Lettre ouverte : Ibrahim Zakari crache ses vérités à Paul Biya
Dans une lettre de réconfort adressée au président camerounais Paul Biya, dans laquelle il déclare que le locataire d’Etoudi présente « un programme politique le mieux structuré » Ibrahim Zakari, Directeur général du Centre de Commerce Extérieur et des Relations Extérieures (Cere), peint en blanc son bilan aux « nombreuses réalisations et réussites » dans les domaines de l’eau, l’énergie, l’agriculture, les grands travaux routiers et portuaires, le développement urbain, la santé, l’éducation, les services, les nouvelles technologies et le sport.
Lettre ouverte
A
MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
OBJET : Lettre de réconfort
Monsieur le Président de la République, (que Dieu vous assiste)
Toutes mes pensées vont vers vous, je sais que vous faite face à une terrible déception par le comportement très excessif d’une poignée des compatriotes à l’étranger. Ils ont fait une terrible erreur. Dans la vie, ce sont des épreuves qui nous aident à grandir. C’est une nouvelle page qui se tourne vers vous. J’ai beaucoup d’espoir pour vous, et je n’ai aucune crainte quant aux belles surprises de la vie. Ne soyez pas défaitiste ; je garde en mémoire votre discours En 1991, au cours d’une visite effectuée dans le Nord à Garoua, Vous rassurez les Camerounais : « Quelles que soient votre tribu, votre religion, quelles que soient vos convictions politiques, vous êtes tous filles et fils d’un seul et même pays. Vous devez cohabiter dans la paix et le respect mutuel ».
« Au Cameroun, on n’a plus besoin de prendre le maquis pour exprimer ses idées ». Les réformes institutionnelles et politiques cachent mal les nombreuses réalisations économiques, sociales et infrastructurelles. La grande majorité des Camerounais vous aiment et sont prêt à vous renouveler leur confiance parce que vous présentez un programme politique le mieux structuré ; n’oubliez pas vos nombreuses réalisations et réussites : Des progrès importants ont été réalisés dans les domaines de l’eau, l’énergie, l’agriculture, les grands travaux routiers et portuaires, le développement urbain, la santé, l’éducation, les services, les nouvelles technologies et le sport.
ENERGIE
Avant le 6 novembre 1982, le Cameroun ne comptait que deux barrages hydroélectriques. Le premier, inauguré le 5 février 1954, sous l’administration coloniale française, fut bati sur le fleuve Sanaga à Edéa. D’une capacité de 267 MW, ce barrage alimente le réseau interconnecté Sud. La deuxième, érigée 55 km en amont d’Edéa, à Song Loulou et inaugurée en 1981, affiche une capacité de production de 338 MW.
Afin de résoudre définitivement le déficit en énergie, de nombreux grands projets ont été lancés ou réalisés : la Centrale à fioul de Dibamba près de Douala, opérationnelle depuis 2009, produit de l’électricité à partir d’une centrale thermique d’une capacité de 86 Mw ; le barrage réservoir de Lom-Pangar. D’une capacité de 6 milliards de m3 d’eau, ce projet capital va apporter à notre pays le complément d’énergie dont il a besoin ; le barrage hydroélectrique de Memve’elé qui alimentera une centrale d’environ 200 mégawatts afin de renforcer en énergie le réseau interconnecté Sud et d’approvisionner le complexe industriel et portuaire de Kribi ; le barrage hydroélectrique de Mekin, 15 Mw ; la Centrale à gaz de Kribi, d’une capacité de 216 Mw, extensible à 300 mégawatts, associée à une ligne de transport d’énergie de 225 kilovolts de 100 km pour l’évacuation de l’énergie produite à Edéa.
En attendant la mise en service de certains de ces barrages, un programme thermique avait été mis en place à travers l’installation de centrales thermiques dans les villes de Bamenda, Ebolowa, Mbalmayo et Yaoundé. Ces centrales fonctionnent au fuel léger et ont une capacité totale de 100 Mw dont 60 mégawatts pour celle de Yaoundé et 10 mégawatts chacune pour les autres. Outre la construction de nouveaux ouvrages, l’accent a aussi été mis sur la réhabilitation des infrastructures énergétiques existantes, notamment le barrage de Lagdo et les centrales de Song-Loulou et Edéa. Un vaste programme de connexion des populations villageoises au réseau électrique a été mis en place dans l’ensemble du pays.
