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Les coraux sont de retour au Kenya grâce à une initiative locale


Des villageois de Kuruwitu chargent sur un bateau des blocs de ciment destinés à faciliter la pousse du corail, afin de les installer dans une zone isolée en pleine mer.

 

La plage de Kuruwitu, au Kenya, est totalement déserte. Des bancs de sable scintillant complémentent l’eau bleu azur. L’odeur familière du sable et du sel marin emplit l’air.

Quand, il y a dix ans, les habitants du village ont constaté une diminution des stocks de poissons, ils ont alors décidé de créer une zone de conservation avec l’aide de partenaires.

Dickson Gereza, spécialiste de la conservation marine et responsable du « Projet corail », explique que la pollution est le plus grand ennemi de l’océan : « les gens sont irresponsables », se lamente-t-il. « L’océan est une ressource utile, mais les humains le saccagent. Il est important de se débarrasser correctement des déchets pour sauver l’océan. »

Une plage isolée du comté de Kilifi, au Kenya.

 

Le premier projet local de conservation des coraux

NEW YORK, USA, le 26 Juillet 2022 -/African Media Agency(AMA)/La communauté a intégré que la surpêche, le changement climatique et la surpêche de poissons et de coraux, entraînée en partie par le commerce des aquariums domestiques, devaient être abordés avant que l’écosystème marin ne soit irrémédiablement endommagé.

En 2005, les habitants de la région ont pris une mesure sans précédent en créant une zone de protection marine (ZPM) de 30 hectares. Il s’agissait de la première zone corallienne gérée localement au Kenya. Douze ans plus tard, la zone s’est remarquablement reconstituée.

Katana Hinzano est un défenseur de l’environnement au sein de l’organisation Oceans Alive, où il participe à la fabrication de blocs de coraux et d’élevages alternatifs, à l’aide de ciment et de sable. Il souligne le lien entre la mer et l’être humain : « la mer est précieuse pour ceux vivant près d’elle. Les pêcheurs et les propriétaires d’entreprises liées à la pêche dépendent des ressources de la mer. Nous avons tous un rôle à jouer pour nous assurer que nous profitons de la mer et la laissons intacte pour les générations futures. »

La pêche étant interdite dans la zone, les poissons ont gagné en nombre, en taille et en diversité. La zone est devenue un lieu de reproduction, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de poissons au-delà de la zone.

Ainsi, les pêcheurs voient leurs prises augmenter par effet boule de neige. Dans le même temps, la biodiversité a augmenté de façon spectaculaire, faisant de Kuruwitu une destination pour l’écotourisme, créant des emplois pour les guides, les capitaines de bateaux et les gardes forestiers.

« La mer est précieuse pour moi parce qu’elle représente la vie », déclare Goodluck Mbaga, écologiste et guide honoraire du Kenya Wildlife Service. Elle fournit de la nourriture, contribue à l’économie et procure des revenus et des loisirs. Nous devons tous apprendre à préserver l’océan car nous n’avons pas encore exploité tout son potentiel. »

Un lit métallique rehaussé d’une maille en plastique utilisé pour restaurer des coraux dans le comté de Kilifi, au Kenya.

 

Lit métallique et filet en plastique

Pour aider les coraux à se régénérer, les experts d’Oceans Alive et de la Kuruwitu Conservation and Welfare Association travaillent main dans la main. Tout commence par un lit en métal auquel est fixé un filet en plastique. Des bouchons de ciment et de sable sont séchés puis fixés au lit pour créer une « pépinière ». Après avoir trempé dans la mer pendant des semaines, le lit est prêt pour la transplantation et sera déposé sur le fond marin. Les organismes marins peuvent alors se fixer à la structure.

La cogestion des ressources marines devrait être la voie à suivre pour la gestion écosystémique des paysages marins de la région. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en collaboration avec ONU-Habitat, a lancé le projet « Go Blue » afin d’aider les villes situées à proximité des océans à prospérer.

 

 

Le prix de l’Équateur du PNUD

  • Kuruwitu Conservation travaille avec l’unité locale de gestion des plages (BMU), le département de la pêche de l’État kenyan et la Wildlife Conservation Society (WCS) pour élaborer un plan de cogestion qui couvrira une zone océanique de 800 hectares au large de la côte kenyane.
  • Ce territoire comprend un littoral de 12 km, six sites de débarquement et trois villages, avec une population d’environ 30 000 personnes.
  • En 2017, le travail de Kuruwitu Conservation lui a valu de recevoir le prix de l’Équateur, organisé par l’Initiative Équateur au sein du Programme des Nations unies pour le développement, le PNUD.
  • Ce prix est décerné tous les deux ans, pour récompenser les efforts exceptionnels des communautés pour réduire la pauvreté par la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

 

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