’a pas besoin de faire l’extraction clandestine. Tous les dispositifs sont aux côtés des populations à condition de créer une structure coopérative minière pour que l’État les accompagne dans cette pratique dans la légalité. Cela permet de préserver la nature. C’est notre rôle de mettre les populations en conformité avec la loi», a-t-il renchérit.
Pour les Dozos, cette invitation est de bon augure. Raison pour laquelle le président de la Fenacodoci ne tarit pas de gratification avec une bonne mesure d’engagement. «Nous remercions le Synamici de nous avoir approchés et de nous demander de mettre à sa disposition la Société Nouvelle d’Intervention Rapide (SNIR), notre structure sécuritaire. Désormais, quand l’État va dégager un site d’orpaillage illégal, les Dozos de cette région seront recrutés et formés pour le surveiller», a indiqué le président Dosso Sory.
Par ailleurs, le patron de la Fenacodoci a exhorté les forgerons à ne pas poser d’actes répréhensibles. «Se mettre en conformité avec la loi permet de renforcer la paix et la cohésion sociale. J’invite tous les forgerons à venir du côté de la loi. Les acteurs de ce noble métier ne doivent pas fabriquer des fusils pour les bandits et les délinquants. Occupez pleinement votre place dans le processus de consolidation du tissu social initié par le président Alassane Ouattara», a-t-il exhorté.
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Embouchant, également, la trompette de la paix, Dr Michael Louoba, le président du Mouvement National pour la Réconciliation et la Paix (MNRP) a exprimé la fierté de son organisation d’être aux côtés du président Dosso Sory. «C’est un homme de paix. Nous, les jeunes, ne pouvons qu’apprendre auprès de lui et de nos parents afin que la Côte d’Ivoire bénéficie d’un meilleur héritage. Nous vivons tous ensemble mais pourquoi à la veille des élections, nous devenons ennemis ? Depuis ce pupitre, j’appelle tous les jeunes du pays à suivre l’exemple des présidents Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Si ces trois personnalités ont accepté de se rencontrer dans l’intérêt la Côte d’Ivoire, pourquoi pas nous ?», a-t-il interpellé.
Les efforts du président Fanny Idrissa pour organiser l’exploitation minière artisanale et améliorer le quotidien des populations rurales ont été récompensés au cours de cette rencontre. L’Organisation Panafricaine Life Builders lui a décerné le Grand Prix du secteur minier de la cuvée 2022 du Grand Prix Résilience et Durabilité.
Selon Sylvain N’Guessan, le président de cette structure, il s’agissait de récompenser le mérite d’un acteur clé de la paix sociale. «Aider les populations, notamment les jeunes, à se prendre en charge, c’est œuvrer pour la paix. Fanny Idrissa a pris son bâton de pèlerin pour sensibiliser les populations de toutes les régions du pays contre les dangers de l’orpaillage clandestin. Mieux, il les organisées pour qu’elles puissent mener dans la légalité l’activité d’extraction de l’or et améliorer, ainsi, leur quotidien. Ce sont ces actions qui ont pesé dans de tout leur poids dans la balance du jury», a-t-il expliqué.
À la suite du président Fanny Idrissa, plusieurs Dozoba ont été distingués par la Fédération Nationale des Confréries Dozo de Côte d’Ivoire pour leur contribution à la paix dans leur localité.
Pour sa part, Gnaora Konan, le représentant de Kouadio Konan Bertin, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion nationale, a félicité le Synamici et la Fenacodoci pour leurs actions positives de consolidation de la cohésion sociale et de prévention des conflits. «Le ministre Kouadio Konan Bertin apprécié, avec une joie immense, le choix de Yamoussoukro pour cette rencontre. Oui, Yamoussoukro est la ville consacrée à la paix. C’est le village de Félix Houphouët-Boigny. En effet, distinguées Dozo, votre regroupement est une association pieuse c’est-à-dire elle est basée sur des principes et des règles précises.»
Les autres temps forts de cette cérémonie ont été la lecture de la charte du Dozoya et la signature de la convention de partenariat entre le Synamici et la Fenacodoci.
Plusieurs personnalités ont participé à cette cérémonie de signature de convention. Notamment, Kouadio Arnaud, le Secrétaire général de la préfecture de Yamoussoukro, le vénérable Konan Gbeugré, le sénateur du District de Yamoussoukro, les têtes couronnées et les guides religieux.
© Afrique54.net │ Stéphane Beti , depuis Abidjan