EAU POTABLE
Dans le cadre du renforcement et de l’amélioration de l’alimentation des populations en eau potable, les efforts ont porté sur la construction des forages et points d’adduction d’eau potable dans les dix régions du pays, ainsi que la réhabilitation des points d’eau existants. La construction de l’usine de la Mefou va soulager les populations de Yaoundé. Dans le cadre du programme de développement des secteurs urbains et de l’approvisionnement en eau, l’on a procédé à la réalisation des extensions des réseaux à travers 36 km de linéaire dans la ville de Douala, ainsi qu’à la finalisation des contrats pour la pose de 39 km de canalisations dans les centres secondaires. En 2017, l’Etat a lancé le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paeppys), qui ambitionne de combler le déficit en eau potable en injectant 400 000 m3 d’eau dans le réseau.
INFRASTRUCTURES ROUTIERES
Pour ce qui est des grands travaux routiers et portuaires, le Cameroun compte aujourd’hui près de 50.100 km de routes principales, dont 6.000 km de routes bitumées. Ce chiffre ne tient pas compte des voiries aménagées dans les grandes agglomérations. Le pays compte aussi un réseau de transit de plus de 6.080 km desservant la sous-région, avec 3.297 km de routes bitumées et 2.300 km de projets de routes à bitumer. Parmi les plus importantes réalisations de ces dernières années, on peut citer, sans être exhaustif, la construction en profil autoroutier de la pénétrante nord de Yaoundé à Olembé ; la construction de la route régionale Ayos-Bonis située sur les corridors Douala-Bangui, Douala-N’Djamena ; le bitumage de la route Buea-Kumba; la route Obala-Batchenga-Bouam, l’axe Melong-Dschang ; la réhabilitation du pont de l’Enfance et de nombreux autres ouvrages d’art.
A LIRE EGALEMENT
En ce qui concerne les grands projets, des avancées notables sont enregistrées. C’est le cas notamment du projet d’aménagement des pénétrantes Est et Ouest de Douala ; de la construction du 2ème pont sur le Wouri à Douala ; du projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala.
S’agissant des infrastructures portuaires, le projet phare est la construction du complexe industrialo-portuaire de Kribi, qui comprend un terminal à conteneurs 400.000 EVP (conteneur équivalent à vingt pieds) dès la première phase ; et 800.000 EVP à terme ; un terminal aluminium (1,5 million de tonnes d’alumine et 1,5 million de tonnes d’intrants divers), un terminal hydrocarbures (3 millions de tonnes) ; un terminal polyvalent (2 à 3 millions de tonnes).
Dans le cadre du développement urbain, en dehors de l’aménagement de plusieurs voiries urbaines, le gouvernement a lancé un programme de construction de 10.000 logements sociaux à Yaoundé et Douala ; la construction de 500 logements témoins à Olembé à Yaoundé et 560 logements à Mbanga Bakoko à Douala. S’agissant de l’environnement urbain, des progrès significatifs sont perceptibles dans les deux grandes métropoles, Douala et Yaoundé, dont la physionomie a radicalement changé.
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SANTE
La santé n’est pas en reste. Des avancées notables ont été enregistrées tant au plan quantitatif que qualitatif. Jusqu’en 1982, les plus grands hôpitaux du Cameroun étaient : l’hôpital central de Yaoundé, l’hôpital Laquintinie de Douala, le Centre Jamot de Yaoundé et le Chu de Yaoundé. En périphérie, on comptait les hôpitaux provinciaux et les 49 hôpitaux départementaux correspondant à la division administrative du Cameroun de l’époque. La politique volontariste mise en œuvre par le Président Paul Biya a permis au paysage sanitaire de s’enrichir de nouvelles structures de référence, à l’instar de l’hôpital général de Douala (1987), l’hôpital général de Yaoundé (1988), l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (2002) et celui de Douala, le Centre national des urgences médico-chirurgicales de Yaoundé (Cury). Chaque région est aujourd’hui dotée d’au moins un hôpital de référence. Le Cameroun compte aujourd’hui 3164 formations sanitaires publiques et privées, dont 04 hôpitaux généraux, 05 hôpitaux centraux et assimilés, 13 hôpitaux régionaux et assimilés, 340 centres médicaux d’arrondissement et assimilés, 2547 centres de santé intégrés et assimilés.
