Ciel sombre entre Yaoundé et Paris : En visite commando, Emmanuel Marcon fait sa première boude après sa descente de l’avion à Yaoundé
► Un déplacement de 36 heures chrono, comme son prédécesseur en 2015, qui témoigne en langage diplomatique, de l’urgence et de la tension qui plane dans l’air dans les relations entre Paris et Yaoundé.
Afrique54.net │Visite éclair pour certains, de travail pour d’autres, mais avec la peur au ventre pour la partie française. Peur de perdre les 6 pays de la CEMAC, en voulant à tout prix fléchir un seul, le Cameroun. Ce sera probablement une rencontre au sommet, ponctuée de diplomatie, de tact, mais surtout des yeux doux à l’actuel locataire d’Etoudi, dont l’usure temps à fini par faire plier Paris en 4.
Et pour le peu que l’on puisse entrevoir à l’avance, il faudrait aller le chercher dans l’histoire récente des relations entre le Cameroun et la France pour lire entre les lignes. Elles sont tendues, tumultueuses et saccadées de part et d’autres qui ont fait dire à certains que le Cameroun fait partie des pays où le sentiment « anti français » est le plus perceptible dans les actes
Un ciel nuageux
La colère est bien réelle de part et d’autre des deux capitales, depuis plus d’une décennie. Paris a fini par découvrir trop tard certes, ce que dissimulait la docilité fourbe de Paul BIYA. Le doyen des Chefs d’état africains quand à lui, est au parfum des manœuvres sous-jacentes entreprises par la France, comme en 2007, pour l’évincer de la tête du Cameroun, démocratiquement en 2011 ou par la force après cette date. Toute chose qui cristallise l’attention d’un peuple aux aguets des jeux de transition à venir.
La rancune est tenace pour ce peuple qui a encore au travers de la gorge, les massacres de la France sur son sol, comme d’ailleurs partout ailleurs en Afrique. La particularité du pays de Paul BIYA est qu’il a réussi à fédérer toute la sous région dans son mutisme pesant qui brouille toute visibilité sur ses choix. Ajouter à cela, les erreurs managériale et tergiversations du locataire de l’Elysée ainsi que l’incapacité de ses officines stratégiques à s’adapter aux mutations des sociétés africaines.
Yaoundé !
Première étape de ma visite au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Nous continuons à œuvrer pour renouveler la relation entre l’Afrique et la France. pic.twitter.com/yZLuipxqWF— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 25, 2022
« Boudes »
Vraisemblablement, Emmanuel MACRON qui foulé le tarmac de l’Aéroport International de Yaoundé-Nsimalen où on l’a vu « boudé » le verre d’eau à lui offert par le Premier ministre Cameroun Dr Joseph DION NGUTE sans avoir « accordé une accolade au commandant des troupes », n’est donc pas en bon voyage au Cameroun. Après que Paul BIYA n’ait pas permis le renouvellement des Accords de Défense avec la France. Et ait choisi en pleine guerre Russo-ukrainienne, la Russie, était un signal fort pour Paul BIYA de montrer au reste du monde que la France de MACRON ne tient pas le Cameroun. D’ailleurs, le Cameroun a exprimé un vote nul à l’Onu, contre des sanctions à appliquer à la Russie. La France a perdu la main sur le Cameroun, dans quasiment tous les domaines. Il faut donc se rassurer que transition ne sera pas chaotique pour cette dernière.
« Je pense qu’il est plutôt important pour le président français de se rassurer que l’environnement reste propice pour les Français qui voudraient investir ici. Parce que rien ne sert d’investir dans les troubles ou le désordre et c’est en cela peut-être que l’aspect politique peut intéresser Emmanuel Macron. Le Cameroun reste sur l’incertitude de l’après Biya, il y a plusieurs choses qui peuvent arriver », explique Ernesto Yene.
Dans ce cas précis des géostratégies voient dans cette visite d’Emmanuel MACRON, une sorte d’aveu d’échec de la France sur le Cameroun. Et la vrai raison in fine est de croiser les intérêts français aux dernières volontés de Paul BIYA sur la SUCCESSION au Cameroun.
A 89 ans, bien que le président camerounais n’ait plus sa vigueur, il sait pouvoir compter sur sa sagesse pour assurer un vent d’espérance à un Peuple qui a soif de liberté et d’indépendance.
© Afrique54.net │Thierry EBA, depuis Yaoundé
