Gouvernance aux Comores : Le RIDJA-PACTEF accuse Azali Assoumani de dérive monarchique
►► Dans son communiqué du 06 août 2024, le RIDJA-PACTEF accuse le colonel Azali Assoumani de dérive monarchique.
Afrique54.net | Si on s’en tient les termes du communiqué, après sa soit disante ‘’réélection’’ contestable et contestée, au mépris des institutions constitutionnelles de l’Union des Comores mais aussi en plein déni de la charte des Nations-Unies et du respect des droits fondamentaux, le colonel Azali Assoumani, que l’on pourra appeler désormais Guide, Grand Timonier, l’Esprit incarné, franchie un pas vers la monarchie aux Comores.
Privilèges accordés au fils d’Azali
« En effet, le 06 août 2024, dans une décision controversée et inconstitutionnelle, digne des régimes monarchiques et dictatoriaux, le colonel Azali Assoumani a attribué à son fils des prérogatives présidentielles et constitutionnelles rappelant des pratiques monarchiques plutôt que démocratiques », relève le RIDJA-PACTEF.
« Ce texte de népotisme flagrant renforce les vives et légitimes inquiétudes quant à la légalité des actes qui seront pris en vertu d’un décret de la honte manifestement inconstitutionnel et politiquement contesté. Ce décret de la honte constitue et marque un tournant critique et inquiétant pour l’avenir républicain et démocratique de l’Archipel des Comores », souligne le RIDJA-PACTEF.
Risque de succession dynastique
« Si d’aventure Azali Assoumani devait être indisposé, son rejeton prendrait la place sans coup férir avec l’assentiment d’un parlement dévoué du type Corée du Nord », s’alarme le parti de Maître Saïd Larifou.
Pour cette formation politique, voilà l’une des conséquences du coup d’Etat électoral commis le 14 Janvier 2024 avec la bienveillance de la communauté internationale, l’établissement d’un droit successoral pour la famille Azali qui pourra prétendre à la dignité de Sultan de l’Archipel des Comores ne semble pas préoccuper ses partenaires de la communauté internationale.
On s’achemine progressivement vers la transformation des Comores en une monarchie dictatoriale qui de fait menace non seulement la stabilité politique de l’archipel, mais aussi la cohésion sociale et l’Etat de droit qui sont essentiels pour le développement du pays.
Relent de pouvoir familial
« Les contre-pouvoirs essentiels à tout système démocratique, sont tous sous la direction et le contrôle de ses enfants, sa femme, son neveu, ses cousins et ses affidés, ouvrant la voie à des abus de pouvoir et à une gouvernance autoritaire et familiale de l’Etat comorien », regrette le parti de l’ancien candidat à la Présidentielle.
« Malgré les conséquences nocives et négatives de la politique monarchique et répressive du colonel Azali Assoumani sur l’équilibre géopolitique régional, la communauté internationale ne pipe mots, se rendant même complice des engagements financiers internationaux accordés à Azali Assoumani dans des conditions de légalité et de sincérité douteuses », indique le RIDJA-PASTEF.
« Le peuple des Comores mérite un leadership qui respecte les principes républicains et œuvre pour l’intérêt général plutôt que pour des intérêts familiaux restreints », conclut-il.
© Afrique54.net | Lucien Embom