L’offre publique en formations sanitaires toutes catégories est de plus de 70%. Les pouvoirs publics s’orientent également vers la formation d’un personnel de santé hautement qualifié. A la faveur de la réforme universitaire de 1993, le Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS) de Yaoundé, créé en 1969, a été transformé en Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales. Son rôle est de former des médecins de qualité.
Dans le secteur de l’éducation, des efforts considérables sont faits pour augmenter l’offre et améliorer la qualité de l’éducation ; et pour assurer une adéquation entre la formation et le marché de l’emploi.
EDUCATION
Dans l’éducation de base, on note la gratuité de l’enseignement primaire, en vigueur depuis une dizaine d’années ; le quadrillage systématique du territoire national par des écoles primaires ; la construction d’environ 500 salles de classe en moyenne par an ; les recrutements massifs des enseignants ; les subventions à l’enseignement privé d’environ 2 milliards de Fcfa par an ces dernières années ; l’institution du paquet minimum aux écoles publiques pour environ 2 milliards de Fcfa/an.
Dans l’enseignement secondaire général, technique et normal, les mêmes efforts sont fournis. La carte scolaire nationale s’est beaucoup enrichie au cours des 30 dernières années. Les lycées et collèges ont poussé partout comme des champignons et ne sont plus, comme jadis, l’apanage de quelques centres urbains.
L’enseignement supérieur n’a pas échappé à cette nouvelle dynamique impulsée par le chef de l’Etat. D’une seule Université en 1982 – l’Université de Yaoundé – le Cameroun compte aujourd’hui une dizaine de sites universitaires de même que de nombreuses Institutions privées d’enseignement supérieur.
NTIC
Dans le domaine des services et les technologies nouvelles, on retient notamment : le parachèvement de l’installation de 3.200 km de câble à fibre optique permettant de couvrir les dix régions du pays, une quarantaine de départements sur 58 et plusieurs chefs- lieux d’arrondissements ; la poursuite de la mise en place, avec le concours des partenaires au développement, d’un réseau à haut débit pour l’interconnexion des administrations publiques ; télé-enseignement et télé diplomatie dans le cadre du projet panafricain des services en ligne ; l’ouverture des télécentres communautaires polyvalents. Afin de permettre aux grandes villes camerounaises de se doter de réseaux de télécommunications modernes à haut débit, un programme d’investissement a été mis sur pied pour la construction des réseaux métropolitains en fibre optique dénommé « boucles optiques urbaines » dans les 10 régions.
L’agriculture, au sens large du terme, poursuit sa révolution silencieuse à travers la mise en œuvre des programmes de développement des productions végétales, animales, halieutiques et sylvicoles. Des avancées considérables sont enregistrées dans le domaine de la mécanisation agricole avec l’usine de montage de tracteurs d’Ebolowa grâce à la coopération indienne. L’amélioration du cadre de vie des populations et la gestion durable des ressources naturelles sont aussi à signaler. Le secteur rural a bénéficié de nombreux projets financés sur fonds PPTE tels que l’aménagement des pistes rurales et autres. En conclusion, l’ensemble de ces réalisations montre clairement que MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, vous creusé méthodiquement les sillons de l’agriculture de seconde génération.
SPORT
Par ailleurs, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, vous avez toujours accordé une place de choix au sport dans votre philosophie politique. D’ailleurs, il n’existe pas pour vous « de sports mineurs » ni « de sports majeurs ». Par exemple, le stade Ahmadou Ahidjo avait il y a quelque temps, reçu une cure de jouvence, de même que les stades annexes et les voies d’accès.
En plus, le développement des infrastructures sportives a connu un grand bond, dont les stades, mais aussi celles de transport comme les routes, les hôtels, les aéroports et les voies de Communication vous préoccupent MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. Par exemple, les stades de Garoua, d’Olembé à Yaoundé, devront être livrés d’ici peu. Les stades Omnisports de Bépanda ou de Japoma à Douala déjà opérationnels.
INSECURITE DANS LE NORD-OUEST ET LE SUD-OUEST
Soucieux du retour au calme et du bien-être des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie aux troubles à cause des violences perpétrées par des terroristes, vous avez décidé de la mise en place d’un plan humanitaire d’urgence d’un montant de 12,7 milliards de FCFA.
Ce plan, exécuté sur une durée de 18 mois, sera financé par l’Etat et grâce à l’élan de solidarité et de générosité éprouvé des Camerounais où qu’ils soient. Le Gouvernement camerounais sait également pouvoir compter sur le soutien de ses partenaires internationaux. La collecte des fonds de solidarité débute à Yaoundé, ce 21 juin 2018.
Quelques points saillants du plan d’assistance humanitaire d’urgence décidé par votre Haute autorité, et dévoilé par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le 20 juin 2018.
- La crise sociopolitique que connaissent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a commencé par des revendications corporatistes des syndicats d’enseignants et d’avocats.
- Le Gouvernement a déployé et continue de déployer d’incessants efforts pour négocier avec les représentants de ces deux catégories socioprofessionnelles. Deux comités ad hoc ont été créés à cet effet dès le mois de novembre 2016 sur votre très haute instruction.
- Vous avez pris d’importantes décisions pour répondre aux préoccupations formulées par les syndicats d’enseignants et d’avocats des deux régions. Vous avez d’ailleurs apporté des solutions qui vont au-delà des problèmes posés.
- Les représentants des syndicats d’enseignants ayant engagé les négociations avec les pouvoirs publics continuent de discuter avec le Gouvernement dans diverses instances de concertation.
- Vous avez en outre créé la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme. Cette Commission est à pied d’œuvre.
- Malgré tous vos efforts et du Gouvernement sous sa haute impulsion, des individus mal intentionnés se revendiquant d’un mouvement sécessionniste ont transformé des revendications légitimes en prétexte pour créer la terreur dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
- Les actes de terrorisme ont principalement ciblé le système scolaire, le tissu économique, les forces de maintien de l’ordre, l’administration et les autorités traditionnelles.
- Ces actes de terreur ont abouti à un bilan particulièrement lourd du côté des forces de défense et de sécurité: 84 décès enregistrés à ce jour.
- Vous vous employez à restaurer la paix et la sécurité dans les deux régions, dans le respect des lois et règlements de la République.
- La terreur entretenue par les bandes armées a conduit à des déplacements de populations à l’intérieur du territoire national et vers un pays voisin et ami, le Nigeria.
- Sous votre Haute autorité, le Gouvernement a commencé à apporter une réponse à la problématique des personnes déplacées internes et souhaite accroître les mesures de soutien avec la collaboration de ses partenaires et l’ensemble de bonnes volontés.
- Vous avez décidé de la mise en œuvre d’un plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, placé sous la coordination du Ministre de l’Administration Territoriale et doté d’un budget prévisionnel de 12,7 milliards de FCFA.
- L’appel à la solidarité et à la générosité pour le financement dudit plan s’inscrit dans le droit fil des actions gouvernementales antérieures comme ce fut le cas avec la crise humanitaire découlant du terrorisme de Boko Haram.
- Les domaines ‘intervention suivants ont été identifiés comme axes prioritaires de mise en œuvre de ce plan: la protection des personnes déplacées; la fourniture des denrées alimentaires et des produits de première nécessité; les soins de santé; l’éducation; a reprise des activités économiques, notamment agricoles; le logement et la reconstitution des documents d’état-civil et des pièces administratives individuelles.
LUTTE CONTRE BOKO HARAM
Entrée en guerre en 2014, l’armée camerounaise a considérablement réduit les agressions de ce mouvement terroriste qui brille aujourd’hui par quelques lâches attentats et coups de main dans la région de l’Extrême-Nord où le calme est revenu dans plusieurs localités
Il y a environ six ans, plusieurs localités de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun étaient massivement attaquées par des combattants lourdement armés de Boko Haram venus de leur base nigériane. Car ce mouvement insurrectionnel né dans ce pays voisin en 2009, rêvait d’intégrer une partie du Cameroun dans le projet de création de son califat chimérique. Traversant régulièrement la longue frontière, les assaillants s’en prenaient alors aux postes militaires, aux civils et multipliaient des attentats-suicides meurtriers ainsi que des razzias. Les étrangers présents dans la région étaient également ciblés. Au plus fort des attaques, on déplorait la mort de plusieurs compatriotes et de nombreuses prises d’otages avec demandes de rançon. Face à cette crise sécuritaire inédite, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, chef des Forces armées, vous avez décidé d’entrer en guerre contre Boko Haram. Vous avez annoncé en France, le 17 mai 2014, à l’issue du Sommet de Paris sur la sécurité au Nigeria. Car faut-il le souligner, le phénomène Boko Haram, dont le berceau historique se trouve au Nord-Est du Nigeria, s’était progressivement propagé aux quatre pays du pourtour du lac Tchad. « On vaincra cette secte terroriste », Vous avez lancé face à la presse dans la capitale française.
Revenu au pays, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, Votre détermination à éradiquer les agressions en terre camerounaise de ce groupe terroriste, avait d’abord, en fin tacticien, décidé de réorganiser Notre armée sur le théâtre des opérations afin de mieux déployer les unités de combat les plus aguerries au plus près de l’ennemi. D’où les décrets créant, le 14 août 2014, d’une part, la quatrième Région militaire interarmées (RMIA4) ayant pour ressort territorial la région de l’Extrême-Nord et le département du Mayo-Louti dans la région du Nord, et, d’autre part, la quatrième Région de gendarmerie. En installant le 20 août 2014 dans leurs fonctions les deux premiers responsables de ces nouvelles structures, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense d’alors leur avait assignés une mission claire : « Vous devez vous investir sans ménagement pour détruire et réduire cette secte à sa plus simple expression. Vous n’avez pas le choix. Vous devez réussir ou c’est vous qui allez disparaître », avait-il déclaré.
SACRIFICE SUPREME
Depuis lors, nos vaillants soldat n’ont laissé aucun répit aux adeptes de Boko Haram, allant même pour plusieurs d’entre eux jusqu’au sacrifice suprême dans la défense de l’intégrité territoriale du Cameroun. Ils l’ont fait tant et si bien qu’aucun centimètre carré du triangle national n’est à ce jour sous le contrôle des assaillants. Leur dévouement leur a valu plusieurs fois la reconnaissance de la Nation. Notamment, lors de la remise des dons en nature et en espèce par plusieurs composantes du corps social camerounais aux soldats déployés au front et aux populations victimes des exactions du mouvement jihadiste. On gardera en particulier en mémoire l’onde de choc ayant traversé le pays le 22 janvier 2017, après la mort de quatre officiers dans un crash d’hélicoptère alors qu’ils revenaient d’une mission. Ou encore, l’annonce du décès de plusieurs soldats tombés sur le champ d’honneur.
Par ailleurs, le 14 août 2015, le gouvernement sous votre contrôle, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ; avait annoncé la mobilisation de 2 450 militaires camerounais pour participer à la Force multilatérale mixte de la Commission du bassin du lac Tchad, une coalition des forces armées comprenant en outre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Bénin, en vue de lutter collectivement contre Boko Haram dont les attaques avaient pris une envergure régionale.
Au total, même si Boko Haram n’a pas encore disparu, comme en témoigne l’attentat-suicide commis en avril 2020 à Amchidé, le terrorisme est au moins militairement déstructuré et agit désormais par à-coups. En tout état de cause, malgré la résurgence de ce mouvement criminel, celui-ci a perdu, quoi qu’on dise, sa force de frappe d’antan. Incontestablement, l’armée camerounaise sous votre contrôle, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, y aura grandement contribué.
Désormais, le Cameroun, lancé sur la voie de l’émergence, doit préserver et consolider tous ces acquis. De même que des efforts considérables s’imposent dans quasiment tous les secteurs. A cet effet, de nombreux chantiers, portant sur le développement des infrastructures, la modernisation de l’appareil de production, l’amélioration de l’environnement des affaires et le soutien au secteur privé, l’appui au développement local, se poursuivent, comme vous l’avez promis dans votre discours d’investiture, au lendemain de votre brillante victoire lors de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Comme dirait un sage, gouverner pendant près de quatre décennies est déjà en soi une grande victoire politique, sans appel, que les Camerounais sont d’ailleurs prêts à vous renouveler. « Ne dure pas au pouvoir qui veut… ».
N’oubliez pas, je suis là pour vous soutenir, pour vous conseiller, et cela n’est pas prêt de changer.
Veuillez croire, Monsieur le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, à l’assurance de ma très haute et respectueuse considération, et reste à votre entière disposition au service de la Nation.
Fait à Douala le 20/07/ 2021
(É) IBRAHIM ZAKARI
CERE ,
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